Depuis ses premiers pas en politique, Idrissa Seck a eu comme ambition d’être, un jour, le président du Sénégal. Une idée qui dort en lui et que lui reprochent beaucoup de ses adversaires. Mais « Ngorsi » continue son bonhomme de chemin, malgré les difficultés qu’il cesse de surmonter et les accusations graves qui pèsent sur lui.
C'est l'un des candidats qui présente le plus d'ambiguïtés dans sa manière de faire. Idrissa Seck, l'ex-Premier ministre de Abdoulaye Wade se présente ainsi contre celui qu'il considère comme son « père spirituel. » C'est d'ailleurs le 22 janvier dernier qu'Abdoulaye Wade lui-même annonçait le retour de Idrissa Seck au sein du Pds, parti dont celui-ci avait été exclu. Ce qui l'obligea à créer son propre parti, Rewmi (le pays, en wolof). Prenant presque le contre-pied de son monde, Idrissa Seck annonce le maintien de sa candidature non la clarifier une chose : "Nous sommes deux candidats à l'élection présidentielle, nous serons deux concurrents", lance-t-il à l'endroit de Me Abdoulaye Wade qu'il venait de rencontrer au Palais Présidentiel.
A 47 ans, l'actuel maire de Thiès, une des onze régions du Sénégal, ne semble plus emprunter la même direction que son père spirituel. Même s'il déclare avoir parlé avec Abdoulaye Wade de "la perspective de retrouvailles de la grande famille libérale". On le voit, Idrissa Seck a fortement subi les influences de ce "père spirituel". A eux deux, les Sénégalais collent les étiquettes de « Gorgui » (Le vieux pour Abdoulaye Wade) et de « Ngorsi » (le jeune homme pour Idrissa Seck). Si Abdoulaye Wade s’est illustré comme l’une des figures de proue de l’opposition Sénégalais, les Sénégalais découvrent Idrissa Seck en 1988 quand Abdoulaye Wade avait fait de lui son directeur de campagne pour la présidentielle qu'il a perdue face au P.S. Abdoulaye Wade lui fera encore confiance à la présidentielle de 2000. Il sera le concepteur des célèbres marches bleues qui ont abouti à la victoire de Wade en 2000. Diplômé de l'école des Hautes études commerciales (HEC), de l'Institut d'études politiques de Paris (IEP), Idrissa Seck a également fréquenté l'Université de Princeton aux Etats-Unis. Il sera nommé, par la suite, ministre du Commerce, de l'Artisanat et de l'Industrialisation dans le gouvernement socialiste de Abdou Diouf.
Considéré comme l'éminence guise de Wade d’alors, Idy, comme l'appelle affectueusement les Sénégalais sera le Directeur de Cabinet du nouveau chef de l'Etat en 2000 avec rang de ministre. Il accède au poste de Premier Ministre en novembre 2002 succédant à Mame Madior Boye, la première femme Premier ministre au Sénégal. A la tête de la station primatoriale, Idrissa Seck est critiqué par certains pour son arrogance, son éloignement de la base du parti, son goût du pouvoir et de l'argent. D'autres lui reprochent également son goût de la mystification avec, sans cesse, les références aux versets du coran que certains érudits n'hésitent pas à contester.
Accusé de détournement de deniers publics, Idrissa Seck est démis de ses fonctions de Premier ministre en avril 2004. Durant sept mois, il sera le plus célèbre détenu de la prison de Rebeuss. A sa sortie, Wade le renie et déclare qu'il ne sera jamais candidat tant qu'il n'aura pas réglé ses problèmes avec la justice dans les affaires liées entre autres aux chantiers de Thiès. Aujourd'hui, le "fils" a créé son parti et se présente contre le « père ». Une démarche entreprise certainement pour le succéder. D'ailleurs, Idrissa Seck n'a-t-il pas lancé cette phrase dans un journal américain :"I am born to be President". Déclaration qui illustre à merveille l’ambition de l’homme et qui peut-être peut se traduire en réalité au soir du 25 février.
* Je suis né pour être président
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