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Politique

Me Ousmane NGOM, ministre de l'intérieur : ‘Tout est prêt pour le 25 février’

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Me Ousmane NGOM, ministre de l'intérieur : ‘Tout est prêt pour le 25 février’
Dans cette deuxième et dernière partie de l'interview qu'il nous a accordée, le ministre de l'Intérieur annonce l'ouverture de la campagne électorale et affirme qu'il n'y a aucune incertitude sur la tenue de la présidentielle le 25 février 2007. Cependant, se prononçant sur la marche nationale que prépare l'opposition le 2 février, Me Ousmane Ngom révèle avoir appris que des nervis ont été recrutés pour semer la plus grande confusion et retarder la tenue des élections le 25 février.

Wal fadjri : D'aucuns voient dans la réaction musclée de la police, une volonté du pouvoir d'intimider l'opposition surtout en cette période où on parle de report de la présidentielle.

Ousmane Ngom : Je pense qu'il faut qu'on se le dise une bonne fois pour toutes : le pouvoir n'a pas l'intention de reporter les élections. Notre ferme volonté est d'organiser des élections aux dates qui sont prévues. C'est-à-dire l'élection présidentielle le 25 février 2007 et les législatives le 3 juin 2007. Ces dates ont été annoncées à plusieurs reprises par les plus hautes autorités du pays. Le président de la République a, lui-même, confirmé cette date du 25 février 2007. Le report des législatives n'est pas de l'administration ou de l'Exécutif. C'est une conséquence légitime qu'il faut tirer d'une action en justice d'une partie de l'oppositon. C'est pourquoi c'est une mauvaise querelle qui est faite au ministre de l'Intérieur lorsqu'on s'est mis à dire que c'est lui qui avait décidé du report des législatives. Le ministre de l'Intérieur n'a ni les prérogatives ni les intentions de reporter les élections législatives. J'ai commenté les conséquences qu'il fallait tirer de l'arrêt du Conseil d'Etat. Et c'est d'ailleurs sous forme de communiqué qui n'est pas un acte réglementaire. C'est pourquoi lorsque j'ai entendu que certains partis de l'opposition allaient attaquer la décision du ministère de l'Intérieur devant le Conseil d'Etat, j'ai souri. Je n'ai pris aucune décision. N'importe qui aujourd'hui, en regardant les textes peut tirer les conséquences. Au demeurant, dans le communiqué j'avais pris la précaution de dire que nous allons tirer toutes les conséquences de droit de l'arrêt du Conseil d'Etat. Il ne faut pas que les partis politiques reprochent à l'administration d'avoir tiré les conséquences d'un acte qu'ils ont eux-mêmes posé et qui a conduit à la décision du Conseil d'Etat. Aujourd'hui, lorsqu'on demande le respect de la loi, le respect du calendrier républicain, il faut commencer par respecter les décisions de justice qui s'imposent à tout le monde. Je dis souvent qu'un Etat de droit, ce n'est pas seulement un Etat où on respecte le droit, c'est un Etat qui se soumet au droit. C'est-à-dire que l'Etat est un sujet de droit. Mais les autres sujets de droit que sont les citoyens et les partis politiques doivent commencer par accepter de se soumettre au droit.

Wal fadjri : En définitive, au regard de tout cela, quel conseil donnez-vous à l'opposition qui a protesté contre le report des législatives et continue d'exiger leur tenue le 25 février 2007 malgré l'arrêt du Conseil d'Etat ?

Ousmane Ngom : En réalité, je supçonne l'opposition de ne pas être prête pour aller aux élections. Et c'est ce qui explique cette fébrilité, cette agitation, ces manifestations qui sont organisées pour dire qu'on est contre le report des élections. Mais qui au fait ont pour but, comme l'a dit un de ses leaders, de rendre le pays ingouvernable. Nous nous préparons munitieusment à l'organisation des élections à bonne date. Tous les actes que nous devions prendre nous les avons posés à bonne date. Pas plus tard qu'hier (dimanche, Ndlr) nous avons appelé les mandataires des partis politiques à venir choisir avec nous les couleurs des bulletins et ils seront imprimés à temps pour que les élections se tiennent le 25 février. Nous avons également procédé au choix des imprimeurs. Et nous procéderons ensuite à l'affectaton de ces documents aux imprimeur pour que les bulletins soient livrés le 10 février. Quant au matériel électoral - les isoloirs, urnes et autres - il est actuellement arrivé au Sénégal et sera livré au ministère de l'Intérieur dans les prochains jours pour être dispatché sur l'ensemble du territoire national au moins 10 jours avant le scutin. Donc, si je peux me permettre un conseil à l'opposition comme à la majorité, c'est d'aller se préparer minutieusement. Car, pour ce qui est de la préparation matérielle nous avons pris toutes les dispositions et nous serons fin prêts à la date prévue. Nous ne nous laisserons pas distraire par l'organisation de manifestations ou de rassemblements pendant cette période où nous sommes à moins d'une semaine de la campagne électorale. Toutes les forces doivent être mobilisées vers l'organisation de cette campagne pour qu'elle se déroule de manière civilisée, paisible et démocratique.

Wal fadjri : Est-ce que ce qui s'est passé vendredi augure d'une campagne électorale apaisée et civilisée ?

Ousmane Ngom : Nous tirerons toutes les conséquences de ce qui s'est passé. Parce que les revendications qui sont portées à l'occasion de cette manifestation, qu'il s'agisse des pénuries, du report des législatives, du départ du président Wade, ce sont des thèmes de campagne électorale. Je dirais même qu'il s'agit là d'une campagne électorale déguisée au sens de l'article 59 du code électoral. Cet article interdit, à 30 jours de la campagne électorale, l'organisation de manifestations publiques qui ont comme support les médiats publics et privés pour faire passer des mots d'ordre en faveur d'un candidat ou d'un parti ou coalition de partis politiques. Ce qui s'est passé vendredi et qui est envisagé encore, n'est rien d'autre qu'une campagne déguisée. Nous sommes à la veille de la campagne électorale. Donc, que chacun aille se préparer et nous organiserons les élections à bonne date et dans de bonnes conditions matérielles. J'ajoute que pour que nous puissions relever ce défi, il est important que nous préparions les forces de sécurité, que nous puissions les mobiliser pour les affecter dans toutes les régions dès jeudi ou vendredi. Comment voulez-vous que dans ces conditions, on rassemble toutes les forces de sécurité ici à Dakar pour encadrer une marche qui n'est rien d'autre qu'une campagne électorale déguisée ?

Wal fadjri : Cela veut dire que le remake que prépare l'opposition du vendredi n'aura pas lieu.

Ousmane Ngom : En tous cas nous allons prendre les dispositions pour faire respecter les lois et règlements en fonction des données du moment. Mais je considère que le moment est inopportun pour organiser de telles manifestations alors que nous sommes à un ou deux jours de la campagne électorale et que nous avons besoin de déployer toutes les forces de sécurité sur l'ensemble du territoire. Et nous avons par ailleurs appris que des nervis et gros bras ont été recrutés pour semer le trouble et la violence en vue de créer une plus grande confusion pour retarder la tenue des élections. Nous les attendons de pied ferme. Mais je dis qu'il y a de fortes chances pour que cette manifestation ne soit pas autorisée. Encore une fois, il faut qu'on soit clair : nous allons aux élections, la campagne va démarrer dans 3 à 4 jours, il faut que tout le monde se prépare sérieusement.

Wal fadjri : Parlons maintenant du processus électoral car l'opposition nourrit des inquiétudes par rapport à la distribution des cartes.

Ousmane Ngom : A Cette date, c'est-à-dire à près d'un mois avant les élections, sur l'ensemble du territoire national, nous sommes à 77 % du taux de distribution des cartes et pour la région de Dakar, nous sommes à plus de 86 % de distribution.evidemment ce pourentage n'est pas uniforme pour toutes les régions. Il y en a qui sont à 66 %, d'autres à 80 % ou 90 %. Par exemple la région de Matam est à 75,22 %, Saint-Louis à 78, 11 %, Tamba est à 70 %, Thiès à 72, 27 %. Cela montre qu'il y a eu un effort extrêment important et nous allons poursuivre cette distribution jusqu'au jour du scutin. Nous avons donné à l'administration territoriale des instructions précises pour que les commissions soient davantage mobiles. Que d'importants moyens soient déployés pour aller vers les populations et distribuer le maximum de cartes. Cela ne s'est jamais fait avant. Le code électoral prévoit que la distribution des cartes doit commencer 40 jours avant le jour du scrutin. Nous, nous avons commencé plusieurs mois avant le jour du scrutin. Ce qui fait qu'aujourd'hui nous avons enregistré des performances en matière de distribution des cartes. Si nous accélerons le rythme actuel, il est fort probable que nous irons jusqu'à 90 voire 95 % ou 100 % de distribution de cartes. Là aussi certains partis ont été surpris. Ils avaient pronostiqué qu'il n'y aurait pas de fichier électoral jusqu'en l'an 2012 parce qu'aucun pays ne pouvait faire un fichier électoral de 3 millions d'inscrits en un an ou en deux. Nous avons fait cela en un an et nous avons même eu 5 millions d'inscrits. Ils avaient aussi pronostiqué que l'on ne pourrait pas distribué les cartes à temps parce qu'on aurait pas le temps matériel ou les moyens de le faire, aujourd'hui nous sommes à près de 80 % de distribution de cartes et inch alla nous atteindrons 90 ou 95 % d'ici le jour du scrutin. Et ce sera un record qui sera battu parce que jamais au Sénégal un tel taux de distribution n'a jamais été atteint.

Wal fadjri : Le quotidien l'Actuel, dans sa livraison du lundi dernier, parle d'un possible report de la présidentielle en cas de désistement d'un des candidats d'ici le premier tour. Est-ce avéré ?

Ousmane Ngom : Je crois que le cas qu'évoquait votre confrère est un cas qui concernerait surtout un deuxième tour aux élections où il y a que deux candidats. Evidemment, si au deuxième tour l'un des deux candidats se retire, on ne peut pas faire des élections avec un seul candidat. Mais même dans ce cas, il est fait appel au candidat suivant (c'est-à-dire le 3e par le score). Il s'agit donc d'une mauvaise interprétation de l'article 34 de la Constitution qui dit être appréciée de manière restrictive.



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