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Landing SAVANE (leader d'Aj/Pads) : ‘L'affaire Idrissa Seck est la plus obscure que je connaisse’La succession de WADE par Karim est une hypothèse que je n'ai jamais envisagée

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Landing SAVANE (leader d'Aj/Pads) : ‘L'affaire Idrissa Seck est la plus obscure que je connaisse’La succession de WADE par Karim est une hypothèse que je n'ai jamais envisagée
Karim Wade, successeur de son père à la tête de l'Etat ? Depuis que le président de la République a dressé le profil de son successeur, bien des acteurs politiques y ont vu celui de son fils. Sauf le secrétaire général d'And Jëf/Pads, Landing Savané, qui avoue d'ailleurs qu'il n'a jamais envisagé une telle hypothèse. D'autant qu'il a entendu dire de la bouche du président Wade que son fils n'était pas dans la course. L'essentiel, pour Landing Savané, c'est que la succession se fasse de façon démocratique. L'ancien ministre d'Etat auprès du président de la République se prononce, en outre, dans la seconde partie de l'entretien qu'il nous a accordé, sur les scandales sous l'alternance. Pour lui, s'il y a un domaine dans lequel l'alternance a échoué, c'est bien dans la gestion des hommes et des fonds. Il a également évoqué ‘l'obscure affaire Idrissa Seck’et le nouveau statut de son parti, And Jëf/Pads qui, prévient-il, n'est pas dans une logique d'opposition.

Wal Fadjri : Lors de sa première sortie d'après sa réélection, le président de la République a défini le profil de son successeur. A qui vous renvoie un tel profil ?

Landing Savané : Ce sont les Sénégalais qui vont décider de la succession du président de la République. Le président Wade a son opinion. Il en a le droit et le devoir. Mais, ce sont les Sénégalais qui décident.

Wal Fadjri : Vous qui avez été son intime dans un passé très récent, avez-vous senti en lui cette ambition de se faire succéder par son fils, Karim Wade ?

Landing Savané : Je ne l'ai entendu nulle part. Ce que j'ai entendu dire, c'est que son fils n'est pas dans la course.

Wal Fadjri : Que pensez-vous de Karim Wade comme successeur de son père de président ?

Landing Savané : Rien du tout ! Parce que c'est une hypothèse que je n'ai jamais envisagée.

Wal Fadjri : A un moment donné, le président Wade avait dit qu'il balisait pour vous - vous et Iba Der, entre autres - le chemin de la présidence...

Landing Savané : Je ne suis pas intervenu sur cette question. Encore une fois, Me Wade est le président de la République. Il peut avoir des préférences. Il a, nécessairement, des préférences. Il ne m'a fait aucune confidence sur ses préférences. Je souhaite que ce soit un homme de paix et de dialogue. Mais, je n'en sais pas plus.

Wal Fadjri : Comment entrevoyez-vous cette succession ?

Landing Savané : L'essentiel, c'est que la succession se fasse de façon démocratique. A la fin du mandat de Wade dans cinq ans, il faudra nécessairement aller aux élections. En ce moment, si son fils ou moi-même ou quelqu'un d'autre est candidat à la succession, il faut aller à l'élection. C'est le peuple souverain qui va décider de qui va lui succéder. Personnellement, je n'ai rien contre qui que ce soit. Pourvu, simplement, que les choses se passent démocratiquement. Si les Sénégalais sont pour que tel ou tel soit candidat, où est le problème ? On passe au vote. On verra ce que celui qui sera choisi, va faire.

Wal Fadjri : Vous n'êtes plus aux affaires. Avec le recul, quel regard portez-vous sur cette affaire Idrissa Seck et, notamment, sur le fameux protocole de Rebeuss ?

Landing Savané : Je n'ai jamais voulu piper un mot sur le dossier Idrissa Seck. C'est l'affaire la plus obscure que je connaisse. Je suis un homme qui n'aime pas parler de choses que je ne connais pas.

Wal Fadjri : Mais, on a souvenance de quelques piques que vous avez échangées avec Idrissa Seck au moment où il était en prison...

Landing Savané : Pas beaucoup ! J'ai dit seulement qu'il fallait faire la lumière sur l'affaire des chantiers de Thiès. Il (Idrissa Seck, Ndlr) avait mal pris cela à l'époque. Il avait réagi. Depuis lors, il a compris qu'il valait mieux éviter de polémiquer avec quelqu'un qui demande que la lumière soit faite sur un dossier. Je n'en veux pas, spécialement, à tel ou tel. Mais, je ne connais rien sur le fond de ce dossier.

Wal Fadjri : Pendant que vous étiez dans le gouvernement, n'avez-vous pas exigé des éléments de clarification pour être au même niveau d'information que vos partenaires ?

Landing Savané : Jamais ! Parce que ce n'était pas, à proprement parler, un dossier gouvernemental. Il y avait les chantiers de Thiès. Sur ce dossier, on nous a donné ce que l'on nous a donné à l'époque. Il y a eu beaucoup de présentations sur le dossier. Les fonds politiques, ce n'est pas un dossier du gouvernement. C'est un dossier du président de la République. Donc, je ne vais pas exiger de lui des informations qui ont un caractère confidentiel.

‘Il y a plein de choses obscures dans le gouvernement’.

Wal Fadjri : Pourquoi avez-vous accepté de continuer à siéger dans un gouvernement où il y a des choses aussi obscures ?

Landing Savané : Il n'y a pas que celles-là. Il y a plein de choses obscures dans le gouvernement. Cela est valable pour tous les gouvernements. La question des fonds politiques n'a jamais été claire depuis la nuit des temps. Depuis l'indépendance, ce sont des fonds qui ont été gérés de façon discriminatoire par le président de la République. Nous ne savons pas, réellement, ce qui s'est passé. C'est dernièrement que l'on a connu l'ampleur du phénomène. C'était trop tard. De sorte que cette question allait apparaître comme quelque chose d'artificiel.

Wal Fadjri : Vous dites agir au nom des populations. N'avez-vous pas failli à votre devoir de clarification vis-à-vis de ces dernières ?

Landing Savané : Nous ne pouvons éclairer qu'avec nos torches. Or, sur ce dossier, ma torche ne fonctionne pas. Si j'avais des éléments, j'aurais pu les donner. Mais, je n'ai pas d'éléments. Je ne peux pas les arracher à ceux qui les détiennent.

Wal Fadjri : C'est en Conseil des ministres que le président de la République avait annoncé son intention de poursuivre son ancien Premier ministre sur la base du dossier des chantiers de Thiès. Pourquoi vous ne l'y aviez pas interpellé ?

Landing Savané : Sur les chantiers de Thiès, il y a eu beaucoup d'informations qui ont été données. Il y a l'Inspection générale d'Etat qui a fait ses enquêtes et sorti un dossier. Si vous avez bonne mémoire, vous vous rappelez que nous avons été associés à une réunion où des informations ont été données. Et les questions posées ont trouvé les réponses possibles autour de ce dossier. La question des fonds politiques n'a été posée que tout dernièrement quand l'ancien Premier ministre a déclaré, lui-même, qu'en réalité, les fonds politiques étaient au cœur du problème. C'est en ce moment que cette question s'est posée. On était, pratiquement, dans les élections.

Wal Fadjri : Pendant la campagne, vous avez dit qu'il est possible d'être avec des voleurs sans, soi-même, être un voleur. Pouvez-vous préciser votre pensée ?

Landing Savané : Comme toujours, les journalistes préfèrent donner la partie scandaleuse d'une déclaration. J'ai parlé des fonds politiques et de tous les problèmes qu'il y a eu autour de l'argent. La personne me disait : ‘Oui, mais, comme vous étiez là, est-ce que cela ne vous met pas en cause ?’. J'ai répondu : ‘Non. On peut être parmi des voleurs sans être un voleur’. Parce qu'il y a eu des cas de détournements. Mais, je lui ai précisé que cela voulait dire que, dans le gouvernement, il n'y avait pas que des voleurs. J'ai dit qu'il y a des cas de détournements qui ont été signalés et font l'objet d'instruction. Je lui ai précisé que, dans le gouvernement, il y a des gens qui, à ma connaissance, sont des gens honnêtes avec qui j'ai travaillé et que je respecte beaucoup. C'était une image pour lui montrer que ce n'est pas parce que l'on a signalé deux ou trois cas de personnes qui ont détourné de l'argent que tous ceux qui sont là sont des détourneurs. C'est tout ce que j'ai voulu dire. Il (le journaliste, Ndlr) l'a présenté d'une façon qui pouvait faire penser que j'avais une appréciation péjorative sur l'ensemble des personnes qui siègent dans le gouvernement. Ce qui n'était pas le cas. Si c'était le cas, j'aurais posé le problème.

Wal Fadjri : Quelle lecture faites-vous des scandales sous l'alternance ?

Landing Savané : Cela nous a gênés. Honnêtement, s'il y a, quelque part, un domaine dans lequel il y a eu un échec de l'alternance, c'est bien dans la gestion des hommes et des fonds. Est-ce que, malgré cela, on peut dire qu'il y a eu plus de scandales sous l'alternance qu'avant l'alternance ? C'est une question que l'on peut poser. Parce que l'alternance se passe dans une période beaucoup plus démocratique que celle antérieure. Quand quelque chose se passe, on le dit, on en parle et on en discute ouvertement. Avant, ce sont des choses dont on ne parlait pas. L'histoire de ces 40 années d'indépendance reste encore à écrire. Le président lui-même a évoqué des problèmes qui se sont passés sous le gouvernement de Diouf. Moi, je ne connaissais pas grand'chose de ces problèmes. Nous savons, quand même, que ces problèmes ont existé. Certaines personnes interpellées ont reconnu que ces problèmes existaient, même si elles ont essayé de démontrer le contexte dans lequel ils se sont posés. Tout cela pour dire que l'un des plus grands problèmes de ce pays, c'est celui de la gestion des deniers publics qui, depuis l'indépendance, ont, d'une manière ou d'une autre, été détournés par des responsables sans que l'on ne puisse faire tout ce qu'il fallait.

‘Le président de la République a sa part de responsabilité dans les scandales’

Wal Fadjri : Avez-vous un reproche particulier à faire au président de la République par rapport à ces scandales ?

Landing Savané : Naturellement, le président de la République a sa part de responsabilité dans ces scandales. En tant que chef d'Etat, on est responsable de tout ce qui se passe dans l'Etat. C'est une responsabilité morale. Je ne peux pas, cependant, dire, de façon précise sa part réelle de responsabilité.

Wal Fadjri : Il est quand même un des protagonistes...

Landing Savané : La responsabilité, ce n'est pas être protagoniste. On peut être protagoniste et avoir une part mineure de responsabilité. Je ne veux pas me prononcer par rapport à des questions sur lesquelles je n'ai pas d'éléments. Aucun des protagonistes ne nous a, jusqu'ici, dit comment cela s'est réellement passé. Dire que le président de la République a une part de responsabilité, on a l'obligation de le reconnaître. Maintenant, quelle est cette responsabilité ? Je ne la sais pas.

Wal Fadjri : C'est lui qui commandite des rapports, qui blanchit...

Landing Savané : (Il coupe) C'est pour cela que c'est flou. C'est pour cela que je ne peux pas me prononcer. Je ne pourrai me prononcer que lorsque j'aurai des informations indépendantes. Il faut une source indépendante pour avoir une opinion objective. Ce n'est pas le cas. Pour cette affaire, il n'y a que les protagonistes qui donnent leurs versions. Si on est un scientifique, on ne peut pas se prononcer sur cette base-là.

Wal Fadjri : Quand le président de la République dit : à tel moment, j'ai demandé à la justice de suspendre l'instruction de tels dossiers, maintenant je demande qu'on les reprenne, etc., cela ne vous gêne-t-il pas ?

Landing Savané : Bien sûr que cela nous gêne. Mais nous savons bien qu'au Sénégal, cela s'est toujours passé comme cela. Je me souviens que quand nous étions en prison, en 1994, cela s'est passé ainsi.

Wal Fadjri : N'est-ce pas facile, de votre part, de toujours recourir au passé pour justifier des attitudes présentes ? Surtout que l'alternance avait été réalisée pour corriger le passé.

Landing Savané : Cela montre que l'alternance n'a pas pu corriger. Dans la manière de gouverner, nous n'avons pas pu corriger tout ce qu'il fallait corriger. Les moyens qui était utilisés avant l'alternance, ont continué d'être utilisés. C'est le système juridique sénégalais qui est ainsi conçu. Le pouvoir exécutif peut le mettre en branle ou l'arrêter selon son propre calendrier. Cela peut ne pas correspondre aux intérêts d'une bonne admnistration de la justice.

‘Ce qui donne des voix, c'est une bourse bien garnie plutôt qu'autre chose’

Wal Fadjri : Le fait de ne l'avoir pas dénoncé à temps ne vous a-t-il pas valu des points à l'élection ? Landing Savané : Les Sénégalais sont ce qu'ils sont. Vous le constatez comme moi. Les points qui font gagner les élections, ce n'est pas à ce niveau que cela se passe. Je n'en dirai pas davantage. Suivez mon regard ! Vous verrez que ce qui donne des voix, c'est une bourse bien garnie plutôt qu'autre chose.

Wal Fadjri : On a remarqué que depuis la création de votre parti, ce sont les mêmes qui dirigent. Songez-vous à un renouvellement des dirigeants ?

Landing Savané : J'espère que les hommes vont se renouveler. Ce n'est pas à moi de le faire. Cette tâche revient au parti. Il y a beaucoup de jeunes qui sont dans la direction du parti. Mais, c'est vrai que dans des partis comme le nôtre, il y a une génération qui est la garante morale du parti. C'est le cas de Mamadou Diop Decroix, Bassirou Sarr pour ne citer que quelques noms. Il y a d'autres qui sont venus s'ajouter à eux. Cela va continuer (...) C'est biologique. Il y a un moment où il faut, nécessairement, un renouvellement de génération à la tête du parti.

Wal Fadjri : Vous voyez-vous dans un rôle autre que celui que vous jouez actuellement ?

Landing Savané : Bien sûr ! Je n'ai pas l'intention de passer ma vie à jouer le rôle que je joue actuellement. Dans quelques années, j'espère pouvoir être plus un conseiller que quelqu'un qui joue un rôle actif à la tête du parti.

Wal Fadjri : Tous les partis de gauche sont, maintenant, dans l'opposition. L'idée de créer un pôle de gauche vous effleure-t-elle l'esprit ?

Landing Savané : Vous savez, on a eu tellement d'occasions de le faire. Cela n'a jamais été le cas. Il faut analyser les raisons, avant de répondre à cette question. C'est un peu difficile. Mais, comme toujours, on ne renonce jamais à un idéal. Cependant, il ne faut pas rêver.

Wal Fadjri : Comptez-vous y œuvrer ?

Landing Savané : J'ai toujours œuvré à ce que la Gauche se retrouve. Mais j'ai toujours été déçu dans cette démarche. Au-delà de la Gauche, il faut que les Sénégalais se retrouvent, que les partis se retrouvent. Parce que, ce que je constate, c'est que le Pds n'est devenu libéral que forcé. En face de lui, il y avait le Ps. Parvenus au pouvoir, les socialistes sont devenus des libéraux. Si un jour les socialistes reprennent le pouvoir, les libéraux redeviendront des socialistes. Ce que je veux dire, c'est que, finalement, ces idéologies proclamées sont artificielles. Les Sénégalais ne croient pas aux idéologies. Ils croient au pouvoir. Y compris les cadres politiques. Il y en a qui estiment qu'il faut aller du côté du pouvoir. Il n'y a qu'une minorité - et les résultats des élections le démontrent - qui croit aux idéologies. Comme il s'agit de servir ce pays, il faut analyser cela. Comme on est des hommes de Gauche et, en même temps, des hommes de science, il nous faut analyser ces phénomènes, voir leurs implications et essayer de trouver une démarche politique qui n'oblige pas les gens à aller d'un parti à l'autre. Peut-être qu'en discutant avec tous les partis et en prenant les meilleurs au niveau de ces partis, on peut arriver à faire bouger le pays sans alimenter ce nomadisme politique qui perturbe beaucoup de choses.

Wal Fadjri : Vous n'êtes plus ministre d'Etat. Vous n'êtes plus, non plus, allié au pouvoir. Que compte faire Landing Savané de ce temps libre ?

Landing Savané : Prendre son temps. Regarder le chemin. Préparer les prochaines élections. J'ai plus de temps libre et cela fait plaisir. Un temps libre, on en a besoin quand on dirige un parti politique dans une période aussi délicate.

Wal Fadjri : Sur le plan professionnel ?

Landing Savané : J'ai ma spécialité. J'ai été consultant pendant des années. Je peux retourner à mes consultations. Mais, je n'ai pas encore décidé. Pour être honnête avec vous, je n'ai pas besoin de travailler pour vivre. Parce que j'ai des ressources qui me permettent de vivre sans cela. Ma priorité, aujourd'hui, c'est ma réflexion politique. Je travaille sur des ouvrages, sur ma vision politique. De temps en temps, mon épouse et moi, on fait des consultations pour des structures internationales. Cette possibilité est toujours là. Mais, la priorité, c'est le pays.

‘And Jëf est coupable de beaucoup d'incohérences’

Wal Fadjri : Le dossier des Ics, n'est-ce pas votre échec ? Parce que c'est quand même un ministre Aj qui gérait l'industrie.

Landing Savané : La gestion financière ne revient pas au ministère. Une société sous tutelle n'est pas une société que l'on dirige. C'est une société qui a son directeur général, son conseil d'administration. Le ministre n'intervient que sur la politique générale du gouvernement. Les gens ont voulu en faire mon échec personnel, alors que le directeur général a été choisi par le président de la République. Aucun membre de mon parti n'a joué de rôle dirigeant aux Ics. Et il est vrai que nous avons fait des propositions qui n'ont pas eu l'agrément du président de la République sur certains points. Mais, nous avons géré ces différences d'appréciation pour faire en sorte que les difficultés de la société soient redressées peu à peu. Au moment où nous en sortions, le gouvernement a signé avec les Indiens. Ce qui ouvre la porte à une solution. J'espère que le gouvernement va continuer dans cette direction. C'est un fleuron de notre industrie qui doit continuer à être parmi les entreprises les plus en vue de notre pays.

Wal Fadjri : Vous avez quitté le gouvernement, mais vos Pca et directeurs généraux restent. N'est-ce pas incohérent ?

Landing Savané : And Jëf est coupable de beaucoup d'incohérences. La première, c'est d'être resté au gouvernement alors que j'étais candidat. La deuxième, c'est de laisser des responsables de notre parti dans des positions alors que nous partons. Nous n'avons pas peur des incohérences. Pourvu qu'elles nous paraissent aller dans le sens de l'intérêt du pays (...) Je rappelle que nous n'avons pas de conflit majeur avec le Pds. De 1993 à 2007, nous avons travaillé avec le Pds. Aujourd'hui, nous avons une ambition que nous avons tenu à assumer, mais nous ne sommes pas à couteaux tirés avec le Pds. Cela n'a jamais été le cas. Nous avons eu des divergences sur certains points à différents moments. Mais, quand même, dans tout compagonnage, tout le monde sait qu'il y a des divergences à différents moments. Même dans les partis, il y a des divergences qui s'expriment parfois plus gravement même que les divergences entre partis. Nous n'allons pas donc vous donner l'image d'un parti qui est, farouchement, opposé au Pds. Ce qui n'est pas le cas. Nous avons discuté avec eux jusqu'à la fin du mandat présidentiel. Après ce mandat, nous sommes encore dans des dispositions de dialoguer avec eux. Parce que l'intérêt du pays le demande.

Wal Fadjri : Est-ce une invite pour que l'on maintienne vos Dg et vos Pca ?

Landing Savané : Ce n'est pas une invite. C'est une invitation à faire la différence entre les postes à caractère politique (ministères) et les postes techniques (directions de sociétés nationales). N'importe quel responsable politique peut diriger n'importe quel ministère. Mais, n'importe qui ne peut pas être directeur général. Cela requiert une compétence technique. Nous avons voulu faire la différence entre les deux et nous l'avons faite.

Wal Fadjri : Dans quelle perspective vous situez-vous ? Dans l'opposition ou dans la mouvance présidentielle ?

Landing Savané : Pour l'instant, nous ne sommes pas dans une logique d'opposition. Je l'ai dit, récemment, dans une émission. Nous ne sommes pas dans l'opposition. Ce n'est pas parce qu'on a quitté le gouvernement dans lequel on a été, sur la base de notre décision de participer à la présidentielle - ce n'est pas le Pds qui nous a poussés à le faire - que nous sommes dans l'opposition. La logique n'est pas mathématique. Il y a trois possibilités dans toute chose : être avec, être contre ou être neutre. Pour être contre un gouvernement, il faut avoir des raisons autres que d'avoir quitté le gouvernement. Quelles sont les forces qui sont dans l'opposition. Certaines sont des forces auxquelles nous nous sommes opposés pendant longtemps. Si nous allons là-bas, ce sera une autre incohérence. Donc, les incohérences sont nombreuses ; les possibilités d'incohérences sont, également, nombreuses. Il faut choisir l'incohérence qui est cohérente avec notre démarche. (Fin)



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