En tournée politique dans le département de Vélingara, le leader de la Ld/Mpt, le Pr Abdoulaye Bathily, se prononçant sur la situation politique nationale, a dit, lors d’un meeting à Kounkané, que c’est un honneur de faire la prison pour ses idées. C’était dans la soirée du lundi 24 avril.
Quel leader politique de l’opposition succèdera à Jean-Paul Dias à la Division des investigations criminelles (Dic) ? La question ne manque pas de pertinence, dans ce contexte de climat politique réchauffé par le défilé des responsables de l’opposition sénégalaise devant les enquêteurs de la Dic ou devant le juge. C’est à croire que la Dic n’a d’oreilles que pour les déclarations publiques des leaders de l’opposition. Toutefois, le secrétaire général de la Ld/Mpt n’en a cure : «Nous continuerons à dénoncer l’incurie du pouvoir, l’échec de la gouvernance de ce pays, quoi qu’il nous en coûte !» a-t-il dit, lors d’un meeting tenu à Kounkané, dans le département de Vélingara. M. Bathily était en compagnie de l’ancien ministre du Travail Yéro Deh, du député Opa Diallo et des responsables locaux de son parti.
En adoptant cette position face au pouvoir, le «jallarbiste» en chef a conscience qu’il peut succéder à Jean-Paul Dias, leader du Bcg, après Ibrahima Sène et Amath Dansokho, tous du Pit, à la Dic. Mais, cet homme, qui a fait sept fois la prison de 1966 à 1998, dit n’avoir pas peur d’y retourner, car, «il n’est pas déshonorant d’aller en prison pour ses idées. Ce qui l’est, c’est d’aller en prison pour un vol ou pour des crimes de sang. Si Abdoulaye Wade nous met en prison, c’est tout à notre honneur et tout à son déshonneur».
A suivre ce natif de Bakel, il s’agit là de tentatives d’intimidations qui ne passeront pas. «Nous avons commencé notre combat politique avant la naissance du Pds. Nous l’avons continué avec Abdoulaye Wade. Il a profité de ce combat pour arriver au pouvoir. Il ne pourra pas l’arrêter. C’est le combat d’une vie, le combat autour de principes.»
Selon Abdoulaye Bathily, le régime Wade doit rechercher ailleurs les gens à amener à la Dic. Les criminels de tout acabit, les assassins et les commanditaires de l’assassinat de Me Babacar Sèye amnistiés par la loi Ezzan, «ce sont ceux-là qui méritent la prison».
Dans la même foulée, M. Bathily a dénoncé l’accaparement de la télévision nationale par Abdoulaye Wade et son parti, le Pds. «Aucun autre parti n’a accès à la télévision nationale qui fonctionne à partir de l’argent du contribuable. La rare émission «Plurielle» qui le permettait n’existe plus parce que le Pds est incapable de mener un débat politique.» Une situation politique nationale qui a quelque peu voilé la situation socio-économique locale caractérisée par «l’échec de la campagne de commercialisation arachidière avec des paysans qui détiennent encore des bons impayés».
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