Mis en place au lendemain des affrontements sanglants du 17 février dernier qui ont opposé forces de l’ordre et étudiants de l’université Cheikh Anta Diop, le Comité d’évaluation et d’indemnisation (Cei) chargé d’évaluer les dommages subis par les étudiants et de faire des propositions de réparation au directeur des Centre des œuvres universitaires, Iba Guèye a bouclé ses travaux. Il ressort, en effet, du travail effectué par le Cei qu’une enveloppe 21.340.800 Fcfa est nécessaire pour couvrir l’indemnisation des 155 dossiers traités.
Les événements qui ont secoué le 17 févier dernier le campus universitaire ont été d’une extrême gravité et de nombreux blessés ont été enregistrés chez les étudiants. Tout comme d’ailleurs, beaucoup de dégâts matériels imputés aux forces de l’ordre ont été dénombrés dans les pavillons ayant subi la furie policière. Devant l’immense tollé que l’affaire a suscité au sein de l’opinion nationale qui s’en était vertement prise au gouvernement du fait de la gravité de la situation qui a failli aboutir à mort d’homme, les autorités ont voulu faire amende honorable.
C’est ainsi que, par arrêté du 060032 du 03 mars 2006, Iba Guèye, directeur du Centre des œuvres universitaires de Dakar (Coud) a institué le Comité d’évaluation et d’indemnisation des dommages subis par des étudiants pendant la journée du 17 février. Composé de 22 membres dont des délégués des différentes facultés de l’université, des représentants du ministère de l’Education, du Coud, du Rectorat et présidé par Babacar Khalifa Diagne, chef du Service social du Coud, le Cei avait pour mission de recenser les dommages subis par les étudiants, de les évaluer et de faire des propositions de réparation au directeur du Coud. Ainsi, pendant deux mois, Babacar Khalifa Diagne et ses collaborateurs ont eu plusieurs séances de travail pour des échanges de vue au sujet de deux questions majeures. Il s’agit notamment de déterminer « qui faudrait-il indemniser ? Comment indemniser ». Seulement dans le procès-verbal du Cei dont nous avons reçu copie, il est indiqué que la « réponse à ces questions n’est pas facile. Les membres ont pris en compte durant l’examen de ces deux questions deux facteurs relevant du contexte de dénuement quasi-total de certains étudiants ayant perdu leurs cours et leurs matériels pédagogiques indispensables à la préparation des partiels et des examens et de la pression psychologique de certaines victimes réclamant la réparation dans les plus brefs délais ».
295 dossiers examinés, 155 retenus
Au cours de ses différentes plénières, le Cei a eu à examiner 295 dossiers dont les 140 ont été jugés incomplets ou suspects par le président Babacar Khalifa Diagne et son équipe. En revanche, les 155 dossiers ont été traités. Ainsi, pour un costume perdu, l’étudiant reçoit 35.000 F là où il est indemnisé à hauteur de 40.000 pour la perte d’un portable de marque Sony. Un portable Samsung est évalué à 80.000 Fcfa par les membres du Cei. Dans la même veine, un ordinateur P. IV, une chemise, des chaussures de ville, un fascicule, un pantalon jean reviennent respectivement à 200.000, 2.500, 15.000, 5.000 et
5.000 Fcfa. Pour couvrir les indemnisations, il faudra, aux autorités du Coud, débloquer une enveloppe financière de 21.340.800 Fcfa.
Prévu initialement le 5 juin dernier, le démarrage du paiement a été reporté jusqu’à vendredi dernier. Car d’après des sources proches du dossier, le Coud ne dispose pour le moment que de 5 millions. Une somme loin de couvrir les frais d’indemnisation. Ce qui du reste est à l’origine d’un début de grincements de dents chez les étudiants désireux de rentrer dans leurs fonds. Très mécontents de ce qu’ils qualifient de « dilatoire » de la part de l’Etat, certains étudiants avaient menacé de durcir le ton en organisant des sit-in pour brocarder les autorités publiques. Heureusement que le délégué de la Faculté des lettres, Idrissa Mané, et ses amis sont parvenus à les en dissuader.
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