Les députés comme le ministre de l'Intérieur, n'ont voulu citer le nom de personne. Mais derrière leur courroux d'hier au sujet "des milices privées sur le champ politique", l'allusion était nette. Les "agents de sécurité" du "général Kara", ceux du "marabout-politicien", Serigne Mamoune Niasse, et les "amazones de Talla Sylla doivent davantage redoubler de vigilance. Car, le député Me Abdoulaye Babou a sonné l'heure de leur traque, qui sera coordonnée par le ministre de l'Intérieur, Me Ousmane Ngom.
Les milices privées "hors de tout contrôle étatique", mais qui assurent la sécurité de plusieurs hommes politiques, étaient hier le souci des parlementaires. C'était suite à une question orale posée par le député (non-inscrit ?), Abdoulaye Babou. Parce qu'à l'en croire, "la tolérance de milices privées autour d'un homme politique", équivaut à un "abandon par l'État" d'un des ses principaux attributs ; à savoir, la sécurité des personnes et de leurs biens. Pourtant, relève le député élu sur la liste de l'Alliance des forces de progrès (Afp), des événements "récents" ont opposé deux formations politiques. À l'issue de l'altercation, "des blessés et des dégradations des biens d'autrui". Allusion à l'attaque de la maison familiale du Premier ministre, Macky Sall, également maire de Fatick ? Rappel des échauffourées entre les éléments assurant la sécurité de l'ancien Premier ministre et des militants de la région de Kaolack, à l'occasion de la visite rendue par ce dernier à son allié (?) Serigne Mamoune Niasse.
En tout cas, si pour le vice-président du groupe parlementaire libéral et démocratique, Amadou Ndiaye Lô, l'existence des "calots bleus" de Me Wade, s'expliquait par la démission du régime socialiste, à qui il revenait d'assurer la sécurité du "pape du sopi", pour bien d'autres, le contexte a changé. Suffisant pour que le député Fatou Aïdara renonce à aborder la question par quatre chemins : de nos jours, avec ces milices "recrutées dans les rangs des lutteurs, même des maires ont leurs gardes de corps". Se rendre à un meeting, poursuivra-t-elle, est devenu risqué ; car, les manifestations politiques sont devenues des lieux de règlements de comptes. "Personne n'est plus en sécurité", illustrera Me Wagane Faye de la Ligue démocratique. Si on ne prend pas des mesures, soulignera le député Aliou Dia, nous allons vers la catastrophe. "Les marabouts avaient leurs plumes et leurs nattes, mais pas des gardes de corps", rappelera-t-il. S'y ajoute, indiqueront d'autres, qu'à la veille des prochaines élections, des "amazones" se sont dressées pour assurer la sécurité d'un leader politique. Clin d'œil sur Talla Sylla du Jëf Jël ? Suffisant pour faire reconnaître à Me Ousmane Ngom, le ministre de l'Intérieur, que "l'existence des milices privées ne se justifie pas". Elles "ne sont pas légales, mais tolérées". C'est du fait de la "sensibilité et de la complexité" de la question, que l'État, par la bouche de Me Ngom, va privilégier la "normalisation et l'encadrement" de ces milices. Mais, gare aux réfractaires ! À l'issue de la concertation, le ministre a prôné la sensibilisation des guides spirituels sur la question. Il a également requis l'implication des médias, pour qu'une "lame de fond" puisse accompagner les mesures énergiques, qui ne manqueront pas contre ces autres "militaires" en "tenues, insignes et même hiérarchies". Le professeur Iba der Thiam s'est proposé pour animer une équipe parlementaire, aux fins de déposer une proposition de loi dans ce sens ; surtout que Me Ngom, a révélé que dans la plupart des milices identifiées par son département, on dénombre "des repris de justice, des ivrognes et des drogués", en plus endoctrinés. Tremblez donc faux soldats. Les vrais arrivent !
1 Commentaires
Allons Y Molo
En Octobre, 2010 (18:36 PM)Participer à la Discussion