Tête-à-tête entre Serigne Saliou Mbacké et Me Wade:Ce qui s'est réellement passé à Touba

Contrairement à ce qui a été largement répandu, le Khalife général des mourides, Serigne Saliou Mbacké, serait bien en phase avec le chef de l'Etat sénégalais, Me Abdoulaye Wade. L'irritation du marabout de la semaine dernière viendrait plutôt de ses premiers mandataires, envoyés vers les partenaires chinois pour la signature d'un contrat de modernisation de la ville sainte de Touba.
Un proche du Khalife général des mourides, connu pour les missions qu'il effectue pour Serigne Saliou Mbacké, est bien catégorique : « vendredi dernier, il n'y a eu, à aucun moment,de courroux du saint homme sur le chef de l'Etat. Au contraire ! Les rapports entre les deux hommes sont, comme toujours, au beau fixe. Leur tête-à-tête a certes duré. Parce que les deux hommes, qui sont en phase sur la modernisation de Touba, ont abordé naturellement cette question et bien d'autres, comme la préparation du prochain Magal de Touba. Serigne Saliou était plutôt remonté contre des membres de son propre entourage, dont une partie serait dessaisie du dossier de la modernisation de Touba ». Car, à en croire notre interlocuteur, ce seraient ceux-ci, qui auraient « déçu » Serigne Saliou Mbacké ; parce qu'ayant négocié le dossier avec les Chinois sans y intégrer le volet assainissement, qui tient très à cœur le Khalife général des mourides ; particulièrement depuis que le choléra avait frappé à la porte de Touba. Pourtant, souligne notre source, ces mandataires ont reçu quotidiennement et individuellement 200 000 Fcfa de frais de mission, tout le temps de leurs transactions avec les partenaires chinois. Ceux-ci avaient même apposé leurs signatures sur le projet de modernisation de la ville sainte. Mais, frappé par la « soustraction » du volet assainissement, Serigne Saliou Mbacké se serait alors retenu d'en faire autant ; préférant remettre le dossier au directeur à ses mandataires, parmi lesquels figure Mamadou Guèye, directeur de Svtp. C'est cette décision qui n'aurait pas plu aux évincés. C'est « pour torpiller » les démarches des hommes de confiance de marabout, qu'ils auraient mis la pression sur la présidence, en arguant de « colère » du saint homme contre le chef de l'Etat. Mais, rassure notre contact, depuis vendredi dernier, le khalife des mourides serait désormais persuadé que les travaux qu'il désire tant sont désormais engagés tels qu'il les désire. D'ailleurs, ils mobiliseront un certain nombre de ministères, dont les responsables auraient témoigné au guide religieux tout leur enthousiaste engagement.