Est-on entré dans la phase de la violence de la présente campagne électorale ? En tout cas, les spectacles qui s'offrent à nos yeux, depuis quelque temps, portent à le croire. Et le dernier en date a eu lieu hier au domicile du candidat Ousmane Tanor Dieng, sis à Fann Résidence. ‘Il y avait du bruit dehors et quand je suis sortie j'ai vu que les vigiles étaient en pleine bagarre avec des gens qui étaient habillés en tee-shirts jaunes et pantalons bleus, j'ai aussi vu une voiture avec des photos du candidat Abdoulaye Wade. Le vigile a pris son gourdin et a voulu frapper un des agresseurs mais je me suis interposée’, explique Arame Diouf, l'épouse du candidat socialiste. Mais, Mme Dieng dit avoir regretté son geste. ‘J'aurai dû laisser le vigile corriger le nervis pour qu'il y ait des preuves’, selon l'épouse de Tanor Dieng.
De son côté, le vigile en question soutient que c'est un important groupe de nervis qui les ont trouvés, lui et ses collègues, en train de se restaurer et qui se sont mis à vitupérer et à lancer toutes sortes d'insanités. ‘Ils se sont ensuite mis à décoller les posters de Tanor collés sur le mur d'en face’, renchérit le gardien, selon qui, n'eussent été les étudiants qui révisaient à côté (la maison d'Ousmane Tanor Dieng se trouve derrière l'Ucad, côté Ouest) et les gardiens des maisons environnantes, qui sont venus leur prêter main forte, les brigands auraient atteint leur objectif de s'introduire dans la demeure. D'ailleurs, d'après l'épouse Dieng, ces étudiants témoins des faits ont donné leur version aux policiers qui étaient venus faire le constat quelques minutes plus tard. D'ailleurs, vingt minutes après notre arrivée au domicile des Dieng, le Commissaire de la police de Point E est venu enregistrer la plainte de la dame Arame Diouf.
Cette dernière est convaincue que les assaillants avaient une intention manifeste de provocation car rien, à ses yeux, ne justifiait que les auteurs des faits aient emprunté la désertique rue passant devant la maison du Premier Secrétaire du Parti socialiste. Arame Diouf est aussi persuadée que les commanditaires de cet acte veulent, à travers elle, atteindre son époux. Mais avertit-elle, ‘c'est peine perdue puisque ce n'est pas ça qui va m'ébranler ni m'intimider’.
Presque au même moment, le cortège du candidat socialiste était pris à parti par des assaillants toujours estampillés ‘bleus’ à Somone. Et selon des sources concordantes, les camarades d'Ousmane Tanor Dieng sont parvenus à prendre, comme pièce à conviction, un des coupe-coupe que détenaient les assaillants. Mais, ces derniers ne sont pas parvenus à prendre le dessus sur les ‘Verts’.
Du côté de Kolda, également, les partisans d'Idrissa Seck n'ont pas été à la fête. En effet, selon des témoins oculaires, le cortège du candidat de Dekkil Yakaar qui se promenait dans les rues de Kolda a reçu des jets de pierres. Résultat : la vitre d'une des voitures du président de Rewmi a été brisée.
Nul doute qu'avec ces actes et de nombreux autres que l'on voit quotidiennement et dont les auteurs ne sont d'autres que les zélées personnes préposées à la sécurité des différents candidats, la campagne électorale a pris une nouvelle tournure. Et nombre d'observateurs de la scène politique craignent que la violence n'aille crescendo.
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