Ces partisans du Pds ne comprennent pas en effet que des étrangers au parti, des personnalités qualifiées parfois "d'insignifiantes" soient "récompensées" à leur détriment. Alors, ils disent non! à Wade. Et ceci, d'une façon très directe.
Une démarche qui est rarissime car, souvent dans ce parti, l'homme est perçu comme celui qui a des visions plus larges et plus profondes que le commun des mortels et qu'à ce titre, il était inopportun de discuter ses choix. C'est pourquoi, c'étaient souvent ses collaborateurs qui étaient critiqués, lui servant de "fusibles". Aujourd'hui, ce mythe a tendance à s'estomper et ils sont de plus en plus nombreux les libéraux qui osent aller à l'encontre des positions de Wade dans les choix ainsi opérés. Hormis le cas de Diourbélois parfois entendus sur "les promesses non tenues de Wade", le satisfecit décerné au Pape du sopi était général, inconditionnel et intemporel.
Pis encore, les libéraux en colère brandissent le plus souvent la menace du "vote sanction" lors des prochaines élections. Un phénomène qui est loin d'être isolé et qui explique largement tous les problèmes du Pds. Les militants de la première heure et les nouveaux arrivés sont mis au même pied d'égalité. C'est normal, si l'ardeur militante est la même. Mais, c'est très dangereux si celui qui vient d'intégrer le parti le fait parce qu'on lui a promis un quelconque intérêt matériel du genre poste ministériel. Et ces dernières discussions politiques avaient tout l'ère de négociations d'affaires.
Qui plus est, le secrétaire général a autour de lui de nombreux mouvements de soutien mais surtout des partis satellites qui refusent de se fondre dans son parti pour des raisons non avouées et qui, au moment des partages des responsabilités, sont le plus souvent mieux servis que quiconque. Alors, le parti ressemble à un vaste réceptacle d'arrivistes qui, pour des raisons évidentes vouent une nouvelle allégeance au maître des lieux en snobant parfois les libéraux. Du coup, les mécontentements font légion et ce dernier remaniement n'a été qu'un événement de plus qui confirment ce point de vue. Dans ce schéma ainsi tracé, les structures comptent peu, ce qui importe, c'est la personne de Wade et le professeur d'université qu'il est n'ignore pas que "les hommes disparaissent, les institutions restent".
La preuve, le Comité directeur du parti se réunit régulièrement mais ces décisions sont parfois en déphasage avec la réalité sur le terrain. C'est ainsi que dans sa dernière réunion du mercredi, le Comité directeur, selon le communiqué que nous avons reçu, "félicite l'ensembles des acteurs politiques qui ont décidé de se joindre à (eux) pour renforcer le bloc hégémonique construit autour du président de la République...". Alors, on construit d'un côté et on détruit de l'autre et cette stratégie de massification est à revoir. Car, en fait, ce n'est pas le Pds qui se massifie, c'est Wade qui renforce son entourage en allant puiser ailleurs.
Ce qui est certes de bonne guerre mais, là ou le bât blesse, c'est que non seulement les institutions de l'État sont utilisées à des fins partisanes, mais, son parti politique en reçoit les contre-coups avec des militants qui ont l'impression de partager les fruits de leur lutte avec ceux d'autres formations politiques qui les avaient durement combattus naguère. D'où le sentiment de frustration souvent étouffé mais parfois exprimé.
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