L’alternance critiquée par l’ex Premier ministre: Quand Idrissa Seck remet en cause la bonne mémoire et l’intelligence des Sénégalais

Après avoir été le directeur de campagne du chef de l’Etat, Me Abdoulaye Wade et avoir été, entre 2 000 à 2 003, son directeur de cabinet puis son Premier ministre, Idrissa Seck s’est illustré, avant-hier, en critiquant, toute honte bue, les réalisations de l’actuel régime. Une attitude qui, le moins que l’on puisse dire, laisse deviner le peu de crédit que le maire de Thiès accorde à la bonne mémoire et à l’intelligence de ses compatriotes.

Le Sénégal serait à quelques doigts d’un naufrage. C’est du moins l’avis de l’ex Premier ministre, M. Idrissa Seck, qui ajoute que son devoir, aujourd’hui, c’est de nous éviter ce pire qui nous guette. «Le devoir me prescrit d’intervenir pour éviter le naufrage» a-t-il déclaré, avant-hier, sur les ondes des radios de la place. Des propos qui, évidemment, ont surpris plus d’un et cela, à juste titre. En effet, le rôle clé que M. Seck a joué dans le bilan actuel de l’alternance est connu de tous. Mais, comme le principal intéressé feint d’être frappé d’amnésie, nous nous faisons le plaisir de lui rappeler que, durant les trois premières années qui ont suivi l’avènement de l’alternance, il a eu à occuper des postes aussi importants et stratégiques que celui de directeur de cabinet du chef de l’Etat et de Premier ministre.

Nous lui rappelons également que lorsque le Président de la République promettait aux Sénégalais de ramener le prix du Kilogramme de riz à 60 francs et de faire revenir la paix en Casamance en 100 jours, comme il le rappelle en ironisant dans son Cd, il était son directeur de campagne. Mieux encore, si Me Wade n’a pas pu atteindre ces objectifs, n’y est-il pas pour beaucoup, lui qui a été le grand facteur de division du camp de l’alternance ? M. Moustapha Niasse et Mme Mame Madior Boye ne nous démentiront sûrement pas, eux qui ont été poussés vers la porte de sortie par un Idrissa Seck qui n’avait alors d’yeux que pour le poste de Premier ministre, lequel représentait, pour lui, un palier à franchir pour accéder enfin au rang de n° 1. Il n’est, en effet, plus un mystère pour personne que le seul but que le maire de Thiès a toujours poursuivi est de présider aux destinées du Sénégal. D’ailleurs, il l’a avoué publiquement lors de son point de presse du 14 juillet 2 005, en clamant haut et fort qu’il ne militait que pour un seul chiffre à savoir le chiffre «1». Aussi, la plupart des Sénégalais n’ont pas été surpris de constater comment il a usé et abusé de son poste de patron de la Primature pour tisser sa propre toile afin d’accéder au trône et cela, au détriment de ses compatriotes. Ne continue-t-il pas, d’ailleurs, de se glorifier (dans le but de semer le doute dans l’esprit des libéraux ?) de détenir une majorité dormante au niveau du Pds.

Autre chose et non des moindres, celui qui soutient que «l’histoire enseigne que le destin personnel des hommes, même d’Etat, est une insignifiance au regard des intérêts supérieurs d’une nation» n’a-t-il pas été mêlé à une histoire de détournement de deniers publics portant sur des milliards de nos francs notamment dans le cadre des fameux chantiers de Thiès. Un tel homme a-t-il des leçons de morale à donner à qui que ce soit ? Un homme qui traîne autant de casseroles devrait-il avoir l’outrecuidance de se présenter devant ses compatriotes pour solliciter leur suffrage ? Idy ne devrait-il pas plutôt se présenter devant les Sénégalais pour implorer leur pardon pour tout le tort qu’il leur a causé en tant que n° 2 du Parti Démocratique Sénégalais (Pds) pendant trois longues années ? En fin de compte on ne peut pas manquer de se demander pour qui l’ex Premier ministre prend-il les Sénégalais. Pour des amnésiques ? Pour des gens dépourvus de la faculté de penser et de réfléchir ?

Le maire de Thiès fait bien de dire qu’«il est essentiel au redressement de notre pays que certains de ses fils servent d’asiles à tout ce qu’il y a de noble, de pure, de désintéressé au milieu des tribulations et des laideurs de la politique». Toutefois, il gagnerait beaucoup à méditer sur la question de savoir s’il remplit ces critères, s’il est, sincèrement, l’homme qu’il nous faut aujourd’hui ? L’ex Premier ministre gagnerait également à se pencher plus sérieusement sur l’appellation de sa formation politique. En effet, le nom qu’il a choisi (Rewmi) fait déjà grincer des dents, notamment, au patron du site «Rewmi.com», en l’occurrence, M. El Malick Seck qui l’accuse de plagiat en brandissant la menace de saisir la justice sénégalaise. «Nous avons décidé d’ester en justice contre M. Idrissa Seck parce que nous croyons qu’il essaie de faire de l’amalgame et de créer une sorte de confusion autour du nom «Rewmi». Vous savez que depuis un an et demie, il existe un site sénégalais qui s’appelle «Rewmi.com» et qui s’est imposé, en quelques mois, comme étant l’un des sites les plus visités en Afrique. (…). Nous n’avons pas créé un site Web pour soutenir un candidat. (…). Donc nous ne sommes pas d’accord sur l’amalgame que M. Seck essaie de créer. (…). Il a fait exprès d’utiliser le nom d’un site connu pour en faire le lit de son parti politique» a martelé le promoteur de «Rewmi.com».