Des Sénégalais en Amérique brisent encore le silence, face à la situation délétère qui sévit actuellement au Sénégal. Après avoir fustigé le «banditisme d’Etat» qui a court actuellement dans notre pays et à la tête duquel on retrouve des ministres de la République, ils invitent le Peuple, mais surtout la Justice à prendre ses responsabilités.
La situation de crise que vit le Sénégal préoccupe au plus haut point ses ressortissants basés aux Etats-Unis. En effet, sur l’initiative de Nouvelle vision africaine, la communauté sénégalaise d’Oregon s’est mobilisée le 15 août dernier «pour condamner les dérives du pouvoir et exhorter tous les Sénégalais à s’impliquer activement dans toute forme de lutte contre la corruption et la mal gouvernance». Dans une déclaration rendue publique et remise au journal Le Quotidien, la communauté sénégalaise d’Oregon affirme que seul le changement profond des mentalités peut développer un pays comme le Sénégal et qu’il est grand temps de travailler, «non pas pour les intérêts de la famille du Président et de son entourage, mais pour l’intérêt exclusif de la Nation, et pour l’intérêt des générations à venir».
Il est écrit dans le document que cette communauté sénégalaise «s’est montrée très ferme dans ses propos et s’est jointe à l’organisation Nouvelle vision africaine pour condamner avec la dernière énergie les actes de banditisme et les comportements barbares commandités par l’équipe qui gouverne le Sénégal». Elle interpelle ainsi le chef de l’Etat, Abdoulaye Wade, les juridictions du Sénégal et le Peuple «afin qu’ils prennent leurs responsabilités».
Cette rencontre entre la communauté sénégalaise de l’Etat de Portland et l’organisation panafricaine dirigée par Bocar Moussa Bâ entre dans le cadre de la campagne de sensibilisation menée par cette dernière «contre la corruption et la mal gouvernance au Sénégal». Si l’on se fie toujours au document, cet évènement a donné l’opportunité aux Sénégalais qui «sont venus de tous les environs de Portland» de s’exprimer librement et ouvertement sur les problèmes auxquels le Sénégal est confronté et sur les perspectives d’avenir pour leur pays. «Au cours de cette rencontre, M. Bocar Moussa Bâ a rappelé, en introduction, les objectifs de la Caravane anti-corruption et l’enjeu fondamental que représente la sensibilisation de l’opinion publique aux multiples problèmes du Sénégal», lit-on. M. Bâ, relève-t-on encore, a insisté sur la «nécessité et l’urgence de l’implication de toute la diaspora sur les questions nationales».
Sur les révélations concernant les dépassements budgétaires de centaines de milliards de francs Cfa, le président de Nouvelle vision africaine «a expliqué clairement qu’il n’y a pas de solution miracle». Pour lui, on ne peut parler, dans ce cas précis, que «d’incompétence avérée et/ou de malversations». Dans le document, il est relevé que «seule une planification claire des priorités et des objectifs, une gestion rigoureuse, une transparence totale, la responsabilisation des corps de contrôle, y compris l’Assemblée nationale, permettent d’éviter ce genre de problème».
Le président de Nouvelle vision africaine s’est aussi exprimé sur la modification de l’article 27 de la Constitution qu’il juge «injuste et anticonstitutionnelle». Avant de la qualifier de «ridicule et (de) scandaleux». Bocar Moussa Bâ s’étonne en effet qu’un mandat de cinq ans soit «trop court» pour l’installation d’un appareil d’Etat pour 12 millions de Sénégalais, alors que sous d’autres cieux on trouve des mandats de quatre ans ou cinq ans pour des populations de plus de 100 millions d’habitants avec des équipes beaucoup plus réduites qui «fonctionnent à merveille».
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