L’éducation, la santé des personnes âgées et les sinistrés, constituent finalement un triangle préoccupant pour le chef de l’Etat.
A l’occasion du 46éme anniversaire de l’accession du Sénégal à l’indépendance, le Président de la République Me Abdoulaye Wade a accordé à ces trois sujets une place prépondérante dans son allocation et il laisse penser qu’ils constituent une grande équation à résoudre pour les autorités en place. A juste raison, sans doute! Car les trois sujets pris un à un, continuent d’agiter le landernau politico -social du pays, en dépit parfois de l’importance des ressources qui leur consacrées. C’est le cas notamment du secteur de l’éducation dans lequel l’Etat injecte 40% de son budget. Ce qui n’a pas empêché de constater chaque mois des dizaines de grèves organisées par les élèves, les étudiants et les enseignants , qui réclament de meilleures conditions de vie, de travail et d’études. La crise qui paralyse les universités sénégalaises depuis deux mois en est un des exemples. Le chef de l’Etat en abordant la question semble avoir touché la plaie de notre système universitaire. Le décongestionnement des universités, surtout celle de Dakar, qui a atteint depuis des années son seuil de saturation s’impose. Pour ainsi mettre en application la réforme de 1994 qui avait prévu l’ouverture des Centres Régionaux Universitaires (CUR) dans toutes les régions. Ces nouveaux établissements universitaires peuvent être de nouveaux ballons d’oxygène pour notre système éducatif qui a toujours souffert d’un manque de diversification de ses filières. En ouvrant les « Cur » de Bambey, Thiès, et Ziguinchor à la rentrée 2006 ce sera également une meilleure manière d’éviter de donner des prétextes visant à perturber l’espace universitaire, aux milliers bacheliers qui se retrouvent sur le campus malgré eux.
Quant à la question de la santé, surtout celle des personnes âgées, elle devient de plus en plus un sujet de grande préoccupation au Sénégal. Car au fur à mesure que le phénomène de la pauvreté s’accentue et étend ses tentacules à tous les segments de la société, les personnes âgées en sont les premières à en payer le prix. Parce qu’à cause de la réduction des moyens de survie des ménages, les personnes âgées sont reléguées au plus bas de l’échelle des servis. Conséquence, sans l’intervention de l’Etat, elles auront de moins accès à la couverture sanitaire et celle de leurs besoins alimentaires. C’est dire qu’il est bien heureux que l’Etat pense à leur offrir, au moins des soins gratuits grâce à la mise en place d’un important fonds de 700 millions de francs Cfa destinés à financer l’opération. Madia Diop, l’ex-Secrétaire général de la Cnts s’était toujours battu pour la création de la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam) dont l’un des objectifs nobles c’était d’assurer les soins des personnes retraitées. Une idée qui a bien été accueillie par les milieux du monde du travail mais qui a eu du mal à se concrétiser.
Pour ce qui concerne le plan Jaxaay qui vise à reloger les milliers de sinistrés des dernières inondations, il est perçu par certains comme « une bombe» à laquelle aura à faire face les autorités de l’alternance dans les mois à venir. Pour cause, ledit plan qui touche une couche très fragile de la population, tarde non seulement à se concrétiser ( nous sommes à trois mois des premières pluies) ; mais encore, tel qu’il est conçu, il n’emporte pas l’adhésion de tous. Et certains des concernés menacent de résister à toutes formes de déguerpissement dans les quartiers.
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