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Politique

Pouvoir/ Opposition : Le dialogue entre dans l'impasse

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Pouvoir/ Opposition : Le dialogue entre dans l'impasse
A force d'être à la traîne, le dialogue semble aller dans une impasse sans avoir démarré. De part et d'autre, des voix s'élèvent pour demander de tourner la page, arguments à l'appui.

A la traîne depuis un bon moment, Abdoulaye Wade est-il en passe d'en finir avec l'idée du dialogue politique entre le pouvoir et l'opposition ? La sortie de son directeur de cabinet tue tout espoir quant à la tenue du dialogue. A en croire le patron des libéraux de Linguère, ‘l’opposition n’est pas sincère dans sa volonté de discuter avec le président Wade’. La preuve, note-t-il, ‘ils (les partis membres de Benno Siggil Senegaal, Ndlr) disent qu’ils veulent discuter mais chaque semaine, ils insultent et vilipendent le président. Ce n’est pas sérieux’. Suffisant selon le directeur de cabinet du président de la République pour inviter à oublier le dialogue politique. Car, estime Habib Sy, ‘on ne peut pas vouloir dialoguer et avoir une telle attitude’.

Sans aller dans le sens de l’invite de Habib Sy, le Pr. Babacar Guèye du Comité d'appui au dialogue politique que nous avons joint, hier, constate un blocage dans le processus. Non sans préciser que ‘désormais, la balle est dans le camp du président Wade’. En effet, selon le constitutionnaliste, facilitateur du dialogue politique, ‘tout a été fait’ : ‘l'opposition a répondu à la dernière lettre du Chef de l'Etat. Dans sa lettre, elle dit ne pas être d'accord avec la dernière proposition de Wade. Et propose de revenir au format initial, c'est-à-dire la première proposition qu'avait faite le président de la République’. Il s'y ajoute, explique le Pr Guèye, que ‘nous (Comité d'appui pour le dialogue politique, Ndlr) avons aussi envoyé une lettre au Chef de l'Etat pour demander à le rencontrer pour faciliter le dialogue avec l'opposition. Jusque-là, rien ! Nous n'avons pas reçu de réponse à cette lettre et on attend tout comme l'opposition’.

Certains partis membres de Benno Siggil Senegaal semblent être en phase avec le directeur de cabinet du président de la République, Habib Sy dans son invite ‘d'oublier le dialogue politique’. C'est le cas de Yoonu Askan Wi qui disqualifie le Chef de l'Etat dans toute initiative de dialogue politique. Et cela, pour deux raisons, commente son coordonnateur Madièye Mbodj que nous avons joint, hier. D'abord, note-t-il, la sortie au vitriol de Wade contre le président des Assises nationales, Amadou Mactar Mbow, qui incarne selon lui le symbole du dialogue au Sénégal. Pour M. Mbodj, ‘si Abdoulaye Wade était partisan du dialogue, il n'aurait pas craché sur les Assises nationales encore moins tout fait pour les faire échouer. Et en traitant Amadou Mactar Mbow de tous les noms d'oiseaux, le Chef de l'Etat a insulté le dialogue’.

Le deuxième élément qui disqualifie, à ses yeux, le président Wade dans le dialogue, c'est, selon Madièye Mbodj, l'affaire Segura. Parce que le dialogue devait prendre en compte les maux tels que la corruption, l'impunité etc. qui gangrènent le pays. ‘Abdoulaye Wade, en organisant la corruption au plus haut niveau, est disqualifié pour parler de dialogue’, a-t-il fait savoir.

Dans la dernière lettre que l'opposition a fait parvenir au Chef de l'Etat, l'on note quelques divergences relatives au format et au sort à réserver aux conclusions des Assises nationales. Pour ce qui est du format, au souhait du Chef de l'Etat d'échanger directement avec les leaders de l'opposition, en présence d'autres acteurs sur seulement deux des neufs questions que propose l'opposition, Amath Dansokho et Cie opposent un niet catégorique. ‘Nous lui disons que toutes les questions inscrites à l'ordre du jour sont pour nous d'un égal intérêt’, a fait savoir Ousmane Tanor Dieng au sortir de la rencontre des leaders portant sur la question. Concernant le sort à réserver aux conclusions auxquelles les deux parties aboutiront, Abdoulaye Wade avait estimé dans sa lettre que ces conclusions ne sauraient être l'objet d'un projet de loi. Parce que émanant seulement de discussions entre deux parties : Benno Siggil Senegaal et le pouvoir. Là aussi les opposants ne semblent pas être convaincus par l'argumentaire du président de la République. Pour Tanor et ses camarades, le pouvoir et l'opposition constituent une majorité ‘incontestable’. Par conséquent, les conclusions consensuelles auxquelles ils aboutiront pourront faire, de l'avis des opposants, l'objet d'un projet de loi. Ainsi tout laisse croire que le dialogue entre le pouvoir et l'opposition n'est pas pour demain.

 



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