Pape Diop, président du Sénat : il faut savoir partir par la grande porte

Le président du Sénat, Pape Diop, se défend de toute faute de gestion, suite à un rapport d’audit qui l’épingle dans l’attribution des marchés quand il était maire de Dakar. M. Diop, qui aurait violé la loi dans l’attribution de marchés portant sur une dizaine de milliards selon l’Agence de régulation des marchés publics, dit avoir découvert le rapport d’audit à travers la presse, « alors qu’avant un rapport, il y a un pré-rapport, c’est-à-dire qu’on permet à la personne citée de se défendre, de présenter ses arguments. Mais ça n’a pas été fait ». Pour ce qui concerne le marché de près de deux milliards attribué de gré à gré à la société Sattar pour l’aménagement  de la Place  du Souvenir  Africain, le président du Sénat s’en explique : « C’était un marché qui était d’abord un marché de l’Etat, ce projet officiellement était un projet de l’Etat. Vous savez aussi qu’il n’était pas dans les prérogatives de l’Etat de faire des places publiques. Donc,  il revient aux collectivités locales d’aménager les places publiques. Alors, nous l’avons pris. Le ministère de l’Habitat avait déjà entamé les discussions. Il faut préciser, le nouveau Code des marchés n’existait pas encore. Et la Cnca avait approuvé le marché. Vous pouvez vous renseigner, je n’ai jamais pris de commission dans ces marchés, je n’ai jamais participé à une commission d’attribution des marchés. Une seule fois, quand il s’est agi des éclairages publics au solaire, parce que c’est un projet qui me tenait à cœur. Donc, il ne faut pas cherche la petite bête là où elle n’est pas. »

Malgré les griefs qu’il colle aux auditeurs de l’ARMP, Pape Diop déclare ses relations avec le président de la République excellentes. Et il ne croit pas qu’Abdoulaye Wade ait l’intention de dissoudre le Sénat qu’il dirige. « Je vais le rencontrer tout de suite d’ailleurs… Pour le Sénat, je ne pense pas qu’il veuille le dissoudre,  parce que nous avons eu une réunion avec une délégation du Parti communiste chinois et justement, il a parlé de la construction du siège du Sénat pendant cette rencontre. Donc je ne pense pas qu’il veuille dissoudre le Sénat », a-t-il soutenu.  Pape Diop déclare n’avoir aucune ambition présidentielle, alors qu’il reconnait à Karim Wade le droit d’en avoir, en tant que sénégalais. « Je suis venu à la politique pour un homme, Abdoulaye Wade, que je suis depuis 1974. J’ai évolué dans le privé pendant longtemps. Mais j’ai envie de retourner dans le privé. J’ai été maire de Dakar, président de l’Assemblée nationale, président du Sénat, il faut savoir partir par la grande porte », a déclaré le président du Sénat. Pape Diop est pour l’ouverture de son parti à ses anciens responsables comme Macky Sall et Idrissa Seck, dont il prône le retour effectif dans les rangs du Pds. « On a dit que j’étais contre le retour de Macky Sall, mais c’est faux. Moi je veux que tout le monde vienne, parce que la politique, c’est de l’addition, ce n’est pas de la soustraction. La force d’Idrissa Seck, on ne peut pas la nier. Il est arrivé devant tous les responsables de Bennoo à la présidentielle de 2007, donc on ne peut pas nier sa force », a-t-il ajouté.