La guerre entre le Pds et l'ancien Premier ministre, Idrissa Seck, se poursuit. Et, hier, c'est dans l'hémicycle, que les deux camps se sont signalés avec l'éviction de Nguirane Ndiaye, l'un des bras droits d'Idrissa Seck, de son poste de vice-président de l'Assemblée nationale. Les libéraux ont profité de l'ouverture de la première session ordinaire avec le renouvellement du bureau de l'Assemblée nationale pour régler son compte à Nguirane Ndiaye qui était longtemps dans leur viseur. Un acte que l'adjoint au maire de Thiès considère comme une ‘exclusion’ liée à sa proximité avec Idrissa Seck. ‘Je n'ai pas été avisé auparavant, mais je ne suis pas du tout surpris par cette décision de m'exclure de la vice-présidence de l'Assemblée nationale. Il est clair que cette décision est liée à ma proximité avec Idrissa Seck. Mais c'est un choix que j'ai fait et je l'assume quelles qu'en soient les conséquences’, commente le désormais ex-vice-président à l'Assemblée nationale.
Cette éviction de Nguirane Ndiaye remplacé par Khoureïchi Thiam, les libéraux l'assument et ne s'en cachent pas. Doudou Wade, le président du groupe parlementaire Libéral et démocratique, est on ne peut plus clair : ‘On ne peut pas être notre adversaire et vouloir continuer à bénéficier de nos privilèges. Il a déclaré qu'il est pro-Idy, donc il n'a qu'à assumer ses choix, car les pro-Idy, nous allons les pourchasser. Ce sont des adversaires et nous allons tous les démasquer et les combattre’.
Pour sa part, le député Oumar Sarr, par ailleurs porte-parole d'Idrissa Seck, banalise l'exclusion de son ‘frère’ et compagnon de lutte pour l'accession de l'ancien Premier ministre au pouvoir. ‘L'exclusion de Nguirane Ndiaye ne nous émeut pas. D'ailleurs, on savait qu'ils allaient, dès la première occasion, l'exclure du bureau de l'Assemblée nationale. Mais là n'est pas la priorité pour nous. Nous continuons à mener notre combat pour l'accession d'Idrissa Seck au pouvoir en 2007. Car le problème du Sénégal actuellement, c'est Abdoulaye Wade. Et tant qu'on ne l'enlèvera pas de la tête de ce pays, rien n'ira. Voilà donc ce qui est devenu notre priorité et non des postes à occuper’, explique l'ancienne tête de files des ex-députés frondeurs.
Autre changement dans la Constitution du bureau de l'Assemblée nationale : le recul d'Amath Dansokho. En effet, le leader du Pit qui était, jusque-là, septième vice-président de l'hémicycle, devient le huitième. Donc, le dernier vice-président. Et c'est Boubacar Thioub de l'Urd qui prend la place d'Amath Dansokho dans l'ordre protocolaire. Ce recul s'expliquerait par la démission du député Abdoulaye Babou du groupe parlementaire Espoir qui se voit réduit à douze députés. L'ancien porte-parole de l'Afp qui occupait le poste de vice-président du groupe parlementaire Espoir, a été remplacé par Boubacar Badji. Le nouveau bureau a été donc adopté hier par 108 votants, dont 78 ‘pour’, 14 ‘contre’, 6 abstentions et 10 bulletins nuls.
Le bureau de l'Assemblée nationale qui comprend huit vice-présidents, six secrétaires élus et deux questeurs, est renouvelé chaque année, à l'exception du poste du président de l'Assemblée nationale, lequel est élu pour la durée de la législature, cinq ans.
0 Commentaires
Participer à la Discussion