Incontestablement, le scrutin du 25 février dernier a fini dévoiler que l'ancien Premier ministre est le second homme politique du pays. Idrissa Seck, étant, après la publication des résultats provisoires de la commission nationale de recensement des votes, deuxième derrière Me Wade. Viennent ensuite Ousmane Tanor Dieng et Moustapha Niasse et son allié Amath Dansokho. Quatre hommes politiques de grande taille que Wade accuse de détournements de deniers publics, de vente illicite de passeports diplomatiques, d'acquisition illégale de domicile... Ceci par un jeu de course-poursuite comme dans l'univers des grands voleurs et des brillants détectives. Arsène Lupin étant l'un des plus grand cambrioleurs de l'histoire et Sherlock Holmes, un très brillant détective. Une course-poursuite qui épargne de loin ces transhumants épinglés par les rapports d'audit.
Au vu des accusations portées contre les principaux leaders de l'opposition, il est facile pour les Sénégalais de savoir qui, dans ce jeu de course-poursuite, forment le groupe des « Arsène Lupin ». Facile encore pour ces mêmes Sénégalais de connaître qui porte le grand manteau du brillant détective Sherlock Holmes. Idrissa Seck, Ousmane Tanor Dieng, Moustapha Niasse et Amath Dansokho étant pointés du doigt par le premier des Sénégalais pour détournement de deniers publics, de vente illicite de passeports diplomatiques, d'acquisition illégale de domicile... De prime abord, il est permis d'applaudir des deux mains, lorsqu'un président de la République fait une sortie pour aller à l'assaut de la corruption, des détournements de deniers publics et œuvre pour la bonne gouvernance. Démarche salutaire. Mais, force est de constater que la température ambiante du landerneau politique du Sénégal se veut une alternance de climat. En effet, malgré tous les remous qui ont accompagné le contentieux entre Wade et son ancien fils putatif, c'est bien lui, dans un passé très récent, qui avait fait une déclaration de taille à l'issue de leurs différentes rencontres. « Je suis prêt à accepter de nouveau Idrissa Seck au Pds ». Un aveu de taille qui avait poussé presque tous les libéraux à enterrer la hache de guerre. C'était encore lui qui avait tendu une main à l'opposition pour une concertation. Autant de facteurs révélateurs. C'est encore lui, après sa réélection, qui accuse les principaux leaders de l'opposition de détournement tout en demandant aux Sénégalais de lui donner une majorité confortable à l'Assemblée nationale. Les élections locales et législatives se profilant déjà à l'horizon. Alors pourquoi avoir attendu autant d'années pour soulever tous ses dossiers ? Les résultats des audits étant connu depuis prés de quatre ans sur l'affaire des licences de pêche ou encore du « deal » des passeports diplomatiques. Niasse et son domicile, une « liaison » de trente-quatre années. Par ailleurs, pourquoi avait-il accepté de nouveau Idrissa Seck au Pds alors qu'il a détourné des milliards ? Pourquoi encore avait-il accepté une large alliance en 2000 avec Niasse et d'autres de la liste ? Autant de questions qui poussent d'aucuns à se demander si la démarche détective de Wade n'est pas une stratégie purement politicienne pour une majorité confortable à l'hémicycle, après sa consécration du 25 février dernier. Pour le moment, il persiste et signe. Ses principaux challengers pour les législatives ont, à l'en croire, détourné des millions et des milliards. Une course-poursuite entre Sherlock Holmes et Arsène Lupin qui épargne curieusement ces transhumants épinglés par les rapports d'audit. Aux Sénégalais d'apprécier et de juger cette justice toute wadienne...
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