Les chefs d’Etat des pays membres de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) réunis samedi 20 janvier à Ouagadougou n’ont pu s’entendre sur les remplaçants de Charles Konan Banny et de Yayi Boni à la tête respectivement de la Bceao et de la Boad. Ces questions ont été remises à la session extraordinaire de l’Union dans trois mois, toujours dans la capitale Burkinabé. Non sans la promesse d’une solution définitive. L’intérim continue d’être assuré par le Burkinabé Justin Damo Barro (concernant la Bceao) et le Malien Issa Coulibaly ( pour ce qui est de la Boad).
Source : L’As
Le Président qui voulait une rotation à la tête de la banque des banques fait ainsi chou blanc, tout comme il n’a pu obtenir que le poste de commissaire chargé du développement humain et du... genre pour le Sénégal à la nouvelle Commission de la Cedeao.
La Côte d’Ivoire forte de son poids économique dans Uemoa (40% du Pib) n’entend pas céder la gouvernance de la Bceao à un autre pays. Le Président ivoirien, Laurent Gbagbo, présent au sommet a tenu à rappeler que la rotation à la tête de la Bceao si chère au Président Abdoulaye Wade, n’était pas négociable. "Le poste de gouverneur de la Bceao reste à la Côte d’ivoire et le restera" ; a martelé le président ivoirien lors de la rencontre à huis clos, selon une source ayant assisté à la rencontre. Il avait à ses côtés son Premier ministre et (toujours )gouverneur de la Bceao Charles Konan Banny. Une mise au point d’autant plus que la banque centrale suscite des appétits et que les candidatures se sont multipliées. Le Niger convoite le poste pour son compatriote Gamatié, le Burkina Faso fait la campagne de Justin damo Barro, actuel gouverneur intérimaire, tandis que la candidature du béninois Abdoulaye Bio Tchané chef département Afrique du Fonds monétaire international (fmi) est défendu par Cotonou.
Le sommet a invité le président en exercice de l’Uemoa, Blaise Compaàré, à poursuivre les consultations. " dans trois mois , à la session extraordinaire une solution sera trouvée d’une façon ou d’une autre", renseigne une de nos sources. Les autres pays candidats au poste de gouverneur de la Bceao voudraient à défaut de l’avoir, se rabattre sur la Boad. Le Bénin veut un béninois pour remplacer Yayi Boni, le Niger, et le Burkina Faso veulent faire jouer la rotation. Le Sénégal qui a perdu la présidence de la commission de l’Uemoa, il y a trois ans au profit du Mali voudrait revenir en force dans les institutions ouest africaines. Ainsi un autre candidat pourrait être proposé à la place de Amadou Kane, actuellement à la Banque nationale de Paris (Bnp) parrainé par le président Wade. La rotation manquée à la tête de la Bceao n’est pas le seul échec enregistré par le président Wade à Ouagadougou.
Le Sénégal n’ a même pas pu trouver un poste de commissaire de la Cedeao digne de son rang. Lors de la rencontre de vendredi dernier, le Sénégal a dû se contenter du poste de chargé du développement durable et du genre. Malgré la désapprobation bruyante du chef de l’Etat sénégalais, ses pairs lui ont demandé de s’en tenir à la résolution adoptée par les ministres de la Cedeao, il y a un mois à Ouagadougou. Une résolution affectant la commission développement humain et genre au Sénégal. Particulièrement furieux contre Mouhamed Ibn Chambas ex-secrétaire exécutif de la Cedeao devenu président de la Commission de la Cedeao, le Président Wade l’a accusé d’avoir imité la signature du président Mamadou Tandja au bas d’une lettre confirmant le conseil des ministres de la Cedeao ; pour imposer ce poste de commissaire au Sénégal. Considérant que les autres pays " se moquent du Sénégal", Wade a voulu refuser ce poste. Ce qui, on s’en doute, a complètement importuné ses pairs. En définitive, il a accepté la résolution du sommet de la Cedeao et il lui a été demandé de proposer trois noms afin de pourvoir ce poste de commissaire. Le Sénégal lésé, d’autres pays ont été bien servis. Ainsi le poste de président de la commission revient au Ghanéen Mouhamed Ibn Chambas, un Burkinabé est vice-président , la commission des infrastructures si chère à Wade revient au Togo ; l’administration et les finances revient au Nigéria , le commerce , les douanes , l’industrie et la libre circulation des personnes est confiée à la Sierra Léone ; l’agriculture, l’environnement et l’eau au Niger, les politiques macro-économiques à la Côte d’Ivoire, la défense et la sécurité au Mali. La dégringolade diplomatique sénégalaise continue.
0 Commentaires
Participer à la Discussion