Majmouth Diop: ''la Casamance doit être la priorité des priorités''

Dakar, 2 jan (APS) - La Casamance qui est en proie à un conflit armé depuis plus de 20 ans, doit ''être la priorité des priorités'' du gouvernement, a estimé le leader emblématique du Parti africain de l'indépendance (PAI), dans un entretien téléphonique avec l'APS, lundi.

Majmouth Diop régissait ainsi à l'assassinat, dans la nuit de samedi à dimanche, à l'assassinat de Oumar Lamine Badji, président du Conseil régional de Ziguinchor, par des individus armés.

''On n'a pas pu mettre ce qu'il fallait mettre. La Casamance doit être la priorité des priorités du gouvernement. On devait y mettre le paquet depuis le temps de Diouf'', a notamment dit M. Diop.

''Il se trouve que nous avons un président panafricaniste qui s'occupe du règlement de plusieurs conflits. Or, il faut balayer devant sa porte'', a estimé Majmouth Diop.
avant d'ajouter: ''a mon avis Wade peut faire beaucoup mais on lui demande de faire plus, en faisant de la Casamance la priorité des priorités''.

''Il est vrai que c'est un problème que nous avons hérité du système colonial. Au fond, ce sont dans les vieilles guerres franco-anglaises qu'il faut chercher l'origine des difficultés en Casamance'', a souligné M. Diop, ancien vice-président de l'Assemblée nationale.

''Un des successeurs de Faidherbe n'avait-il pas proposé aux Anglais d'échanger le Gabon contre la Gambie à l'époque?'', s'est-il interrogé, affirmant que cela veut dire qu'il y a ''longtemps qu'on s'est rendu compte de la difficulté née des frontières héritées de la colonisation''.

Soulignant sa préférence pour ''un règlement au plan africain'', du conflit, il a indiqué que la Casamance ''ne peut trouver sa place que dans une Afrique réunifiée''.

''Les solutions sont à discuter. L'essentiel est qu'on ne charcute pas le corps de l'Afrique'', a dit Majmouth Diop qui appelle à ''aller en profondeur'' dans la recherche de solution.

''Nous avons été balkanisés au moment des indépendances. Nous disions à l'époque que la situation était invivable et non viable'', a-t-il rappelé.

AD/CTN