Finalement, le président Abdoulaye Wade y mettra les formes. Il a annoncé, hier, en marge de l’audience accordée au chef rebelle soudanais, Abdul Wahid Al Nur, au micro du correspondant de la Rfm à Paris, que c'est le comité directeur du Pds qui décidera de la réintégration d'Idrissa Seck au Pds. Parce que, estime-t-il, c'est cette instance qui avait décidé de l'exclusion du maire de Thiès, c'est donc à elle de statuer sur son retour. ‘Idrissa Seck et ses partisans ont demandé à réintégrer le Pds. Je vais réunir la direction du parti pour qu'elle se prononce’, a notamment déclaré le président de la République. ‘Vous pensez qu'il suffit de faire une déclaration pour quitter le parti ou le réintégrer. Un parti fonctionne sur des principes’, précisera Me Wade en langue nationale wolof. Dans la même veine, le chef de l'Etat a annoncé qu'une rencontre va avoir lieu, très prochainement, entre les instances dirigeantes du Pds et celles de Rewmi.
Alors que l'on croyait que tout était ficelé entre Me Wade et Idrissa Seck, que le retour de l'ancien Premier ministre au Pds n'était plus qu'une question de formalités, le chef de l'Etat demande à ce dernier de passer par le Pds pour se faire délivrer un quitus par les militants libéraux. A quel jeu joue Me Wade ?
Au Pds, on serine, telle une antienne, que la seule constante est le secrétaire général national. Ses partisans le prennent, d'ailleurs, pour un illuminé et ses désirs sont des ordres, sa volonté incontestée et incontestable. Et qui connaît Me Wade sait qu'il s'accomode de cette posture de démiurge et qu'il ne s'embarrasse point de formalités quand il s'agit de prendre une décision qui engage son parti. D'ailleurs, lorsqu'il a été question de renouer le fil du dialogue avec Idrissa Seck, il ne s'en est ouvert à personne au sein du Pds. Alors, si, subitement, la ‘constante’ se permet des circonvolutions, il y a de quoi se poser des questions. Faut-il douter de la bonne foi de Me Wade quant à sa volonté de faire revenir Idrissa Seck au Pds ? Il aurait fait revenir le maire de Thiès sans consulter les instances de son parti que personne au Pds ne trouverait à redire.
Quoi qu'il en soit, au cas où les négociations échoueraient, il se serait déjà fabriqué un alibi qui jetterait la responsabilité sur le Pds. Mais, pour l'instant, tout porte à croire que c'est en bonne voie. A moins que Me Wade n’ait une autre idée derrière la tête…
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