‘Nous commençons aujourd''hui notre longue marche pour en finir définitivement avec le système de fraude mis en place par Abdoulaye Wade et son régime pour se maintenir au pouvoir’, a lancé hier Amath Dansokho à la section départementale du front ‘Siggil Sénégal’ de Guédiawaye, en présence des quinze partis signataires du boycott des élections législatives. Et pour le leader du Pit, ‘la première sécurité pour notre pays, c'est de remettre le système électoral de notre pays sur des bases démocratiques’. Pour ce faire, Dansokho indique qu'‘hommes et femmes, jeunes et vieux, nous devons former cette grande armée politique pour en finir avec un système extrêmement dangereux’. C'est pourquoi, fait-il remarquer à l'assistance composée en majorité de jeunes et de femmes, ‘la date d'aujourd'hui qui marque le démarrage de la campagne de boycott, est un tournant historique dans notre pays’. Car, souligne toujours le doyen du groupe des 15 expliquant les raisons du boycott, ‘on ne peut pas comprendre la gravité du hold-up électoral du 25 février si on ne mesure pas le danger de ces élections. Nous refusons de cautionner la mascarade électorale du 25 février, car la machine de la fraude est toujours là. Et aller aux législatives, c'est reconnaître les résultats de la présidentielle et tromper le peuple sénégalais. Ensuite, ce sera aider Wade à installer son fils au pouvoir’.
Cependant, martèle le secrétaire général du Pit, quel que soit l'aboutissement de cette lutte, ‘nous tenons à dire que nous sommes des hommes politiques responsables et conscients que si nous ne pouvons pas améliorer le sort des Sénégalais, nous n'avons pas le droit de les pousser vers la mort’. Plus radical qu'Amath Dansokho, l'écologiste Ali Haïdar avertit tout le monde de la nécessité de s'armer de courage pour faire face au régime en place. ‘Nous responsables qui sommes là, nous n'avons pas peur et nous savons que nous irons en prison. Mais la survie de la démocratie en vaut la peine et nous sommes prêts’. Haïdar de clarifier ensuite que le souhait de tout homme politique c'est d'aller à des élections. ‘Mais pas n'importe comment et sur n'importe quelle base’, s'empresse-t-il d'ajouter avant de poursuivre : ‘Nous ne voulons pas être complices d'une mascarade électorale. Et vous savez que sans nous, il n'y aura pas d'élections législatives. Vous avez vu ce qui se passe à Kolda. Des jeunes meurent sous les balles. Il en est de même à Conakry. Donc si on a peur, mieux vaut arrêter tout de suite notre campagne ‘. Le secrétaire général de Dental Sénégal lui emboîtant le pas martèle qu'en 1988, ‘Wade nous avait appris deux mots : grève et marche de protestation.
Cette leçon, nous l'avons apprise par cœur et nous allons la lui réciter’. Le secrétaire politique de Rewmi Pape Diouf de préciser que ‘si nous avons décidé de boycotter les élections, c'est parce que l'intérêt du pays est en jeu’. Et dans cette situation, indique le bras droit d'Idrissa Seck, ‘nous n'avons pas le choix, car Wade ne connaît que le rapport de force et l'affrontement. Nous connaissons l'homme pour l'avoir pratiqué. Donc il faut l'affronter. Il n'est pas né avec le pouvoir et il faut qu'il le sache’. Le secrétaire politique de Remwi de faire remarquer aux militants de Guédiawaye que c'est Me Wade ‘qui nous a imposé le boycott en refusant de dialoguer avec nous, préférant nous déléguer Ousmane Ngom qui nous a copieusement insultés’. Et dans ce bras de fer, le groupe des 15 entend aller jusqu'au bout pour forcer ‘Me Wade au dialogue comme cela a toujours été de tradition au Sénégal’.
La campagne pour le boycott ne se limitera pas à des conférences de presse, meetings ou autres rencontres avec les militants. ‘Nous irons voir les chefs religieux, les représentants diplomatiques et tous ceux qui œuvrent pour la paix. Car on ne sait jamais ce qui arrivera demain’, avertit Pape Diouf. A signaler que les ‘boycotteurs’ ont tenu cette rencontre au Dancing club ‘le Ravin’ faute d'autorisation qu'ils savaient ‘d'avance impossible d'obtenir’.
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