Le CNP appelle pouvoir et opposition au dépassement

Dans le cadre de sa tournée pour convaincre les responsables des différents secteurs à adhérer à leur projet de société, le Front Sigil Sénégal a rencontré hier le Conseil national du patronat (Cnp). Après avoir peint en noir le tableau socio-économique et politique du Sénégal, le front Siggil Sénégal a déployé sa plaidoirie pour convaincre le Cnp. Mieux, Amath Dansokho, pour le matérialiser, a estimé que le Sénégal est menacé, et que Me Wade est tombé… Pour sa part, le Cnp, satisfait de l'invite de ses hôtes, a dans une démarche d'apaisement, demandé au pouvoir et à l'opposition de passer au dépassement pour sauver le pays.

Le pays va mal, son économie est à terre. C'est la conviction du front Siggil Sénégal. Venus défendre son idée de la tenue des Assises nationales, les camarades de Amath Danskho, face au Cnp, ont d'emblée décrié « l'attitude de sourde oreille » de Me Wade qui, disent-ils, a depuis longtemps refusé de leur parler, préférant les « insulter » par le biais de son ministre de l'Intérieur. La fraude électorale, l'absence de dialogue politique et social et autres arguments ont été brandis par le Front Siggil Sénégal pour convaincre le Cnp. « Wade est tombé, il n'a aucune ressource interne, aucune solution pour redresser le pays. Ses attitudes sont inqualifiables », martèle Amath Dansokho. Auparavant, Ousmane Tanor Dieng, chef de la délégation, déplorant la rupture du dialogue par Me Wade, et considérant qu'il a fait une fuite en avant, a ouvert le bal pour convaincre le Cnp à adhérer à leur projet. « Nous voulons ensemble faire un diagnostic, et dans une démarche citoyenne, trouver des solutions aux souffrances des Sénégalais ».  Une rencontre qui illustre de justesse, la nécessité de rectifier le tir, constate Dansokho, qui estime que le pays est menacé. « Comment un président de la république peut-il dire que je ne parle pas avec vous », s'indigne-t-il. 

« Wade est tombé, et n'a aucune solution pour le Sénégal »

Ainsi, considérant que l'heure est grave, que le Sénégal est dans une impasse, le professeur Abdoulaye Bathily a demandé à tout Sénégalais de prendre ses responsabilités, et ensemble de créer une dynamique unitaire pour redresser « l'économie en ruine ». Explications et argumentaires suffisants pour permettre au Cnp de répondre à l'invite. Preneur de l'offre, le Cnp par le biais du son président, Baïdy Agne, s'est réjoui de leur implication, mais a plutôt invité les deux parties à un esprit de dépassement et de sacrifice, pour sauver le pays et le réhabiliter. « Nous sommes pour une démocratie forte, pour la paix sociale, la sécurité des biens et des personnes, et surtout la séparation des pouvoirs. Nous appelons l'opposition et le pouvoir au dialogue », dira Baidy Agne. Pour sa part, le doyen Youssoupha Wade, président d'honneur du Cnp, a demandé aux deux camps de matérialiser ce genre de rencontres par des documents écrits, codifiés pour éviter le dialogue de sourds. Un échange apprécié de part et d'autre. Ainsi, si l'opposition s'est dite prête à dialoguer avec tout le monde, le Cnp s'est dit partant pour les Assises nationales.