Pape Diop, Farba Senghor, Lamine Bâ, Mbaye Ndiaye, Kader Sow et les autres responsables du département de Dakar ont investi hier le secrétaire général national du Parti démocratique sénégalais pour « investir les candidats de la capitale pour les législatives du 25 février 2007. Ils ont adopté cette position à travers une résolution lue par Lamine Bâ. Ce dernier demande aux autres fédérations de suivre l’exemple dakarois.
Les responsables de Dakar ont donné carte blanche à Wade pour les investitures aux législatives. Qu’est-ce qui justifie cette démarche des libéraux ?
Les investitures à Dakar se sont déroulées ce matin (Ndlr hier) sous la supervision de Abdou Fall, ministre et membre du comité directeur, et de Aliou Sow, également ministre et membre du comité directeur. Réunis dans la salle, les responsables de Dakar ont écouté attentivement toutes les directives données par les deux superviseurs sur le déroulement des investitures. En réalité, il s’agissait de consultations pour voir comment nous devons investir. Finalement, après avoir écouté les jeunes et les femmes qui se sont exprimés, les responsables ont pris la décision d’investir le président Wade … pour investir à leur place. Ils lui ont renouvelé leur confiance, leur adhésion et leur engagement à taire leurs querelles, les rancoeurs. Mais aussi, à faire en sorte que, quelle que soit la liste qu’il nous proposera, que tout le monde s’aligne derrière cette liste pour que nous puissions avoir la majorité parlementaire. Les responsables des communes d’arrondissement, secrétaires généraux et autres présidents des sections ont estimé qu’il était inutile d’engager un débat sur un nom. Nous avons décidé, à l’unanimité, de laisser la tâche au président de la République, secrétaire général national, parce qu’il connaît bien le parti, les différents responsables de Dakar. Nous lui faisons entière confiance et la liste qu’il fera ne sera contestée par personne. Tous les responsables debout, par acclamation et à l’unanimité, ont approuvé cette proposition. Ainsi, nous avons jugé inutile de poursuivre le débat.
Quelles sont les implications qu’une telle démarche pourrait avoir au niveau des autres instances du Pds ?
C’est un bon exemple. C’est pourquoi, nous sommes en train de restituer ce qui s’est passé au Méridien, afin que l’opinion sache que le Pds n’est pas en lambeau comme cela se dit partout dans la presse. Que le Pds a des hommes et des femmes responsables. Et que certaines fédérations qui ont quelques difficultés quand même puissent s’inspirer de l’exemple de Dakar. L’abnégation, le dépassement, l’unité parce que l’important, ce n’est pas le nom des différents députés qui seront à l’Assemblée nationale. L’important, c’est qu’il y ait suffisamment de députés pour appuyer la politique du président de la République. C’est donc un appel que Dakar lance à l’ensemble des fédérations du pays pour que tout le monde, dans un élan unitaire, comprenne que l’enjeu n’est pas de mettre monsieur X ou Y. Mais de gagner les élections et d’avoir une majorité. Donc, nous espérons que ce qui s’est passé dans le département de Dakar fera tache d’huile. Car, pour ce qui nous concerne, nous donnons entièrement confiance au président de la République.
Ne pensez-vous pas que cette démarche unitaire constitue un gage pour une réélection de votre leader ?
C’est la seule condition. Si nous avons de l’affection pour le président de la République, si nous avons de l’amour pour notre patrie et notre pays, nous devons nous dépasser, oublier nos personnes et penser au parti et au programme que le président a engagé pour notre pays. C’est la raison pour laquelle, je suis certain et j’espère que cet appel sera entendu, que tout le monde va se dépasser. Nous allons faire preuve de dépassement, d’abnégation et de courage, parce qu’aujourd’hui les enjeux sont ailleurs que le nom des personnes qui seront promues. Les enjeux sont une majorité à l’Assemblée nationale. Face à l’opinion publique et surtout une certaine presse qui croit que le Pds est en lambeaux, je crois que Dakar a apporté un démenti cinglant. Nous voulons que l’ensemble des fédérations fasse de même, afin que ce grand parti que le président Wade a construit pendant 25 ans, à la fin de son premier mandat, donne encore espoir aux Sénégalais et puisse continuer à avoir une majorité qui soutiendra ses futures actions majeures à partir de 2007.
Que pensez-vous de la démission de Mme Aminata Tall de son poste de ministre d’État ?
Madame Aminata Tall a démissionné de son poste de ministre d’État. Et d’ailleurs, quelque part, je me dis qu’à l’approche d’élections, il peut arriver qu’un ministre dise : je me consacre exclusivement à la campagne, je donne mon porte-feuille. Ce n’est pas le cas pour Mme Tall. C’est vrai qu’il y a eu quelques incompréhensions qui ont fait qu’elle a estimé utile de rendre le tablier de ministre d’État. Je crois que c’est lié à quelques incompréhensions que nous sommes en train de chercher à résoudre. Il y a beaucoup de bonnes volontés qui parlent à Mme Tall et au secrétaire général national. Je suis certain que Mme Tall n’a d’amour et d’affection que pour le parti et son leader. Et que nous dépasserons cette petite crise et elle ne quittera jamais le Pds. Mme Tall n’a pas quitté le Pds. Elle ne le quittera pas. Et elle se battra à côté du président de la République pour sa réélection. Je parle avec elle au téléphone en permanence, de nuit comme de jour. Bien entendu, je n’ai pas dit dans la presse tout ce qui se faisait. J’ai des relations de fraternité très poussées avec elle. Je peux vous garantir que Mme Tall ne quittera pas le Pds.
Et le cas Modou Diagne Fada ?
Modou Diagne Fada est un grand libéral qui a grandi dans le parti. Je suis certain qu’il est incapable de voter contre le Pds tout comme nous autres qui avons grandi dans ce parti qui est le nôtre. Ce parti qui est une formation politique de jeunes. Par quelques incompréhensions, on peut dire des choses, mais je suis certain qu’il ne viendra à l’idée de personne d’entre nous de sanctionner son propre parti. Parce que nous ne l’aurons pas fait contre le président de la République, mais nous l’aurons fait contre nous-mêmes. Et chacun d’entre-nous en est conscient. Maintenant, on est en politique, c’est un débat qu’on pose, on discute. On agite des idées, c’est dans ce cadre qu’il faut comprendre tous ces balbutiements politiques. Cela est symptomatique d’un grand parti qui va à des élections aussi importantes. Mais la fibre qui est en nous fera que personne d’entre-nous ne posera un acte qui sera contre les intérêts du secrétaire général national du Pds.
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