«Nous n’avons pas audité l’Anoci», a objecté le représentant-résidant du Fonds monétaire international (Fmi) au Sénégal, Alex Segura, au journaliste Abdou Latif Coulibaly. Dans son livre-enquête intitulé «Contes et mécomptes de l’Anoci», M. Coulibaly a reproché au représentant, au Sénégal, de l’organisation financière internationale d’avoir avalisé la gestion de l’Agence nationale pour l’organisation de la Conférence islamique, dirigée par Karim Wade et Abdoulaye Baldé. Selon M. Segura, dont la mission au Sénégal a pris fin, le Fmi n’a pas donné quitus à l’Anoci, comme l’ont laissé croire les responsables de l’Agence. «Je répète qu’il n’y a jamais eu de séances d’audition entre l’Anoci et nous. Ce qui s'est passé, c'est que nous avons eu une séance de travail avec l'Anoci en juillet 2007, comme nous en avons eu avec d'autres agences comme le Pcrpe, l'Aatr, l'Apix et tant d'autres. Nous avions dit à la télévision que nous avions passé une très bonne séance de travail», a expliqué Alex Segura, hier, dans un entretien à la Rfm. Il insiste pour dire qu’il n’y a eu ni complicité ni complaisance avec l'Anoci, «on n'a donné aucun quitus ni de blanc-seing, encore moins aucun commentaire qui pourrait être interprété comme un quitus de bonne gestion ni à l'Anoci, ni à aucune autre agence». Pourquoi donc n’avait-il pas remis les points sur les «i» lorsqu’il a été suggéré que le Fmi aurait apprécié positivement ce que faisaient Karim Wade et Abdoulaye Baldé ? Cela aurait eu le mérite de lever tout équivoque à ce sujet. Pour le représentant du Fmi en partance, «le fait que cela se dise partout ne me dérange pas». «Je ne comprends pas la polémique que l’on veut créer autour de nous», a-t-il pourtant lâché. Dans son ouvrage, publié mi-août dernier, le journaliste d’investigations notait que MM. Wade et Baldé, respectivement président du Conseil de surveillance et directeur exécutif de l’Anoci, ont présenté «un faux bilan» dans leur rapport présenté le 16 juin 2009. Pour M. Coulibaly, cette gestion a été un condensé de «gaspillage et d’extravagances» qui auraient été perpétrés dans des conditions de défiance des règles de bonne gouvernance et de transparence. «Je respecte beaucoup le travail d'investigations du journaliste Abdou Latif Coulibaly. Sans rentrer dans les détails de ses investigations, je dirais que je suis assez accessible pour qu'il vienne m'interpeller et qu'on discute. J'aurais souhaité que M. Coulibaly nous contacte pour nous demander notre avis. Je trouve que c'est dommage qu'il ne l'ait pas fait», s’est désolé l’économiste. Quoi qu’il en soit, c’est sur le point de quitter le pays que M. Segura s’est évertué à préciser, pour la gouverne du journaliste et de l’opinion, que «le rôle du Fmi n’est pas d’auditionner les entreprises». «Chaque fois que nous avons fait un constat avec des preuves concrètes sur des questions qui touchaient le domaine macro-économique dans lequel nous avons des responsabilités, nous émettons des commentaires. Cependant, en ce qui concerne les gestions particulières des agences et les gestions sectorielles, nous ne sommes pas directement mêlés à cela», a martelé Alex Segura, qui cède son poste à l’Italienne Mme Valeria Fichera.
0 Commentaires
Participer à la Discussion