Suite à notre conversation, je te confirme les éléments suivants :
• Chérif Aïdara, dont je prie pour le repos de l'âme, m'a rendu visite 4 ou 5 fois au Ministère des Affaires étrangères. Son propos a toujours porté sur la « confiance » que me voue le Chef de l'Etat et la « haute appréciation par le Président de l'immense travail » que j'abattais « au service du Sénégal et de l'Afrique ».
• Chérif ne m'a jamais parlé de visas pour qui que ce soit. Il connaissait mon aversion pour ce genre de questions. Il n'était pas seul : tous les chefs religieux du Sénégal, ma famille, mes amis, nos compatriotes et tous les ambassadeurs sans exception accrédités dans notre pays, tous savent que ce je suis intransigeant sur la question ; les seules exceptions que j'ai faites en 8 ans de présence aux Affaires étrangères, et en prenant le soin de faire passager les messages par mon Chef du Protocole, concernent les étudiants (y compris parfois des boursiers) qui nous semblent injustement rejetés dans leur demande de visas. Le plus intolérable et qui nous fait protester de temps à autre, c'est le cas des hauts fonctionnaires mis en mission ou des députés qui se font traiter sans égard et respect par certaines chancelleries.
• Chérif ne m'a jamais fréquenté en dehors du Ministère. Il ne connaissait pas ma maison et je ne connaissais pas la sienne. Je ne l'ai jamais fréquenté en dehors de mon bureau des Affaires étrangères. La seule exception serait sa présence lors des funérailles de ma sœur en 2004.
• Je n'ai jamais été en compagnie de Chérif Aïdara, de Modou Diagne Fada et de Farba Senghor en même temps, ni à mon bureau, ni ailleurs ; ce qui rend hallucinant le propos de la personne qui prétend que tous les quatre lui avons rendu visite. Malgré mes bonnes relations fraternelles et cordiales avec mes collègues Fada et Farba, je n'ai pas encore eu la chance une seule fois de me rendre avec eux au domicile de qui que ce soit au Sénégal ou ailleurs dans le monde.
• Les deux dames mentionnées dans l'article paru dans votre journal me sont totalement inconnues. Ce qui rend plus effrayant le propos de celle qui prétend m'avoir parlé au téléphone. Comment sait-on exactement avec qui on a parlé au téléphone à l'ère des cellulaires ? Connaissant certaines pratiques néfastes de certains compatriotes, je refuse systématiquement quand un visiteur ou une connaissance dit « attends je te passe le ministre pour que tu le salues ou le félicites !». Je suis donc catégorique : jamais vu, connu ou entendu parler de la dame en question, encore moins lui avoir parlé au téléphone…
• Le Directeur Général de la Sûreté , le Commissaire Ndoye, consulté par nos soins, confirme n'avoir jamais reçu la dame en question, suite à un pseudo entretien qu'elle aurait eu avec moi.
• Ma déception au total est que désormais dans notre pays n'importe qui peut dire n'importe quoi, n'importe quand, n'importe où et sans conséquence aucune.
• L'on peut juste souhaiter ou espérer que la presse en général soit très regardante sur la volonté de certains cagoulards de mener des batailles par procuration contre des personnes qui ont conquis le respect et la considération de notre peuple et qui en huit ans ont été épargnés par certaines polémiques. Je me réclame de ce groupe et fais entièrement confiance en l'histoire et à son jugement dernier…
Dr Cheikh Tidiane Gadio, ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères
0 Commentaires
Participer à la Discussion