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Politique

Souleymane Ndéné Ndiaye dans tous ses états « Idrissa Seck est sous inculpation, il ne peut pas avoir de passeport »

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Souleymane Ndéné Ndiaye dans tous ses états « Idrissa Seck est sous inculpation, il ne peut pas avoir de passeport »
Faucon parmi les faucons du palais, Souleymane Ndéné Ndiaye est aussi un homme assez sulfureux. Dans cette interview qu’il nous a accordée hier dans son bureau sis au secrétariat général de la présidence de la République, le directeur de cabinet du président de la République évoque, malgré lui, l’affaire Idrissa Seck. Pour marteler avec force que l’ancien Premier ministre est toujours sous inculpation et qu’il ne peut pas posséder de titres de voyages. Le ministre d’Etat auprès du président de la République avertit aussi les journalistes « incorrects » qu’ils s’exposent à des corrections dont ils ne précisent pas la nature. Souleymane Ndéné Ndiaye tire à boulets rouges sur les candidats de la société civile qu’il qualifie d’hypocrites et nie avoir un quelconque rôle dans le « protocole de Rebeuss »

Dernièrement Aminata Tall a fait une sortie dans la presse pour dire ouvertement son souhait de voir Idrissa Seck revenir aux côtés de Wade. Qu’en pensez-vous ?

Je n’en pense rien du tout. Vraiment je n’en pense rien. Laissez Idrissa Seck de l’autre côté. Aminata Tall est au Pds et je crois qu’elle n’est pas avec Idrissa Seck. Je ne souhaite pas faire d’autres commentaires là-dessus.

Certains défenseurs des droits de l’homme s’inquiètent aujourd’hui de l’acharnement du pouvoir contre l’ancien Premier ministre et de la traque de ses partisans.

Je vous mets au défi de me dire que telle personne est un défenseur des droits de l’homme. Il ne s’agit pas de le proclamer par des déclarations. Ceux qui avancent de tels propos racontent des histoires. Personne n’est traqué au Sénégal, ni Idrissa Seck, ni personne d’autre. Ces gens-là cherchent quelque chose à mettre dans leur panier, ils défendent leur pain. Ils s’agitent uniquement pour se rappeler au bon souvenir de leurs bailleurs.

Mais en tant qu’ancien Premier ministre, Idrissa Seck n’a ni passeport diplomatique ni passeport ordinaire.

Attendez, il faut bien connaître la loi. Il y a des dispositions très claires qui parlent des cas comme ceux d’un citoyen qui a maille à partir avec la justice de son pays. Ce dernier ne peut pas disposer de titres de voyage comme ça. N’oublions pas que Idrissa Seck est sous le coup d’une inculpation. Il est en liberté provisoire. Les gens parlent comme s’il était un citoyen libre. Je suis d’accord avec le principe directeur du code de procédure pénale qui stipule la présomption d’innocence. Mais, comme on dirait en France, Idrissa Seck est mis en examen.

Voulez-vous dire que Idrissa Seck, vu qu’il ne jouirait pas de tous ses droits civiques, ne pourra pas être candidat à la présidentielle de 2007 ?

Franchement je ne veux pas parler de ce monsieur-là. Vraiment, je me refuse même de parler de Idrissa Seck.

Votre nom a été cité dans l’affaire du « protocole de Rebeuss ». Quel rôle avez-vous réellement joué dans ce dossier ?

Je ne veux pas parler de choses que je ne maîtrise pas. Je me suis effectivement entretenu un jour avec Me Nafissatou Diop Cissé. J’ai des liens de parenté avec elle et jusqu’à une date très récente, j’entretenais d’excellentes relations avec elle. Je reconnais avoir évoqué avec elle certains dossiers. Mais à ma grande surprise, le lendemain j’ai tout trouvé dans la presse… Je peux vous dire par ailleurs que je n’ai rien à voir avec le protocole dont vous parlez. Je n’ai rien à voir la-dedans, je ne l’ai jamais vu. Me Nafissatou elle-même sait que je n’ai pas participé à un quelconque protocole. Elle connaît aussi parfaitement ses limites dans ce dossier. Je ne peux pas vous en dire plus.

Que pensez vous-vous des candidatures de la société civile qui commencent à se manifester ?

Vous avez certainement vu cet homme (Ndlr : Me Mame Adama Guèye) qui a toujours crié qu’il n’était pas intéressé par la politique et qu’il était membre de la société civile. Heureusement d’ailleurs que les membres de ce cadre se sont élevés pour dire qu’ils n’ont pas de candidats aux prochaines élections. Il faut arrêter le cirque. Ce sont des politiciens qui agissent pour leur propre compte. Ce sont des candidatures de diversion et de démagogie brandies par des hyprocrites. Personne ne comprend ce que ces gens font de l’argent qu’ils reçoivent. Sans oublier le fait qu’il n’y a jamais d’alternance à la tête de ces organisations.

Le Pds est en train de courtiser les dignitaires religieux pour élargir sa base électorale. Mais ne craignez-vous pas des dérives avec des marabouts qui sont parfois entourés de milices ?

Je dois vous dire que vous exagérez parfois les évènements. Je vais vous montrer une chose (Ndlr : il se lève et prend une photo montrant le président Senghor à côté de Serigne Fallou Mbacké). Le président poète avait aussi tout le soutien de Thierno Saydou Nourou Tall et de El Hadji Abdoul Aziz Sy. Le vénéré khalife Serigne Abdoulahat Mbacké a également toujours soutenu Abdou Diouf. Pourquoi voulez-vous maintenant refuser que d’autres marabouts apportent leur soutien au président Wade ? Les marabouts sont des citoyens qui ont leurs sensibilités, leurs devoirs et leurs droits. Ils ne font que traduire le compagnonnage harmonieux entre le spirituel et le temporel. Aujourd’hui nous allons vers des élections, les marabouts ont des talibés et nous avons besoin de leurs cartes pour faire réélire Me Abdoulaye Wade avec 95% des voix. Quant aux milices dont vous parlez, c’est une autre affaire. Car depuis la nuit des temps, les marabouts sont entourés de talibés. Mais avec le modernisme, certains talibés sont habillés en uniformes. Mais je ne crois pas qu’on puisse parler de milices. Ce qu’il faut dire c’est qu’aujourd’hui il y a des mouvements de masse vers le président de la République. Et cela n’a pas l’air de plaire à tout le monde. Tant pis pour eux. Je sais qu’ils font allusion à Cheikh Béthio Thioune qui mobilise ses talibés pour le triomphe de Me Wade. Personne ne peut interdire aux marabouts de faire de la politique car le Prophète Mouhamad (Psl) qui est notre référence à tous faisait de la politique.

En votre qualité d’avocat, quelle lecture faite vous du scandale qui a secoué la magistrature en juillet dernier ?

Dans tous les corps de métier, il y a des brebis galeuses. Parmi les journalistes, les avocats… il arrive que l’on remarque des comportements de ce genre. L’essentiel est d’œuvrer pour séparer la bonne graine de l’ivraie. La transparence existe au Sénégal et personne ne peut le nier.

Dans ce Sénégal où des journalistes et d’autres citoyens ont récemment reçu des menaces de mort.

Moi-même, il m’arrive de recevoir des menaces de morts, mais je ne panique jamais. Quant aux journalistes, je leur demande d’abandonner les propos qui les exposent à des menaces. Certains d’entre eux ne font qu’inventer des contrevérités et des calomnies. Mais je dis que tout journaliste qui dira ce qu’il ne devrait pas dire sera corrigé.

Ce que vous dites est grave M le ministre d’Etat.

Je répète. Quiconque dit ce qu’il ne devrait pas dire ou fait ce qu’il ne devrait pas faire, sera corrigé. Nous ne tolérerons pas l’indiscipline et l’insolence.

Sur le plan politique, certains observateurs disent que le dernier réaménagement gouvernement peut être perçu comme un signe de victoire des faucons. Qu’en dites-vous ?

Je ne peux que me désoler de ce type de raisonnement. Il n’y a qu’une personne habilitée à nommer des ministres et c’est le président de la République. La Constitution le dit clairement. Ceux que vous appelez faucons n’ont aucun pouvoir d’interférer dans le processus de nomination d’un ministre, d’un directeur, d’un conseiller ou d’un chargé de mission… Avec Pape Samba Mboup et Farba Senghor, nos rapports avec le président de la République (puisqu’on me définit comme étant un faucon) ne nous permettent pas de nous immiscer dans ses prérogatives. Mais il faut dire que nous contribuons à poser des actes politiques, après avoir réfléchi sur la situation politique nationale. C’est ainsi que le Chef de l’Etat a été emmener à lancer un appel à la classe politique. Certains ont accepté de venir travailler avec lui, d’autres ont refusé. Chacun a pris ses responsabilités et un gouvernement a été formé. Pour être complet sur ce point je dois dire que Serigne Mamoune Niasse, Abdourahim Agne, Abdoulaye Babou et Me El Hadji Diouf sont de grands responsables politiques. Mais une fois encore les faucons n’ont contribué en rien à la formation de ce gouvernement.

Comment expliquez-vous le niet catégorique des leaders de l’opposition significative comme Niasse, Tanor, Bathily et Dansokho d’y participer ?

Il n’y a pas d’opposition significative ou non significative. Les messieurs que vous venez de citer sont de grands responsables politiques qui, en fonction de leur libre arbitre, ont estimé ne pas vouloir siéger dans le gouvernement. Ils ont assumé leurs responsabilités, d’autres ont assumé les leurs en acceptant de rejoindre le gouvernement.

Lors de ces rencontres sur le dialogue politique, certains n’ont pas compris la mise à l’écart de Idrissa Seck et de Talla Sylla.

Il n’y pas de mise à l’écart. Un appel a été lancé, certains ont voulu y répondre, d’autres non. Pour ce qui est de Talla Sylla, je ne sais pas pourquoi il n’a pas répondu, mais l’appel du président était destiné à tout le monde. Je dois préciser que Idrissa Seck n’a pas de parti. Il faut qu’on soit sérieux car l’initiative présidentielle visait avant tout les responsables de partis légalement constitués.

Après la formation de ce gouvernement il y a eu la « rébellion » de Fada et tout dernièrement, les partisans de Salif Bâ ont manifesté son désir de vouloir quitter le Pds.

C’est vous qui parlez de rébellion, mais je ne crois pas que mon frère et ami Fada ait fait de la rébellion. Il est vrai qu’à chaque fois qu’un gouvernement est mis en place, quelques signes de désespoir se manifestent çà et là mais il ne faut pas dramatiser outre mesure. Modou Diagne Fada est un jeune responsable du parti très dynamique. Il a été reçu en audience vendredi dernier par le président qui lui a parlé. Et Fada, en tant que homme engagé sur le terrain politique, a bien dit qu’il reste toujours à côté du président de la République. Et aujourd’hui personne ne doit douter de son engagement à nos côtés, malgré le fait que d’autres personnes ont parlé en son nom (…). Pour ce qui est de Salif Bâ, je vous signale que je suis rentré de Kaolack avant-hier. L’homme est un responsable politique qui a maille à partir avec la justice. Mais je peux vous dire que Salif n’est pas un homme qui se rebelle, il ne se rebellera pas. Il est et reste avec le président de la République.



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