Il est de tradition qu’à la veille de grandes consultations électorales, les autorités de l’Ambassade américaine accréditées à Dakar aillent au chevet des acteurs de la classe politique sénégalaise. Avec les élections de février prochain qui pointent à l’horizon, ces amis du Sénégal n’ont pas failli à la règle. La visite dans l’après- midi d’avant-hier au domicile du point E de l’ex-Premier Ministre Idrissa Seck d’une délégation de l’ambassade américaine dirigée par le chargé des affaires Robert Jackson a ainsi revêtu tout son sens dans cette démarche pour faire part d’une volonté de voir le processus électoral aboutir à un terme heureux. Le passage chez Idrissa Seck qui foule les lois et institutions de la république en se lançant déjà dans une campagne électorale non encore ouverte avec un parti non encore reconnu est pour assurément tirer la sonnette d’alarme sur les agissements de cet acteur politique aux intentions jugées machiavéliques et à la limite anarchiques. Celui dont la volonté manifeste est aussi selon les observateurs avertis de marcher sur tout ce qui se dresse sur son passage pour la réalisation de son onirique projet politique.
Une fois de plus Idrissa Seck a saisi la visite de la délégation américaine conduite par le chargé des affaires de l’ambassade Robert Jackson et comprenant le conseiller économique Wallace Bain et celui politique Roy Withaker pour en faire une exploitation politique à son profit. Comme d’habitude, il a usé de l’arme médiatique favorite pour en tirer un maximum de profit. Idrissa Seck en recevant les diplomates américains a récidivé avec son manque de mesure, de capacité à gérer les secrets d’Etat et voire même à tordre le cou à la préséance protocolaire. Sinon, comment expliquer la rapidité de la fuite de l’information de la visite devant lui être rendue et la complaisance qui a permis à des journalistes qui ont longtemps squatté son domicile de la rue Kaolack érigée en bunker et y ont accédé malgré sa « milice » armée. La délégation de l’ambassade américaine qui a été bien «surprise de constater cette présence troublante de la presse» a été ainsi bien renforcée dans sa conviction et son choix de s’orienter à ce moment-là vers le seul acteur politique du landernau sénégalais qui a manifestement opté pour une «guérilla politique planifiée» avec déjà le bras de fer qu’il est en train de livrer contre les garants de l’ordre républicain. Attitude de défiance pouvant si on n’y prend garde installer une situation de remue- ménage et même de violence sans précédant dans le pays.
LE GESTE DE IDRISSA SECK TRANCHE D’AVEC CELUI DE LA CPA ET DU G10
Ce comportement de Idrissa Seck, il faut le dire, tranche d’avec la vision d’une opposition republicaine qui à travers la CPA ou le G10 s’évertue tant bien que mal à s’organiser autour de réflexions et d’initiatives pour l’amélioration et la sécurisation du processus électoral. La démarche a permis du reste comme cela est constaté, de rassurer l’opposition sur son cheval de bataille s’articulant autour du respect de la date de tenue des élections en février 2007 et de l’audit du fichier électoral. Là, les éventuelles difficultés ont été dissipées face à l’engagement solidaire du ministre de l’Intérieur et du président de la république.
Idrissa Seck lui, comme pour mettre les bouchées doubles, n’a pas attendu, pour s’engager dans l’illégalité absolue. Il s’est ainsi jeté sans crier gare et sans attendre l’acceptation ou la reconnaissance officielle de son parti politique, dans la campagne électorale. Opérant avec sa stratégie de la terre brûlée, il tente de récupérer les transhumants, qui ne sont rien d’autre que ses propres pions qu’il avait placés du temps de son magistère, au mépris des normes de légitimité, de consensus à la base, de l’observation des profils capables d’assumer les tâches de représentation à travers le parlement, les collectivités collectives et l’administration centrale.
CES FEUILLES MORTES QUI REVENT DE PARTAGER LE BUTIN DE THIES
Mais ces «feuilles mortes» qu’une presse affidée aide à brandir pour déclarer faussement la saignée dans le parti au pouvoir au sud, au nord et bientôt au centre du pays, sont tout simplement convaincus qu’ils ne peuvent jamais décrocher un second mandat, reviennent vers leur mentor, dans l’espoir nourri de partager avec lui «le butin» des chantiers de Thiès. Mais attendons encore que la Haute Cour de Justice donne son verdict toujours attendu par le peuple sénégalais. Il sera bientôt prononcé.
La démarche des autorités diplomatiques américaines à mettre dans le sens de la préservation des acquis démocratiques d’un pays souverain et à la bonne gouvernance est à saluer. Que leurs démarches exploitées malheureusement à d’autres fins par celui que d’aucuns ont fini de considérer comme le «Saanex de l’échiquier politique national» ne subissent pas un coup de froid pour se poursuivre ailleurs, vers d’autres états- majors politiques.
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