Avec le décès du leader des Forces démocratiques de la Casamance, l’abbé Augustin Diamacoune Senghor, l’Etat doit jouer sa partition pour installer une paix définitive en Casamance. C’est en tout cas la conviction de Saliou Sambou. « Si les autres veulent la paix, si Salif Sadio ne la veut pas, il n’y aura pas de paix. Or il n’est pas irrécupérable », déclare l’ex-gouverneur de Dakar, Saliou Sambou, joint au téléphone. Source : Le Populaire
Pour l’actuel directeur des Affaires générales et de l’Administration territoriale (Dagat), originaire de la région Sud qu’il connaît particulièrement bien, « si Salif Sadio résiste toujours à l’armée », c’est qu’« il y a des gens derrière lui, peut-être plus violents ». C’est pourquoi il estime que « la meilleure solution, c’est d’associer tout le monde » au processus de paix. Appréciant la disparition de l’abbé Augustin Diamacoune Senghor, Saliou Sambou confesse : « Qu’on l’aime ou pas, Diamacoune ne laisse personne indifférent ». « Prêtre jusqu’à sa mort », il « réclamait toujours la paix dans la justice ». Pour le directeur des Affaires générales et de l’Administration territoriale, Diamacoune ne cessait de dire que c’est l’Etat du Sénégal qui a fait de lui le leader du Mfdc. Saliou Sambou explique en effet, reprenant d’ailleurs une position avancée de façon récurrente dans plusieurs interviews, que le conflit casamançais procède d’un « malentendu historique ». A savoir que « c’est un problème foncier qui a été mal géré ». C’est pourquoi, avance-t-il, même lorsqu’« on a arrêté Diamacoune en 1982 », « cela n’a pas empêché qu’il y ait eu des marches et les violences se sont poursuivies ». Pour Saliou Sambou, « la Casamance est historiquement une terre d’accueil. C’est la région la plus sénégalaise du pays, car certains fonctionnaires de l’Administration coloniale, de toutes les ethnies, s’y retrouvaient sans problème ». Mais « cela a par la suite créé des problèmes fonciers ». Diagnostiquant toujours la crise casamançaise, il croit savoir que jamais ces problèmes n’auraient surgi si des investissements massifs avaient été faits. « Après les indépendances, les Casamançais ne devraient pas aller en Guinée-Bissau, en Gambie ou ailleurs. On n’aurait pas eu tous ces problèmes si des investissements avaient été faits ». Il convient de regarder devant soi et « dépasser la situation ». Pour cela, conclut-il, « il ne faudrait pas s’inscrire dans une dynamique d’exclusion, surtout lorsque les personnes qu’on veut à côté participent à la solution ».
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