Le lundi 3 avril 2006, dans son traditionnel message à la nation marquant l'anniversaire de l'accession du pays à la souveraineté internationale, le chef de l'Etat ne s'est pas prononcé sur une question d'une brûlante actualité. Celle de la présente campagne de commercialisation de l'arachide qui est normalement dans sa dernière ligne droite. Laquelle connaît pourtant d'énormes difficultés. Il n'a pas aussi parlé de la prochaine campagne de commercialisation qui serait en cours de préparation. Le président de la République n'a pas, non plus, dit un seul mot sur la loi instaurant la taxe sur les huiles végétales raffinées importées qui a été votée en décembre 2005 et promulguée en janvier 2006. Laquelle d'ailleurs est en partie à l'origine des difficultés de la campagne de commercialisation de l'arachide. L'Etat va-t-il maintenir cette taxe comme le veut l'Intersyndicale de la Société nationale de commercialisation des oléagineux du Sénégal (Sonacos) ou la lèvera-t-elle ainsi que l'exige le Banque mondiale (Bm) ?
Ainsi, le long mutisme étatique sur ces questions qui inquiètent les travailleurs de la Sonacos, les producteurs et les opérateurs privés se poursuit. Une attitude qui pourrait aggraver la colère de ces derniers. Le chef de l'Etat a aussi occulté dans son message à la nation les difficultés auxquelles sont confrontées les Industries chimiques du Sénégal (Ics), les industries de pêche et autres entreprises en difficultés. Certes, il ne peut pas se prononcer sur toutes les questions de l'heure, mais celles qui touchent l'arachide ne méritent pas d'être rangées aux oubliettes.
Elles méritent au contraire une attention particulière de la part de la plus haute autorité de l'Etat. Au même titre que la question énergétique, notamment l'électricité où le chef de l'Etat a annoncé des mesures correctives tendant à y apporter des réponses concrètes, la campagne de commercialisation de l'arachide mérite des réponses pratiques et urgentes.
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