Il ne pouvait plus ne pas parler. Et son face-à-face d'hier avec la presse, autant que la conférence du "Front Aar Sénégal" ont comme révélé ce que bien des Sénégalais soupçonnaient : l'ancien Premier ministre, Idrissa Seck, déploie un double jeu. Mais, échappera-t-il pour autant au syndrome de ceux qui bouffent à deux râteliers ?
Djibo Leyti Kâ peut désormais regarder l'ancien Premier ministre, Idrissa Seck, dans le blanc des yeux et lui déclarer : « Je ne suis plus le plus tortueux ». Tel l'avait-il qualifié. Mais, si l'actuel ministre d'Etat avait, après un jeu de yoyo, fini par déclarer en 2000 qu'il sera derrière le candidat Abdou Diouf, contre toute attente, M. Seck lui a servi hier une réponse de Normand : « Ben oui, ben non » : il est candidat à la présidentielle, mais est aux anges de revenir près de Me Wade, un aspirant à sa propre succession (Voir par ailleurs). Mais c'est au cours de la rencontre avec la presse du « Front Aar Sénégal », qui marchera encore demain « quel que soit alpha", que le double jeu de l'ancien Premier ministre a éclaté au grand jour. En effet, si Idrissa Seck a laissé entendre au cours de sa conférence que la marche d'une bonne frange de l'opposition et de la société civile était « insensée », Ousmane Badiane de la Ligue démocratique, coordonnateur des plénipotentiaires du « Front Aar Sénégal », a fait des révélations, qui semblent attester que M. Seck se sert de fait dans deux râteliers, comme il était fréquent à l'époque de la "guerre froide, dans le cercle des espions. Car, en dépit d'être maintenant assuré qu'il va marcher trois semaines durant partout où il pourra dans le Sénégal, mardi dernier ; cependant, c'est le secrétaire politique de son particulier parti « Rewmi », Pape Diouf, qui a présidé la rencontre à l'issue de laquelle le Front, duquel il n'a pas encore démissionné, a décidé de battre le pavé, « avec ou sans autorisation du Préfet de Dakar ». Mieux, à la dernière marche réprimée du 27 janvier dernier, ses « militants » faisaient légion derrière ce même Pape Diouf, par ailleurs maire de Bambey. Last but not least, sa formation politique avait dégagé et aurait encore dégagé pour aujourd'hui « beaucoup » de moyens. Pourtant, M. Seck, maintenant tout heureux de retrouver sa « famille » libérale et son « père, le pape du sopi » est toujours encore dans la coalition « Jamm ji », qu'il avait mise sur pied avec la Ligue démocratique et le Parti socialiste ! Mais certainement qu'il va claquer la porte de cette alliance, pour aller aux législatives, reprogrammées pour le 3 juin prochain, avec le Parti démocratique sénégalais. Suffisant pour que Souleymane Ndiaye dit Brin, leader d'un parti membre du Fas, convoque Victor Hugo, pour apostropher Idrissa Seck : « Insensé, qui croit que je ne suis pas toi » ? Un autre adage enseigne également que l'on peut tromper une partie du peuple pour un certain temps ; mais jamais « tout le temps ».
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