La Cpa veut rencontrer le coprs diplomatique : L'opposition sur les traces d'Ousmane Ngom

La Cpa veut, très prochainement, rencontrer le corps diplomatique accrédité au Sénégal pour expliquer les problèmes liés au déroulement du processus électoral. Une manière de contrecarrer le ministre de l'Intérieur qui a récemment pris ces ambassadeurs à témoin sur la fiabilité du fichier électoral.

La visite guidée dans les commissions d'inscriptions et les ateliers de la Direction de l'automatisation du fichier (Daf) organisée cette semaine par le ministre de l'Intérieur à l'intention du corps diplomatique n'est rien d'autre que du cinéma pour la Cpa. ‘Le ministre de l'Intérieur a fait beaucoup de spectacle avec les ambassadeurs au point que ceux-ci ont émis l'idée selon laquelle les conditions sont maintenant réunies pour des élections transparentes au Sénégal’, s'est indignée, hier, la conférence des leaders de la Cpa, au cours de leur réunion hebdomadaire. Ainsi, la Cpa estime que les ambassadeurs sont allés trop vite en besogne en émettant cet avis. Et pour donner ce qui est, selon eux, la bonne information, Madior Diouf, Ousmane Tanor Dieng, Abdoulaye Btahily, Moustapha Niasse et compagnie veulent rencontrer le corps diplomatique accrédité au Sénégal, pour exposer les failles, les imperfections et autres anomalies notées dans le processus électoral. ‘Il n'y a aucune concertation avec les partis politiques sur le processsus électoral. Et la concertation est un acquis qui date de 1992. Le pouvoir gère de manière solitaire le processus électoral’, souligne le porte-parole du jour de la conférence des leaders, Madior Diouf.

Répondant à Me Ousmane Ngom qui avait affirmé devant les ambassadeurs que les élections se tiendront bel et bien en février 2007, la Cpa renchérit que l'essentiel n'est pas là. ‘Le ministre de l'Intérieur doit savoir que le défi, ce n'est pas de clamer que les élections se tiendront le 25 février 2007. Le défi, c'est plutôt l'organisation d'élections normales, transparentes, régulières et démocratiques’, ajoute Madior Diouf.

La conférence des leaders de la Cpa estime, en outre, que la manière dont s'effectue la distribution des cartes d'électeur n'augure rien de bon : ‘On ne peut pas admettre que s'effectue une distribution partisane des cartes d'électeurs. Il faut nécessairement installer une commission de distribution’, suggère la Cpa. Les camarades de Madior Diouf veulent, également, rencontrer le ministre de l'Intérieur en présence de la Cena ‘pour avoir une idée du chiffre réel des inscriptions à la date du 14 juillet 2006’.

Très préoccupés par la situation du monde rural, les leaders de la Cpa demandent au gouvernement de prendre ‘toutes les mesures pour assister les paysans en cette période de soudure. Car, ils détiennent par-devers eux l'équivalent de 5 milliards de bons impayés’.

La conférence des leaders a, par ailleurs, adopté, hier, le code de conduite proposé par les plénipotentiaires des partis membres de la Cpa. Sans dévoiler la teneur de ce règlement intérieur, Madior Diouf révèle que le nouveau code n'est pas tellement loin de celui du défunt Cpc. ‘Seulement, le nouveau le code de la Cpa est plus détaillé et plus enrichi. Ce code de conduite définit notre éthique de comportement envers le pouvoir afin qu'il n'y ait plus de suspicion entre nous-mêmes’, explique le porte-parole du jour.