VOITURES DE IDRISSA SECK - Correspondance du directeur de la Sécurité publique : La traque a commencé depuis le mois d’avril

La voiture de Idrissa Seck immobilisée dans les locaux du commissariat du Pointe E risque de ne pas être la dernière. Dans une correspondance du directeur de la Sécurité publique, il relève que le travail de filature et de surveillance des limiers a abouti au recensement de 12 voitures de l’ancien Premier et toutes suspectées d’avoir de faux papiers.

Pour justifier la mise en fourrière du véhicule de l’ancien Premier ministre, Idrissa Seck, par les limiers du commissariat du Point E, le chef du service des relations publiques de la Police, le Colonel Alioune Ndiaye, avait déclaré que «l’arrestation de la voiture entrait dans le cadre d’une opération de routine». Cela, après que Idrissa Seck a crié «à l’acharnement et à la soumission des agents de Police devant des ordres venant d’une hiérarchie politique». Seulement, d’après des informations contenues dans un document dont nous avons copie, il ressort que la mise en fourrière de la voiture du maire de Thiès est une action longtemps planifiée, issue de la traque du parc automobile de M. Seck enclenchée par les plus hautes autorités policières depuis des mois.

Comme en atteste cette correspondance signée par le Directeur de la Sécurité publique (Dsp), Gorgui Faye. Dans la lettre référencée Note n°00450/Dsgn/Cto du 28 avril 2006 portant en objet «véhicules suspects repérés au domicile de l’ancien Premier ministre, Idrissa Seck», le patron de la Dsp rend compte : «Des opérations de surveillance et filature exercées autour du domicile de l’ancien Premier ministre, Idrissa Seck, ont permis d’identifier un certain nombre de véhicules dont l’immatriculation semble, a priori, douteuse, en raison de sustentation supposée de plaques ou de production de fausses cartes grises.» Ainsi, débute la traque des véhicules au nombre de douze et dont la liste et les immatriculations sont mentionnées en annexe de la lettre. «Je vous demande de procéder aux vérifications d’usage, d’appliquer la réglementation, si ces soupçons sont avérés et me rendre compte sans délai des actions prises», ordonne-t-il.

Des douze véhicules recensés à la suite du travail d’espionnage de quelques mois, le document de la Dsp fait le tri. Ainsi, quatre sont soupçonnées «de détention de fausses plaques minéralogiques». Il s’agit de la «Peugeot Th-0621-C non enregistrée au niveau des services des mines de Thiès, une 4X4 Dk-4044-AA dont la plaque est attribuée à une Peugeot 206 appartenant à la nommée Véronique Chirara». Et le document d’ajouter la «Dk-5744-Z repérée sur une Mercedes alors que ce numéro est attribuée à une Toyota Carina de société Digital Net, et enfin une 4X4 Dk-4828-S dont la plaque est attribuée à un taxi appartenant à Mamadou Lô, d’une part et d’autre part à Modou Diop».

A ce lot s’ajoutent sept voitures «immatriculées au nom de sociétés fictives ou inconnues qui n’ont pas été retrouvées à l’adresse indiquée». Il s’agit «des deux voitures personnelles de Idrissa Seck, la Mercedes Dk-5612-AA et de la 4X4 Touareg Dk-6440-AA». La liste est complétée par les «Dk-2999-Z, Dk-6642-R (actuellement arrêtée à la Police du Point E), Dk-8176-AA, Dk-6969-Ab et Dk-4213-Ab. Le douzième véhicule suspecté par les services de police est la Dk-4983-S, un Pick-Up du Pds qui fait souvent l’objet de substitution de plaque avec le numéro Dk-4963-C».

«Les informations données par les services de Police s’avèrent fausses», se convainc Waly Fall, chargé de la Communication de Idrissa Seck. M. Fall, que nous avons joint au téléphone, explique que son mentor est «partisan de la légalité et qu’il ne serait jamais tenté de commettre du faux surtout qu’il sait devoir en découdre avec ses adversaires». Et de garantir «qu’au fur et à mesure que les recherches avanceront, M. Seck leur fournira les éléments qui attestent de la fausseté des conclusions». Quid du nombre de véhicules ? M. Fall déclare ne pas être en mesure de donner des informations précises sur le parc automobile de M. Seck. Par ailleurs, un autre interlocuteur affirme que trois des véhicules suspectés sont connus du parc. Il s’agit des «Dk-5612-AA, Dk-6440-AA et Dk-6642-R. Pour le reste, seul le chef du parc est en mesure d’y répondre et ce dernier est en voyage». <10>[email protected]