Le Rassemblement des travailleurs africains-Sénégal (Rta-S) estime que la décision du Conseil Constitutionnel consistant à se déclarer incompétent, ne saurait surprendre pour quiconque comprend le type de rapport qui lie l’exécutif au judiciaire dans nos types de pays africains. Lors de la réunion de son secrétariat politique du jeudi 19 janvier dernier, il a qualifié cette décision d’une « usurpation, d’un coup porté à la constitution et à la légalité admise ».
Le Rassemblement des travailleurs africains-Sénégal (Rta-S) s’insurge contre la décision du Conseil constitutionnel sur le recours en annulation de la loi relative à la prorogation du mandat des députés et au couplage des élections déposé par l’opposition. Dans un communiqué parvenu à la rédaction hier, dimanche 22 janvier, les camarades de El Hadji Momar Samb soulignent qu’à « chaque fois que les gouvernants veulent faire passer une décision, ils ne s’encombrent d’aucun scrupule, sachant que les juridictions leur sont acquises. Cela s’appelle une justice de classe, au service exclusif des dominants, des riches et des gouvernants ». Or, rappellent-ils, « dans une République démocratique, le pouvoir c’est d’abord le peuple, la volonté du peuple, pas de celle des gens qu’il s’est choisi. Or, la constitution, c’est la volonté du peuple et ne peut être touchée que par celui-ci ». Le secrétariat politique du Rta-S estime que « donc en faisant passer une telle forfaiture, le Conseil constitutionnel enseigne qu’il n’est de pouvoir suprême que celui des dominants qui peuvent s’octroyer un pouvoir nouveau, indépendamment d’un peuple, qu’ils peuvent prolonger leur mandat, en dehors du peuple ». Pour lui c’est ni plus ni moins, « une usurpation, un coup porté à la constitution et à la légalité admise. C’est une dictature qui ne dit pas son nom ».
Dans la perspective de cette décision des cinq sages, les camarades de El Hadji Momar Samb attirent l’attention de l’opinion sur la possibilité que le président de la République, Me Abdoulaye Wade puisse « demain se faire voter par une Assemblée, en majorité acquise à ses intérêts, une loi prolongeant son mandat ou, pourquoi pas, une loi faisant de son fils son héritier à la Présidence. Et comme toujours, le Conseil Constitutionnel, à n’en pas douter va se déclarer incompétent ». Pour éviter un tel cas de figure, ils commencent d’abord par rejeter une telle décision et la « dénonce comme anti-républicaine et contraire à la volonté populaire ». Le Rta-S lance un appel solennel à l’opposition pour qu’elle s’en tienne à son plan d’action de Clarté na-leerr et qui avait abouti à la formidable mobilisation du 17 décembre. Il demande, en outre, aux forces démocratiques de se mobiliser et de s’organiser pour « faire face au régime de Wade, en rejetant tous ses appels de diversion », lier les différents secteurs en lutte, ceux du monde du travail en ville comme en campagne, des intellectuels, des journalistes, etc. Car tous subissent d’une manière ou d’une autre la violation au quotidien de leurs droits les plus élémentaires.
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