À l'origine des manifestations des marchands ambulants : Le Cpi de tous les feux et flammes

Aminata Niane a été l'élément déclencheur du désencombrement de Dakar. Tel st l'avis de ceux qui avaient participé au dernier Conseil présidentiel sur l'investissement (Cpi) où le président de la république déclarait faire de l'affaire du désencombrement de Dakar, une affaire personnelle. Mais, dans ce jeu de déguerpissement assorti de manifestations, Wade « le conseiller », a été mal conseillé.

« Touche pas à mon petit commerce », semblent-ils tonner. Et c'est bien à cela que Wade a touché. Au passage, manifestations d'une rare violence durant toute la journée du mercredi, et jusqu'à hier. Cependant, en prenant la décision de faire déguerpir ces nombreux jeunes, Wade le conseiller en tout, comme le décrivent nombre de Sénégalais, a été mal conseillé. Par qui ? Et Comment ? Tout est parti lors de l'avant dernier Conseil Présidentiel de l'Investissement. À cette occasion, un film sur l'occupation anarchique de la capitale par les marchands ambulants et les Sans domicile fixe (Sdf) a été projeté par Aminta Niane devant Wade. Ce qui l'a mis dans tous ses états. Mais lors du dernier Cpi, Aminata Niane est monté au créneau pour porter l'estocade. En effet, selon es sources qui ont assisté à la rencontre, la dame a beaucoup insisté sur les conséquences d'une telle occupation sur l'économie et l'investissement. Aidée en cela par trois autres intervenants (les avait-elle briefés avant ?) qui ont aussi argumenté dans le même sens que le Dg de l'Apix. Le président e la république, mordant à l'hameçon, décide alors de prendre l'affaire à bras-le-corps. « Pour la question du désencombrement de la ville, j'en fais une affaire personnelle, d'autant que les textes existent », comme d'ailleurs le lui avait rappelé au préalable le Dg de l'Apix. Sur cette question, des sources bien introduites dans l'appareil d'Etat diront que la directrice générale de l'Apix est passée par là, et nombre d'autorités. Le tout, sans mesurer les réelles et véritables conséquences que cela pouvait engendrer, aussi noble et salvatrice que la décision pouvait être. Des conséquences, qu'elle aura engendrées, avec des manifestations d'une rare violence. Sur le même fil, le ministère qui a en charge le secteur du cadre de vie, aura également mal jugé les effets néfastes d'un déguerpissement ponctuel, sans proposition immédiate et réfléchie de sites déjà situés. Comme pour dire, en tout et pour tout, Wade le conseiller en tout, a été mal conseillé par ses conseillers. Car, entre la prise de décision et son application, nombre de conséquences qu'elle a engendrées ont été assez souvent mal appréciées. En effet, et surtout par rapport à la situation sociale qui prévaut actuellement au Sénégal, avec une inflation galopante, tous les moyens sont bons pour chercher un créneau en termes de gagne-pain. Aussi, et vu et au constat du manque criard d'emploi dans tous les secteurs de l'activité économique, la quasi-totalité des jeunes, à défaut d'embarquer dans des pirogues de la mort pour rallier les côtes espagnoles, se sont lancés dans le commerce. Et ce sont, pour l'essentiel, des marchands ambulants, parce que n'ayant pas les moyens d'une location de magasin, vu les coûts trop élevés. Soutiens de famille, pères ou mères de famille, les marchands ambulants, dans une certaine mesure participent à l'encombrement de la capitale. Seulement, et tels qu'ils le soutiennent, aucune solution probante ne leur a été jusque-là proposée. Un avis partagé par nombre de Sénégalais.