Lenteurs dans la mise en place d’un programme de gouvernement : Quand Dansokho reconnaît l’incompétence de l’opposition

Les adversaires politiques de Me Abdoulaye Wade sont accusés par d’aucuns de ne pas disposer de programme de gouvernement à proposer aux Sénégalais. Comme pour apporter de l’eau au moulin des souteneurs de cette thèse, Amath Dansokho a reconnu, hier, dans les colonnes d’un journal de la place, les difficultés de son camp à trouver une alternative à la politique du régime en place.

Les membres de la Coalition Populaire pour l’Alternative (Cpa) qui ont la critique prompte quand il s’agit du régime de l’alternance seraient-ils dans l’incapacité de proposer un programme autre que celui du gouvernement en place ? C’est la question que nombre de nos concitoyens se posent et cela, à juste raison. En effet, les Sénégalais peinent à comprendre, qu’à quatre mois des compétitions électorales, l’opposition soit encore en difficulté pour tenir sa promesse de mettre en place un programme commun de gouvernement capable de sortir le Sénégal de l’ornière. La dernière réunion sur ce sujet avait été organisée autour d’une restitution d’un travail fait par des experts sur les propositions à faire aux Sénégalais. Et tenez-vous bien, pas moins de 500 propositions ont été mises sur la table. Ce qui montre clairement que les leaders de la Cpa ont encore beaucoup de difficultés pour tomber d’accord sur l’essentiel. D’ailleurs, le secrétaire général du Parti de l’Indépendance et du Travail (Pit), Amath Dansokho, l’accepte volontiers. La preuve, le politicien, dans une interview parue dans la presse d’hier, est monté au créneau pour dénoncer le laxisme dont fait montre son camp en ce qui concerne l’élaboration d’une alternative à opposer au Secrétaire Général National du Parti Démocratique Sénégalais (Pds). « Nous travaillons sur le programme. C’est la gestation qui est trop lente. Nous ne sommes pas trois cents millions d’habitants. Même au Etats-Unis, pour élaborer un programme, ça ne prend pas autant de temps » a notamment martelé le leader politique. D’ailleurs, ce dernier semble même douter de la capacité mais aussi et surtout de l’unité nécessaire à son camp pour réussir le pari qu’il s’est fixé à savoir présenter aux Sénégalais, dans moins d’un mois, un programme digne de ce nom. « J’espère que comme on l’a proposé, le 15 novembre, le programme sera rendu public et que tous, dans un même élan, nous irons le populariser dans le pays » a-t-il souhaité. Aveu d’échec de la part d’un des plus irréductibles opposants du régime de Me Wade ? On serait tenté de répondre par l’affirmative. Il faudrait, en effet, souligner que l’opposition semble, de plus en plus, faillir à sa mission de se poser comme un contre-pouvoir capable de canaliser le pouvoir en place. Elle se contente de critiquer, oubliant que c’est la proposition de solutions concrètes qui feront avancer le pays et non des critiques, à la limite, arbitraires. Un erreur de jugement qui avait d’ailleurs fondé le Parti de la Réforme (Pr) à tourner le dos à Niasse et Cie. On se rappelle, en effet, qu’au lendemain de son divorce avec ses désormais ex camarades, le chef de file de cette formation politique, en l’occurrence M. Abdourahim Agne, avait clairement indiqué que l’opposition n’avait pas de programme et que tout ce qui intéressait ceux qui la composent, c’est de faire partir Me Wade et cela, à tout prix. Autrement dit, le leitmotiv de la Cpa, c’est de se débarrasser de l’actuel régime sans se soucier de ce que sera l’après Wade. Et c’est justement pour avoir bien compris que ses adversaires faisaient dans le tâtonnement et dans l’errance que le Président de la République avait récemment indiqué, sur les ondes de « La Voix de l’Amérique » qu’il allait remporter les élections pour la bonne et simple raison qu’il n’avait pas d’opposant. Une remarque que semblent, aujourd’hui, parfaitement corroborer les propos de Dansokho qui, le moins que l’on puisse dire, commence sérieusement à se désespérer des compétences de ses camarades de fortune à réussir le pari de proposer à leurs compatriotes des solutions aux problèmes auxquels ils sont actuellement confrontés.

Au fait, quel est le rôle du n° 1 du Pit dans cette recherche de solutions ? Jusqu’où irait-il pour la sécurité et le bien-être des Sénégalais ? Apparemment pas loin. C’est du moins ce qui ressort des propos de Dansokho qui dit, à qui veut l’entendre, qu’il n’exclut pas d’« appeler le peuple à se soulever (...) contre le régime ».