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Politique

MOUSTAPHA GUIRASSY, MINISTRE DE LA COMMUNICATION, PORTE-PAROLE DU GOUVERNEMENT : « Me Wade est toujours l’allié des jeunes et un travailleur pour l’avenir »

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MOUSTAPHA GUIRASSY, MINISTRE DE LA COMMUNICATION, PORTE-PAROLE DU GOUVERNEMENT : « Me Wade est toujours l’allié des jeunes et un travailleur pour l’avenir »

Un discours rassembleur à la tonalité rassurante. C’est la lecture que le ministre de l’Information et porte-parole du Gouvernement a du discours à la Nation. Un texte ancré dans le vécu des Sénégalais et un pari sur l’avenir. D’où sa conformité avec les aspirations des jeunes. Dans cet entretien, Moustapha Guirassy analyse aussi les fondamentaux de la pensée du chef de l’Etat : la lutte contre la pauvreté et le développement économique.

Penser le présent et créer une ouverture sur l’avenir, tel est le diptyque sur lequel le président de la République, Me Abdoulaye Wade, bâtit le contrat de gouvernance qu’il propose aux Sénégalais.

Telles sont aussi les lignes-force de sa pensée économique et politique. Dans son analyse du discours à la Nation, le ministre de la Communication, Porte-parole du gouvernement, Moustapha Guirassy, parle de « ligne de démarcation » entre le chef de l’Etat et les autres. Ce style wadien est une quête de mieux-être sous deux rapports : le développement économique et la lutte contre la pauvreté. Il est aussi un signal rassurant, aux contours rassembleurs, envoyé aux jeunes et surtout, à ce « Sénégalais de demain » soucieux des valeurs de discipline et de travail. Demain, c’est aussi ce Monument de la Renaissance que l’Histoire validera, selon M. Guirassy, comme d’autres édifices de par le monde et en dépit de la polémique actuelle.

M. le ministre, quelles appréciations faites-vous du message que le président Wade a adressé la Nation, au soir du 31 décembre dernier ?

Je sors rassuré à la suite de ce discours à la Nation qui était fortement attendu par la population, étant donné le contexte national et international extrêmement difficile. La crise mondiale a rendu, pour tous les chefs d’Etat du monde, l’exercice très délicat et très périlleux. Le président a cependant su rassurer. Il nous a livré un discours rassembleur. Il a pris le temps de le faire comme en témoigne la durée exceptionnelle d’une heure de son discours alors que nous étions habitués à des messages de Nouvel An plus courts.

Le président de la République a parlé à l’ensemble des Sénégalais qui, je le pense, ne sont pas restés sur leur faim puisqu’il a abordé les différentes questions qui nous interpellent aujourd’hui. C’est un discours du présent, mais également un discours pour le futur. Le présent, puisque le président de la République a su revenir sur une grande partie des réalisations pour montrer, chiffres à l’appui, que son gouvernement a travaillé et continue de travailler et ainsi confirmer un bilan déjà positif. Cependant, l’homme de dépassement qu’il est, veut encore aller plus loin. Je note, à ce sujet, le mouvement de présentation dans le discours des préoccupations des Sénégalais et des réalisations du gouvernement.

Les réponses apportées à des besoins immédiats, quotidiens interviennent en tout premier lieu : les droits des handicapés, les inondations, les délestages, les denrées de première nécessité, le pouvoir d’achat, etc. Le futur, pour nous dire que nous ne pouvons aller plus loin que si nous adoptons certaines attitudes et valeurs : l’autodiscipline, l’assiduité, la ponctualité, la responsabilité, la rapidité et l’adaptabilité. Ces qualités sont sans équivoque celles qui doivent caractériser le Sénégalais de demain.

En vérité, on note dans le discours que « c’est déjà demain » pour le président de la République qui demande, en retour, aux Sénégalais, « d’avoir le futur dans le sang » pour mieux affronter les défis de l’avenir. L’adresse à la Nation a également été, pour le président, une occasion de témoigner sa fierté à l’endroit des Sénégalais, surtout des jeunes. Je noterais l’expression « jeunesse saine » qui, à mon avis, est révélatrice de tout le respect que le chef de l’Etat, gardien de la Constitution, a à l’endroit des jeunes de ce pays.

Il continue de démontrer qu’il est l’allié des jeunes et un travailleur pour l’avenir. Il a par ailleurs rappelé son adhésion aujourd’hui et demain aux valeurs démocratiques qui assureront la paix sociale et politique lorsqu’il affirme sa disponibilité à dialoguer avec les acteurs politiques. C’est le sens de sa préférence pour le maintien des deux tours, de son appel autour de la réforme électorale et de sa volonté de faire droit aux deux revendications de l’opposition, à savoir d’abord la désignation d’un modérateur, ensuite la traduction en termes de lois des consensus qui seront constatés.

Le président a voulu redonner confiance. Il a voulu mobiliser, rassembler en donnant des preuves tangibles que le Sénégal ne stagne pas mais qu’il est bien sur la voie de l’émergence, qu’il poursuit la dynamique du changement dans les projets et dans l’ancrage dans des valeurs démocratiques. Voilà un discours qui pose les bases d’un rapprochement demain entre les différents acteurs de la vie politique et sociale. Je suis convaincu que je partage la même appréciation de ce discours avec la grande majorité des Sénégalais.

L’appel au changement de comportement sera-t-il entendu par les citoyens ?

Le changement déstabilise les vieilles habitudes, les manières habituelles, automatiques et dominantes de penser et de faire les choses. Le changement ne rime pas avec « un dîner de gala ». Il peut surprendre et susciter parfois incompréhensions. Il porte la nouveauté, l’audace, l’innovation. Nous ne sommes plus dans le confort des habitudes. Ce n’est pas seulement les citoyens ordinaires que le changement peut dérouter mais également la classe politique et le gouvernement. Amener à s’approprier l’esprit du changement que la vision wadienne du développement amène est le défi depuis l’avènement de l’alternance.

Plusieurs sont partis, plusieurs ne comprennent pas, plusieurs restent coincés dans de vieilles habitudes et refusent la rupture nécessaire, les nouveaux comportements que convoque le changement. La bousculade des vieux comportements, l’émergence de nouveaux modèles de penser et de faire, l’incompréhension des exigences de rapidité et d’ajustement continuel dans les actions peut faire penser à du désordre pour les esprits résistants.

Le président a insisté sur cet esprit du changement, sur ses méthodes et ses valeurs pour nous dire qu’il est le passage obligé de notre saut qualitatif dans l’émergence. Nous avons eu droit à une pédagogie des conditions qui encadrent tout changement.

Nous sommes aujourd’hui dans un processus de changement qui bouleverse en profondeur tous les aspects sociaux, techniques et culturels de l’ordre antérieur et qui met petit à petit en place les bases d’une société sénégalaise moderne. Tous les domaines à caractère stratégique, - technologie, diplomatie, culture, politique, affaires, hiérarchie, autorité, valeurs -, sont en proie à des changements rapides et profonds : le visage urbain du Sénégal, le rôle de la jeunesse et de la femme dans les armées et dans la société, la diplomatie sénégalaise, le rôle du Sénégal dans la géostratégie et géopolitique, le Monument de la Renaissance, le dialogue islamo-chrétien, le combat pour une souveraineté alimentaire et énergétique, la Grande muraille verte, etc. On ne s’étonnera donc pas que le président de la République ait toujours parlé de renaissance africaine pour qualifier l’ère de changements massifs que nous traversons.

Que dites-vous des critiques de l’opposition qui parlent encore des idées de Wade ?

Les faits donnent raison à Wade. Chaque fois que l’opposition a parlé d’idées déconnectées de Wade, la suite des faits a prouvé que Wade avait raison. Chaque projet qu’il annonce, le président de la République l’a déjà bien étudié et surtout a bien évalué sa faisabilité humaine, matérielle et financière. Ce qui est pensé comme audace, comme témérité, comme utopie par ses opposants, le président Wade le conceptualise comme un cheminement naturel pour un esprit qui est dans la recherche et dans la prospective. C’est une manière de penser et une différence dans la confiance au grand potentiel des Sénégalais qui oppose Wade et ses critiques.

Des mots, des idées, nous en produisons depuis bien longtemps. Nous réfléchissons sur nos valeurs, sur notre culture, sur notre société, sur notre développement. Nous exportons même des théories. Cela est à saluer. Mais les idées ne doivent pas seulement nourrir nos spéculations intellectuelles, nos débats démocratiques, nos débats culturels ou notre bonne conscience. Nos idées doivent développer le Sénégal. Nos idées doivent moderniser le Sénégal. Nos idées doivent bâtir le Sénégal.

C’est précisément à ce niveau que se situe la ligne de démarcation entre Wade et les autres. Les meilleures idées, les meilleures théories quand elles ne répondent pas concrètement aux urgences du développement, à nos urgences de rattrapage, à notre nécessité de rentrer dans l’émergence et de construire une société de richesse partagée, ces idées restent des idées et nous avons besoin de plus. Wade est avant tout un économiste : le développement économique et la lutte contre la pauvreté conditionnent sa pensée. Cela le différencie des autres.

Certains reprochent à Wade de plus parler de demain que d’aujourd’hui ; surtout lorsqu’il pose la question de l’emploi des jeunes ?

Il n’y a pas de rupture entre le présent et le futur. Ce que Wade refuse, c’est un présent qui s’enferme dans le présent. Wade refuse ce que je pourrai appeler « un présent égoïste ». Le présent pour Wade doit s’ancrer dans le présent mais également porter le destin du futur. Le présent prépare l’avenir.

C’est Wood Allen qui disait : « L’avenir m’intéresse parce que c’est là où je souhaite passer mes prochains jours ». Donc les idées qui préparent l’avenir sont surtout pour ceux qui habiteront l’avenir. C’est dans cette perspective qu’il faut par exemple comprendre le combat de Wade pour la souveraineté énergétique à travers une centrale solaire continentale. Les enjeux planétaires et énergétiques étant ceux du futur, il y va, pour Wade, la survie de l’Afrique.

Ses positions historiques à Copenhague relèvent aussi de cette même prégnance du futur dans son présent. Un leader politique qui pense le présent en l’ouvrant sur le futur est un allié des jeunes. Pour Wade, le Sénégal est engagé dans le mouvement irréversible de la relève. La collaboration intergénérationnelle s’inscrit dans l’accompagnement et la préparation de la relève par les jeunes. Pour Wade, comme pour Montesquieu, l’homme est un « être flexible, se pliant dans la société aux pensées et aux impressions des autres, (mais) est également capable de connaître sa propre nature lorsqu’on la lui montre... ». Wade ne cesse de dire à la jeunesse et à l’Afrique qu’elle peut.

Que vous inspire la polémique autour du Monument de la Renaissance ?

Je pense tout de suite à Jean-Paul Sartre lorsqu’il dit : « Je mesure la force des idées aux résistances qu’elles génèrent ». Une idée toute simple. « La femme est l’égale de l’homme » qui génère pourtant bien des résistances de l’Iran à l’Afghanistan en passant par la Chine et l’Inde, mais idée qui, petit à petit triomphe, car poussée par une extrême volonté et par un fort désir d’égalité et d’émancipation. Les idées nouvelles dérangent mais lorsqu’elles trouvent un terrain fertile et une forte conviction pour les accompagner, elles s’imposent.

Je crois que l’histoire validera le Monument de la Renaissance comme elle a validé des ouvrages ambitieux et polémiques à un moment donné dans une société. Pensons aux polémiques et tensions de départ autour du Christ de Rio. L’histoire a imposé aujourd’hui sa valeur d’icône de la ville de Rio consacrant sa valeur de rassemblement et d’identité partagée et a refoulé le symbolisme religieux qui avait été à la source de tant de polémiques. Aujourd’hui, ce monument est retenu parmi les 7 merveilles du monde par 100 millions d’internautes.

Le Monument de la Renaissance est là. Il fait désormais partie de notre environnement. Il a suscité un débat démocratique à partir de plusieurs perspectives. Je souhaite qu’au-delà de toutes nos polémiques, l’histoire puisse rapidement le valider comme une œuvre forte de rassemblement et de construction d’une identité africaine et noire qui porte la mémoire de notre passé et la volonté d’affirmation et de dignité du monde noir. D’ici là le débat se continuera mais tant que nous serons dans des conflits symboliques et non physiques, la démocratie gagnera. Il faut encore saluer la vitalité de notre démocratie et espérer que les futures générations retrouveront à travers cette œuvre la vocation fédératrice et mobilisatrice de l’Afrique et du monde noir que le président Wade et ses pairs lui ont donnée.



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