Même s’il faut reconnaître, à tous les partis, le droit de se doter d’un parc automobile d’une valeur inestimable, il est permis de se poser des questions sur la transaction d’acquisition de voitures par le Parti démocratique sénégalais (Pds).
Incohérences, non-dits notés, atermoiements dans les déclarations des différentes parties, illustrent à l’envi le malaise pour justifier une opération, comme frappée du sceau de l’omerta. Cependant, en décryptant les réactions de Abdou Fall et de Abdoulaye Faye, respectivement porte-parole et administrateur du parti de Me Wade, transparaît comme une confirmation de cette commande de véhicules.
Ainsi, l’omerta qui enveloppe cette nébuleuse affaire trahit la légalité du marché. Passons sous silence le défaut d’appels d’offres désormais érigé en règle de gestion sous le régime libéral ! Il reste que l’origine de la dépense, les modes et modalités de paiement des véhicules de guerre… électorale suscitent un questionnement. Somme toute légitime. Au nom de quelle structure cette commande a été passée ? D’où vient cette faramineuse somme de près de deux milliards ayant servi à l’acquisition de ces bolides ?
Les confidences de l’agent du concessionnaire révélant que la seule commande de véhicules en cours est de l’Assemblée nationale laisse place à des doutes. Même si le questeur, Lamine Thiam, que nous avons joint, dit ne pas être au courant de cela. La confusion peut être établie, si l’on considère que le président de l’Assemblée nationale, Pape Diop, se trouve être, en même temps, le trésorier du Pds. Même s’il faut prêter la bonne foi à ces derniers, à la question ne fait écho que le désert d’une réponse. Aurait-on confondu caisses de l’Hémicycle et comptes du Parti ? Mystère et boule de gomme.
Certes, l’on peut rétorquerquer que le Pds a le droit de se procurer un parc automobile. Qu’à cela ne tienne ! Mais, avec quel argent ? Le bon sens n’accepterait pas qu’un parti, alors fauché comme du blé en 2000 et incapable de financer la construction de sa permanence, puisse devenir subitement riche au point de se permettre des dépenses de prestige que n’importe quelle institution, aussi liquide qu’elle soit, hésiterait à faire. Par décence.
Mais, comme avec le Pds, tout semble permis, dans une ambiance où le milliard est, maintenant, devenu l’unité de mesure, certaines dépenses n’émeuvent plus.
Toutefois, quand elles se font sans aucune justification et sur le dos des pauvres et débrouillards Goorgorlous et d’une manière abusive, c’est que la République est en danger et l’avenir du pays hypothéqué. Comme il n’est jamais tard pour se ressaisir, c’est le moment de le faire, messieurs les gérants ! Les comptes sont au rouge.
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