Le mandat des conseillers municipaux, régionaux et ruraux prend fin le 12 mai prochain. La Direction générale des élections dit être dans l’impossibilité d’organiser en même temps les législatives et les locales. D’où la nécessité de renvoyer l’élection des acteurs des collectivités locales. Ce qui entraînera, de facto, la prorogation de leur mandat ou la mise en place de délégations spéciales.
Personne n’en parle. Tout le monde s’est focalisé sur les législatives et l’évaluation de la présidentielle. Mais, le mandat des élus locaux se termine le 12 mai prochain. Pour ne pas installer ces derniers dans une illégalité, la Direction générale des élections a tiré hier la sonnette d’alarme pour attirer l’attention de la classe politique sur cette situation. « Le report de ces joutes s’impose », a estimé Cheikh Guèye lors de la réunion d’informations et d’échanges sur les prochaines élections législatives et locales avec les partis politiques légalement constitués. Selon lui, il est matériellement impossible de dérouler un calendrier électoral le 03 juin et en faire de même le 12 mai pour les locales. « Les élections locales, ce sont trois élections en même temps. Les citoyens élisent les membres des conseils régionaux, municipaux et ruraux », a fait remarquer Cheikh Guèye. « Si, on y ajoute l’élection des députés, cela entraîne une cacophonie. Alors, il faut éviter cela ».
Les collaborateurs du ministre de l’Intérieur ont annoncé la poursuite des opérations de distribution des cartes d’électeur. Ils ont souligné qu’il reste 347.695 cartes à distribuer sur toute l’étendue du territoire national… jusqu’au jour même des élections. Également, ils ont réaffirmé que la révision exceptionnelle des listes électorales aura lieu à partir de demain et ce jusqu’au 31 mars. Ce qui permettra aux jeunes qui auront 18 ans le 03 juin de s’inscrire, et aux Sénégalais qui n’avaient pas pu s’inscrire à l’élection présidentielle d’accomplir leur devoir civique. Toutefois, Cheikh Guèye a précisé qu’une prorogation de cette date n’est pas possible compte tenu du court délai. Ainsi, la révision va prendre en compte les erreurs matérielles, les photos floues ou interverties enregistrées lors des premières opérations. M. Guèye a indiqué que les commissions qui seront déployées sur le terrain prendront en charge l’inscription des civils et des corps militaires et paramilitaires. « Il y aura des fiches qui vont permettre de faire la distinction entre ces deux catégories de citoyens », poursuit-il.
Cheikh Guèye a fait savoir que le décret fixant le nombre de députés sur les listes départementale et nationale a été signé par le chef de l’État. Cette nouvelle décision comporte deux particularités majeures : le plafond de 5 députés a été élevé à 7 députés, c’est-à-dire qu’un département peut avoir 7 représentants et les départements qui ont 150 000 habitants auront au moins deux députés.
Les représentants de l’opposition à cette rencontre ont souhaité qu’une évaluation de l’élection présidentielle soit faite avant d’enclencher le processus menant aux législatives. Car, soulignent-ils, des dysfonctionnements ont été enregistrés le 25 février dernier. Une proposition désapprouvée par la mouvance présidentielle qui déclare que le scrutin du 25 février est dépassé. À cet effet, ils ont invité les acteurs à se pencher sur les législatives pour que celles-ci puissent se dérouler « dans la transparence comme la présidentielle ».
Le délai de dépôt des candidatures fixé au 05 avril
Le délai de dépôt des candidatures aux élections législatives du 03 juin est fixé au 05 avril prochain. Cette décision a été prise conformément aux dispositions du code électoral qui stipulent que les listes de candidatures doivent être déposées 60 jours avant la date du scrutin. « Partant de cette disposition, l’ultime date devrait être, selon le Directeur de l’automatisation des fichiers, Abibe Fall, le 03 avril, mais ce jour coïncide avec la prestation de serment du chef de l’État. Et, le jour suivant, le Sénégal célèbre son accession à la souveraineté internationale.
Abibe Fall a invité les formations politiques qui iront en coalition de prendre contact avec le ministère de l’Intérieur 24 heures avant la clôture. Il a souligné que les listes qui ont été déposées avant le report des élections législatives sont devenues caduques. Alors, il a demandé aux partis de les retirer. Abibe Fall a également fait savoir que la commission chargée de réceptionner les candidatures va siéger à partir de la semaine prochaine.
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