Les attaques à main armée, notées ces temps-ci dans le Sud du pays, le plus souvent attribuées aux forces irrédentistes de la Casamance, préoccupent beaucoup les autorités cette région. Parmi celles-ci, l’ancien maire de Ziguinchor, Robert Sagna. Ce dernier recevait samedi après-midi, en prélude à leur cérémonie d'initiation dans le bois sacré, les sages de Dianky ; un village situé dans la communauté rurale de Karthiack, arrondissement de Teundouck, département de Bignona.
Selon le leader du parti Takku Défaraat Senegaal qui dit être ‘très affecté par le regain de tension’ qu'il y a eu ces derniers temps au Sud du pays, cette situation engage la responsabilité du gouvernement. A son avis, l’Etat doit prêter une oreille attentive à ceux-là qui ont encore les armes en main. ‘Je viens de la Casamance, il y a 48 heures (Ndlr : avec un vol privé via son petit avion), et je n'ai pas rencontré une seule personne qui n'aspire pas à la paix. Et je suis sûr que ceux-là qui sont dans la forêt et qui ont encore des armes aspirent à la paix’, déclare Robert Sagna. Il ajoute : ‘Une chose si importante est qu'il faut qu'on les écoute ; et les écouter est une façon de les respecter. Mais, si vous méprisez l'autre, vous ne l'écoutez pas, vous ne savez pas ce à quoi il aspire, il va de soi que vous rompez le dialogue. Et à partir de ce moment, vous empêchez d’aller vers la paix’.
Robert Sagna pense que s'il a un conseil à donner à ce gouvernement, c'est bien l'humilité dans le respect de l'autre. ‘Je suis persuadé, qu’entre vous et moi, nous ne sommes pas prêts à risquer notre vie si nous ne croyons pas en quelque chose. Il faut s'asseoir et dialoguer. Mais pour dialoguer, il faut au moins deux parties et avoir une capacité d'écoute. Et pour écouter l'autre, il faut d'abord le respecter. Cela c'est fondamental. Et je suis persuadé que, si on suit cette ligne, nous arriverons rapidement à nous asseoir autour d'une table de négociations’, soutient le secrétaire général de Takku Défaraat Senegaal.Par ailleurs, Robert Sagna dit être ‘désolé pour le développement de la Casamance’, de ce que celle-ci n'ait malheureusement pas de lobbying en son sein. ‘L'unité n'est pas la chose la mieux partagée au niveau des cadres casamançais ; c'est un peu du chacun pour soi, Dieu pour tous’, regrette l'ancien maire de la commune de Ziguinchor. ‘Au lieu de mettre nos forces ensemble, dénonce-t-il, nous nous combattons’.
Aujourd’hui, le leader de Takku Défaraat Senegaal est sûr d'une chose : ‘Si les cadres casamançais mettaient leurs savoirs, idées, compétences, intérêts et amour pour la Casamance, véritablement ils auraient franchi un grand pas pour le développement de la région’.
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