Mon ami, et « camarade » directeur, est depuis hier embastillé à Rebeuss.
Sa faute ? Il avait osé élever la voix contre un prédateur dans les chantiers de Thiès ; qui vont coûter demain, à nous, nos enfants, des milliards.
Son « couleur » ? Un conseiller municipal de la ville de Thiès, élu sur la liste des socialistes, qui continue de jouir de marchés de l'État, dont l'autoroute à péage. Mais, le monsieur, qui chiffre l'abattage d'un arbre à la moitié d'un million, a un refuge, une caution, un sauf-conduit : Karim Wade,
le fils du président de la République , avait déclaré et revendiqué, au plus fort du drame des chantiers de Thiès, que celui qui a joui de près de 90% des milliards soustraits aux Sénégalais, était et reste son ami. Mais, demain, la raison du plus fort ne sera plus la meilleure. Car nul ne peut tromper tout le peuple, « tout le temps ».
D'ici là, la vérité, toute nue, ne fera que déranger : faute de pouvoir coffrer les politiques, véritables pilleurs des deniers de la Nation , il fallait un bouc émissaire… pour détourner l'attention sur les intouchables voleurs. Je martèle : voleurs. Oui, je réitère : celui qui suspend son bien, déteste celui qui regarde en haut. N'est-ce pas feu grand-père Birago Diop ?
Pourtant le président Wade avait déclaré, en public, que dans « l'affaire des chantiers de Thiès, le sort de Idrissa Seck est lié à celui de Bara Tall ». Était-ce seulement pour les besoins de faire libérer son ancien Premier ministre, Idrissa Seck, devenu un prisonnier encombrant ?
Quoi qu'il en soit, Moustapha a été choisi comme l'agneau du sacrifie. Sa tare a été d'avoir voulu sauver l'argent du contribuable sénégalais. Dont acte. C'est vrai que le juge du Cinquième cabinet, en charge de ce dossier, reste un adepte, voire une main, de la justice. Mais il est également vrai que parmi les défis de la République , figure la nécessaire indépendance de Thémis. Tapha, comme on le surnomme affectueusement, est aux arrêts. Tapha a-t-il surfacturé, a-t-il versé des pots-de-vin ? Oh que non ! En vérité, les coupables sont à chercher du côté des entrepreneurs. Voilà la piste à explorer. Qui osera ?
Mais, tant pis, que mon peuple croupisse encore dans les caves de l'obéissance et de la condescendance. Mais nul ne pourra casser ou rabouter nos plumes : le journalisme est choix, savoir, sacerdoce et liberté. La fumée s'estompera. Alors, les « voleurs de la République », seront connus et arrêtés. Pour ce dessein, « L'Office » se sacrifiera.
1 Commentaires
Allons Y Molo
En Octobre, 2010 (18:36 PM)Participer à la Discussion