BAMBEY - Après que leur édile a été placé sous mandat de dépôt : Les populations réclament leur maire
L’édile de la commune de Bambey et trois agents municipaux incarcérés à la Maison d’arrêt et de correction de Diourbel seront édifiés sur leur sort, demain. En attendant le jugement, les populations demandent qu’on leur restitue leur maire… en chair et en os.
La ville de Bambey s’est réveillée calme. Les populations continuent de vaquer à leurs occupations. Cependant, elles n’ont pas manqué de donner leur point de vue sur ce qui vient de se passer et qui a valu à leur édile d’être retenu dans les liens de la prévention. Beaucoup d’entre elles trouvent que la mesure qui a conduit à la prison leur premier magistrat est légère. Elles continuent de ruminer leur colère et la plupart s’en prennent au chef de l’Etat, Me Wade, coupable, à leurs yeux, d’avoir renié ses amis d’hier pour encenser ceux d’aujourd’hui. D’ailleurs, comme le dit Aminata Sylla, rencontrée aux alentours de la municipalité de Bambey, «Wade paiera très cher ce qu’il vient de commettre». Comme cette dame, d’autres Bambeyois, mais membres de la société civile, n’en croient pas leurs yeux. L’un d’eux, Oumar Bâ, confie : «C’est du jamais vu ! Traiter comme de cette façon, un maire élu par les populations, c’est peut-être la première fois dans l’histoire politique du Sénégal qu’on assiste à un tel état de faits.» Même son de cloche de la part de Ibrahima Ndiaye. Les nombreux partisans du maire de Bambey croient savoir que l’arrestation de Pape Diouf est une cabale politique orchestrée de main de maître, parce que, depuis longtemps, la formation libérale a tout fait pour que l’ami de l’ex-Premier ministre Idrissa Seck, exclu du Parti démocratique sénégalais (Pds), revienne à la maison du père. C’est ce qui explique, soutiennent-ils, que les secrétaires généraux national et adjoint du Pds l’avaient reçu en audience. Son fils, Gora Diouf, confie que les dernières paroles que son père lui aura adressées sont celles-ci : «Je suis sain ; je rentre entre leurs mains sain et je tiens à dire que je ne me suiciderai point. Tout ce qui m’arrivera relèvera de la responsabilité de l’Etat.» Du côté des partisans du ministre Assane Diagne, Mamadou Ndao, l’instituteur qui a porté plainte contre le maire et trois agents municipaux, confie : «Beaucoup de personnes, qui ont eu à se prononcer sur cette affaire, sont des ignorants. Elles en rajoutent beaucoup pour discréditer Assane Diagne.» Il dit aussi avoir fait l’objet de menaces de la part des partisans du maire de Bambey.
Les conseillers municipaux, par la voix de Ibrahima Diack, élu sur la liste de la coalition Mouvement pour la citoyenneté et la République (Mcr), se disent surpris, car le maire n’a agi que sur ordre du Conseil municipal dont il exécute les décisions. Ils terminent en disant qu’ils restent sereins et pensent que, si le droit est dit, leur maire va passer la nuit du jeudi chez lui.
Pour l’instant, des sources dignes de foi confient que Papa Diouf et les trois agents municipaux sont traités avec beaucoup d’égards dans la Maison d’arrêt et de correction de Diourbel. Ils seraient poursuivis pour complicité de destruction de biens appartenant à autrui et punis par les articles 45, 46 et 409 du Code pénal.
Des sources dignes de foi confient que l’ancien Premier ministre, Idrissa Seck, pourrait écourter son voyage pour venir réconforter son ami, mais pour des raisons de sécurité, il ne viendra pas assister à l’audience.
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