ME OUSMANE SEYE, AVOCAT A LA COUR : " Le merite de Wade doit être porté à l'opinion nationale et internationale"

On ne le présente plus aux Sénégalais. Me Ousmane Sèye, avocat à la cour depuis 1985, a supervisé les élections législatives, et présidentielles de 2000, celles municipales et le référendum de 2001 tout comme sous le règne du régime Socialiste que celui de Me Wade. Très présent dans la sphère politique et proche de Me Abdoulaye Wade pour l’avoir toujours défendu lorsqu’il était dans l’opposition tout en continuant de collaborer avec lui jusqu’à nos jours dans les affaires d’Etat, Me Sèye nous livre ses pensées sur le Panafricanisme qu’il partage avec le Président. Lisez cet entretien qui suit, et vous découvrirez un nouvel aspect merveilleux du Président de tous les Sénégalais en l’occurrence son Excellence Me Abdoulaye Wade.

Il est Midi : Me Sèye, parlez nous de votre parcours avec le Président Wade depuis l’opposition et pendant l’alternance.

Me Ousmane Sèye : J’étais avocat stagiaire qui avait défendu Abdoulaye Wade en 1988. Je me suis rapproché de lui car à l’époque, il nous mettait dans la salle des avocats à la maison d’arrêt de Rebeuss, et j’ai eu avec d’autres avocats qui le défendaient tels que les Daouda Ba, Yérim Thiam beaucoup de séances de travail avec lui. Je me suis approché de lui et à l’époque même de Habib Sy, Ablaye Faye, et l’homme croyait en ce qu’il faisait. C’est un homme de foi, un grand humaniste, d’une générosité extraordinaire. La preuve aujourd’hui, qu’il est en train de travailler avec les personnes qui l’avaient combattu, et un jour il m’a dit qu’il ira au paradis et il a raison. Il le dit parce qu’il sait qu’il ne peut pas faire du mal; cela veut dire qu’il a opté délibérément d’être un homme de bien. Quand vous observez le Chef de l’Etat, les gens le qualifient d’homme politique, mais je vous assure, il transcende la politique. Ce qu’il est en train de faire au Sénégal et en Afrique, va laisser des empreintes indélébiles. Vous voyez les chantiers qu’il fait au Sénégal, même après lui, son successeur sera obligé de continuer ces grands travaux et cela n’est pas un hasard ; c’est une conviction politique parce que ce que je partage avec lui, c’est le panafricanisme. Pour lui, le Sénégal, les pays Africains ne peuvent se développer seuls sans l’Afrique tout entière. Or pour que ces pays se développent il faut une communication, des infrastructures qui leur permettent de se rapprocher ; aussi bien à l’intérieur que sur le plan extérieur. Vous voyez, aujourd’hui les routes qui vont du Sénégal au Mali, des projets de routes allant du Maroc à la Libye. Mais ça c’est la vision du panafricanisme de Abdoulaye Wade et c’est ça l’espoir et l’intérêt du Sénégal et de l’Afrique. S’il n’y a pas d’hommes d’Etat comme Wade, l’Afrique ne se développera jamais et c’est pourquoi ,j’ai été heureux qu’il m’ait envoyé en Martinique pour le représenter auprès de Aimé Césaire lors de son anniversaire. A mon retour, je lui ai fait un compte rendu car j’ai eu à contacter des intellectuels de la Diaspora qui ont tous émis le souhait de se rapprocher de lui. Ils ont tous dédié à Abdoulaye Wade soit leur film, soit leur œuvre musicale. Je pense à Euzane Palsy une grande cinéaste Martiniquaise qui vit actuellement aux Etats Unis et qui lui a dédicacé son dernier film, à l’historienne Elsam qui a fait une belle lettre, à la chanteuse Cénin, à Gertrud la plus grande chanteuse Martiniquaise qui lui a dédié aussi ses cassettes et lui a manifesté son désir de venir chanter au Sénégal. Le Président m’a fait une confidence qu’il demandera à cette dernière de chanter l’hymne de la jeunesse et il demandera à Euzane Palsy cette grande cinéaste de faire un film sur la résistance Africaine, parce que si vous lisez l’œuvre grandiose de Me Wade qui s’intitule : Un destin pour l’Afrique, vous comprendrez la pensée de cet homme qui est panafricaniste. Vous verrez dans ce livre qu’il magnifie la résistance des Africains à la colonisation, à l’esclavage, à l’oppression, à l’impérialisme. Cette partie de notre histoire n’est pas tellement connue. Son ambition est de faire un film sur cette partie de cette histoire qui n’est pas enseignée à l’école. Moi je suis de tout cœur avec lui. Il a aussi l’ambition de créer l’alliance panafricaine avec des réseaux nationaux et dans les différents pays africains de la diaspora, et d’implanter des clubs panafricains au niveau des écoles, des lycées, des universités, des entreprises et des quartiers. Parce qu’ il dit dans son livre que le Panafricanisme est la seule doctrine aujourd’hui capable de développer l’Afrique car elle n’est pas empruntée ni à l’Europe, ni à l’Asie, c’est une doctrine purement Africaine. Vous savez, Wade a été à l’origine de la conférence des intellectuels d’Afrique et de la Diaspora dont la deuxième édition vient de se tenir à Bahya au Brésil et je crois que le mouvement panafricain vient d’être lancé par lui et que tous les intellectuels aujourd’hui doivent aider le Président pour faire de ce mouvement une réalité, plus fort même que le mouvement des non-alignés. Parce que la chance des africains c’est d’être unis, avec l’avènement des Etats Unis d’Afrique, avec tous les pays africains noirs et de la diaspora. J’ai écouté, à la télévision, mon cousin Souleymane Bachir Diagne, qui a dit un mot fort en ce qui concerne la diaspora ; il a dit que « c’est pas demain la veille pour qu’on arrête l’exil des intellectuels africains, nonobstant ceux qui ont été déjà déportés par la force et en tirer profit, comment en tirer profit ? C’est les organiser ; que les intellectuels et la diaspora soient ensemble et que l’Afrique puisse tirer quelque chose de ces brillants cerveaux qui font rayonner l’économie de l’Europe, de l’Amérique etc. ». J’invite les jeunes et les intellectuels de lire le livre de Me Wade : Un destin pour l’Afrique. J’invite également à ce qu’il soit acheté et distribué aux parlementaires, aux conseillers de la république aux élèves etc. Pas seulement au Sénégal car il a été traduit en anglais, pour qu’on puisse en substance appréhender la pensée de Wade et œuvrer pour l’avènement des états unis d’Afrique sur la base du panafricanisme. C’est pourquoi je suis aux côtés de Me Wade, parce que nous menons le même combat.

Revenons à votre voyage en Martinique, racontez-nous un peu ?

C’était l’anniversaire de Aimé Césaire, et vous savez que ce sont Césaire, Damas et Senghor qui ont créé la négritude qui était un élément rassembleur pour le refus du colonialisme. Et aujourd’hui, il est du devoir des intellectuels de créer des concepts opératoires comme la négritude parce que la négritude a fait son temps. Le temps de la négritude c’était la dénonciation, et ces auteurs l’ont fait merveilleusement, en ce qui concerne l’unité africaine, l’avènement des états unis d’Afrique et qui a pour fondement le panafricanisme, il nous faut créer de nouveaux concepts. Sur le plan culturel, j’ai discuté avec mon ami Sékou Manga qui est Martiniquais et qui a fait un retour au Sénégal, qui a déchiré son passeport français et qui attend son passeport africain. Et il me disait que ce qui fait l’unité africaine au plan culturel, c’est la circoncision ; il n’ y a que les africains noirs qui sont circoncis et c’est un élément fédérateur; et il me disait que les juifs, quand ils ont voulu marquer un racisme particulier, ont crée un mot : l’antisémitisme qui vient de Sem qui est un fils de Noé. Sem était le fils blanc de Noé, qui avait également un fils noir, nommé Cham. Pour prouver ce qu’est le racisme, il faut créer le mot de l’antisémitisme, c’est à dire tout ce qui refoule le noir descendant de Cham et c’est un élément opératoire. Aimé Césaire a accepté d’être le parrain du Fesnam, il vient de boucler ses 93 ans et ne pourra donc pas venir.

Je lui ai fait le compte rendu de ma mission, il a été très satisfait et m’avait même demandé de le faire devant les membres du gouvernement, les députés, les hommes politiques de son parti. Même une date a été retenue, mais malheureusement le jour où je devais faire cette communication, c’était un samedi, et curieusement, je n’ai été avisé ni de la date, ni de l’heure ni du jour. Il paraît qu’il m’a même donné la parole en pleine séance, les gens se sont retournés, ils ne m’ont pas vu, j’aurais peut être l’occasion de le faire un jour, d’autant plus que je prépare un livre sur le panafricanisme qui va s’intituler : Discours sur le Panafricanisme. Je me suis inspiré du livre de Césaire : Discours sur le Colonialisme. Une petite brochure qui permettra de dire ma vision sur ce concept et je vais aussi m’inspirer du président Wade.

A l’endroit du gouvernement, les responsables qui sont placés à la tête du département ministériel doivent tendre une oreille attentive aux différents secteurs dont ils ont la charge. Quand il y a problème, il faut agir vite en créant le dialogue. Ce n’est pas pour rien qu’on dit que le Sénégal est un pays de dialogue. Quand les gens ne se parlent pas, il ne peut pas y avoir de dialogue. Maintenant ce que je dis aux enseignants c’est ceci : « le fait, à la fin de l’année, de retenir les notes des élèves ou bien d’empêcher la tenue des conseils de classe, je dis que ce ne sont pas des éléments de grèves. C’est prendre des élèves innocents en otage. » Les jeunes ne sont pas seulement l’avenir du pays, mais aussi son présent, et les sacrifier pour des intérêts matériels, ce n’est pas responsable. Je reviens sur Souleymane Bachir Diagne qui disait que le secteur de l’éducation est un secteur très sensible, où l’on investit pour les générations futures. C’est égoïste de poser des problèmes ponctuels.

Votre part de contribution pour la réélection de Wade en 2007 ?

Tous les présidents passés à la tête du Sénégal, ont mis leur pierre à l’édifice mais Wade vient de jeter les bases du développement économique du Sénégal. Regardez la cohérence des projets de Wade, de l’autoroute à péage, en passant par la nouvelle ville de Diamniadio jusqu’au nouvel aéroport de Diass et la nouvelle capitale de Loumpoul, il y a une cohérence extraordinaire. C’est un Sénégal nouveau que nous présente Wade. J’ai vu dans son bureau des maquettes de la nouvelle ville de Diamniadio, des héliports construits dans les grandes villes du Sénégal. Je sais qu’il a un projet desserte par Air Sénégal Internationale des villes comme Ziguinchor, Tamba, St-Lious Podor et Matam. Ce projet est très avancé, cela veut dire que l’on va vers une décentralisation économique et politique. De 1972 à nos jours, la décentralisation a été administrative et les projets de Wade sont le point de départ de la décentralisation économique, politique et sociale. Voilà une révolution extraordinaire qui mérite d’être portée à l’opinion nationale et internationale. Ne serait-ce que pour cela il doit être réélu pour continuer le travail gigantesque qu’il est entrain d’abattre. Il y a même une contradiction entre les réalisations de Wade et les querelles qui se passent au niveau de son parti. Et je vais vous dire une chose, Wade a donné son nom à l’histoire.