A moins de deux ans de l’élection présidentielle, les deux principales coalitions politiques, Bennoo et Alliance Sopi pour toujours, sont au bord de l’implosion. Ce, à cause des divergences de méthode et des querelles de positionnement. Ces entités, dont certains leaders se détestent cordialement, et qui ont pour objectif de se maintenir au pouvoir (Ast) ou d’accéder au sommet de l’Etat (Bennoo) connaissent des dissensions internes profondes.
Au-delà de la querelle de leadership entre le Ps et l’Afp, les deux locomotives de ce conglomérat de partis, la coalition Bennoo est aussi secouée par des désaccords sur la méthode à utiliser pour combattre le régime en place. Le Pit et l’Apr, de l’ancien Premier ministre Macky Sall, se regardent en chiens de faïence. Ibrahima Sène, le chargé des questions économiques du parti dirigé par Maguette Thiam, ne rate jamais une occasion pour brocarder Macky Sall et ses partisans. Ces derniers ne sont pas assez rouges à ses yeux. Il les considère toujours comme des libéraux. En effet, pour Ibrahima Sène, Macky Sall reste et demeure un libéral qui peut toujours rejoindre ‘sa famille naturelle’, le Pds. Et chaque pique du numéro deux du Pit à l’encontre de Macky Sall est aussitôt suivie par une virulente riposte soit de Moustapha Cissé Lo, le coordonnateur départemental de l’Apr dans la localité de Touba ou de Youssou Touré, le responsable du réseau des enseignants de ce parti.
Au-delà des querelles de personnes, Bennoo est aussi secouée par des divergences sur la stratégie à utiliser pour combattre le régime en place. Talla Sylla, le leader du Jëf-Jël, qui a gelé ses activités au sein de cette coalition depuis plus de deux semaines maintenant, juge molle la stratégie adoptée par sa coalition. Mais, c’est surtout la question de la candidature unique qui est la pomme de discorde et qui fait qu’il n’est pas prêt à réintégrer sa coalition. Macky Sall est farouchement opposé à la candidature unique, tandis que d’autres leaders souhaitent le contraire. Sachant que l’opposition désunie n’a aucune chance face au candidat de l’Ast, le fondateur du Jëf-Jël voudrait que ses alliés se prononcent le plus rapidement et le plus clairement possible sur la question, compte tenu de l’approche de l’échéance. Mais ces derniers traînent les pieds, refusant d’en faire une priorité.
Dans le camp de la mouvance présidentielle, l’Ast, la situation est pire. C’est toujours la guerre des tranchées entre, d’une part, les responsables des partis satellites du Pds, et d’autre part entre les militants libéraux et ceux des autres formations politiques membres de l’alliance. Mamadou Diop Decroix, secrétaire général de d’Aj/Pads, qui est par ailleurs le coordonnateur de cette alliance, est de plus en plus contesté. Elu pour un mandat de trois mois à la tête de la structure, il a été par la suite ‘imposé’ par Abdoulaye Wade contre l’avis des autres leaders. Ces derniers, Djibo Kâ, Mbaye Jacques Diop et d’autres qui combattent Decroix, voudraient faire appliquer le principe de la rotation, conformément aux textes.
Cependant, la question de la rotation n’est pas le seul obstacle auquel l’Ast est confrontée. En effet, certains militants des partis alliés dénoncent, régulièrement, l’ostracisme dont ils sont victimes de la part des libéraux. Car, beaucoup de libéraux, qui considèrent l’essentiel des leaders alliés de l’Ast comme des transhumants qui ont combattu leur chef par le passé, ne se reconnaissent pas dans cette structure. ‘Je n’ai rien à voir avec l’Ast, parce que je ne m’occupe que de mon parti’, a déclaré, récemment, Farba Senghor, le coordonnateur de la vente des cartes du Pds, lors d’une réunion qu’il avait convoquée pour faire le point sur la vente et le placement des cartes de son parti. Cette réunion qui avait coïncidé avec une autre de l’Ast, avait occasionné le renvoi de celle de l’alliance.
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