A l’invitation du Gouverneur de l’Etat de l’Illinois (celui-là même dont Barack Obama est issu), Son Excellence Pat Quinn, du maire de la ville de Chicago, l’Honorable Richard M. Daley, le président de la République du Sénégal, Son Excellence Maître Abdoulaye Wade, a effectué une visite aux Etats-Unis à laquelle j’ai eu le privilège de participer.
En collaboration avec l’Etat du Sénégal, Building Opportinuties avait saisi cette occasion pour explorer les possibilités de coopération économique entre notre pays, ces deux entités précitées et le secteur privé américain. L’Etat de l’Illinois a une superficie à peu près égale à celle du Sénégal. Sa richesse le classe, cependant, à la 22ème place des pays les plus riches du monde, immédiatement après la Suisse et avant la Suède.
Bien qu’ayant, à son actif, 41 milliards de dollars à l’exportation, 1523 firmes, 5300 emplacements et 10 Bureaux dans le monde entier, l’Etat de l’Illinois ambitionne de doubler les exportations américaines pendant les cinq prochaines années.
L’Illinois s’est, à cette fin, fixé l’objectif de promouvoir tous les atouts-clés qu’il possède, lui permettant de soutenir un environnement d’innovation continue, porté par plus de deux cents centres de recherche disséminés dans son territoire.
Chicago est, en effet, un centre de création et d’innovation mondialement connu, qui compte à son actif des réalisations qui forcent le respect (1er gratte-ciel, le plus puissant ordinateur pour la recherche aux Etats-Unis ; le premier navigateur ; le premier vrai centre de recherche au monde, sans parler des 1500 sociétés étrangères, 78 consulats, 30 groupes ethniques différents ; la bombe atomique ; Boeing, etc.).
Mais, ce qui lui confère un leadership incontesté et respecté, c’est, assurément, les valeurs et la vision sur lesquelles la ville a bâti son développement, sa croissance, sa prospérité et sa réputation.
Chicago se définit comme une « ville qui considère les idées comme de l’argent », une cité dont le représentant du Bureau de Commerce et de l’Investissement nous a dit qu’elle estimait que « pour eux, il n’y a de pire ennemi que le statu quo », c’est-à-dire l’immobilisme et le manque d’ambition forte.
Dans l’intervention qu’ils ont faite, les leaders américains ont tenu à asséner les sentences suivantes :
« Il ne faut, jamais, faire de projets qui soient trop petits ».
« Les petits projets n’ont pas de magie, pour aider à l’accomplissement des populations ».
« Il faut, toujours, viser très haut et travailler très dur ».
« Il faut, toujours, s’affirmer, en pensant, toujours, à l’ordre ».
« Il faut, toujours, penser très grand et très gros ».
« Think Big Chicago ».
Devant l’inventeur de la Grande Muraille Verte (Gmv), celui du chemin de fer Tambacounda-Ziguinchor à grand écartement et de l’implantation d’une centrale nucléaire au Sénégal, ces propos étaient une sorte de reconnaissance du génie sénégalais, une sorte d’hommage, le plus bel hommage, qu’on pouvait rendre à la grande ambition, que le président de la République nourrit pour notre pays, l’Afrique et le Monde noir.
Si le voyage n’avait servi qu’à venir entendre ces propos-là de la bouche d’un leader économique mondialement connu et respecté, il en valait, assurément, la peine.
Répondant aux autorités américaines, Aminata Niane, au nom de l’Apix, d’une part, le président Wade, d’autre part, ont présenté la carte d’identité économique du Sénégal, en mettant l’accent sur les choix économiques de notre pays : bonne gouvernance, environnement motivant des affaires, stabilité, paix, tolérance, parité, ouverture, développement des infrastructures, télécommunications, politique de l’eau et de l’irrigation, de l’alimentation, éducation et formation (40% du budget), santé, agriculture, élevage, pêche, tourisme, destination idéale pour les investissements, éradication de la pauvreté. L’idée selon laquelle l’Afrique était la dernière frontière du développement et le continent de l’avenir et du 21ème siècle, articulée à la Grande Muraille Verte, avec ses éco-villages, la révolution énergétique, solaire, l’accès à l’eau pour tous et à l’alimentation, enfin l’ambition de notre continent d’être à l’avant-garde de toutes les innovations technologiques alternatives, a été fortement déclinée.
Au cours de l’audience privée que le président de la République a accordée, à 12H45, aux Sénateurs Richard Durbin, Roland Burris, au Directeur Warren Ribley (Department of Commerce and Economic Opportunity), à Rita Athas, World Business Chicago, à Tanya Southerland Narcel, du Millenium Challenge Corporation, après la séance d’ouverture, en présence du ministre d’Etat, chargé des Infrastructures, ainsi que de l’ambassadeur du Sénégal à Washington et de votre serviteur, le président de la République a invité les opérateurs économiques américains (une centaine de sociétés illinoises), à venir rencontrer le secteur privé du Sénégal, pour examiner les possibilités de coopération, dans un monde qui est en train de se redessiner.
La date retenue (du 19 au 22 juillet 2010) ne devait rien au hasard, parce qu’elle devait coïncider avec, d’une part, la remise, au président Wade, de la Résolution que le pouvoir législatif américain avait adoptée pour saluer, solennellement, le 50ème anniversaire de l’accession des 17 ex-colonies françaises d’Afrique, à l’Indépendance, leur présenter ses vœux de succès et sa volonté de coopération renforcée, d’autre part, avec la réunion annuelle de l’Association du personnel africain du Congrès, regroupant les ressortissants de tous les pays africains qui travaillent dans cette structure, en prévision de la réflexion qu’elle allait engager dans le cadre de « The Africa Policy Forum and Vision for 21th Century », prévue du 22 au 25 septembre 2010 et de « The African Day on the Hill », en présence de leur invité d’honneur, le président Wade, et de cinq congressmen et congresswomen.
Le chef de l’Etat de notre pays avait été choisi pour porter, lui-même, ladite Résolution à l’Union africaine, lors de sa Session de Kampala. Quel honneur !
L’étape de Washington a, ainsi, fait de ce voyage une sorte d’apothéose, puisque, devant les représentants du continent africain, le président Abdoulaye Wade a été salué, comme le leader de notre continent le plus imaginatif, le plus entreprenant et le plus engagé dans la bataille pour la Renaissance africaine, le Renouveau économique et social du continent, l’avènement des Etats-Unis d’Afrique. La chaleur des déclarations qui ont été prononcées, en sa présence, à travers les Honorables Bernadette Paolo, Donald Payne, Ed Royce, Barbara Lee, Yvette Clarke, Boby Ruth, respectivement president and CEO, The Africa Society of the National Summit on Africa ; Chairman, Subcommittee on Africa and Global Health ; Ranking member, Terrorism, Non proliferation, and trade Subcommitee ; Chairwoman, congressional Black Caucus ; Chairwoman, Subcommittee on Energing, Threals, Cybersecurity and Science and Technology ; Chairman, Subcommittee on Commerce, Trade and consumer protection, ont, toutes, magnifié l’exceptionnelle dimension du président Wade et la place qu’il occupe en Afrique et dans le monde. C’était un nouvel hommage à notre pays, hommage venant, cette fois-ci, de la bouche des représentants de la première puissance économique mondiale, une grande nation qui incarne la liberté, la démocratie, le progrès économique et social et les plus fortes valeurs humaines.
Quand je pense qu’au moment où ces événements se déroulaient, des personnes (heureusement, une minorité insignifiante), qui ne comprennent rien à la marche du monde, ni aux enjeux de l’histoire, essayaient de convaincre l’opinion sénégalaise que le président Wade n’avait rien à faire à l’étranger et que son voyage n’était pas une priorité, je me dis que notre pays est malade de certains de ses fils.
Jamais, le Sénégal et tous ses fils et filles n’ont été autant honorés, glorifiés, reconnus, admirés, soutenus. Dans les mois qui suivront, chacun pourra mesurer les conséquences de ce déplacement, au cours duquel les représentants du Mca ont, publiquement, confirmé que le Programme de 270 milliards de dons, pour notre pays, est, plus que jamais, valable.
Le partenariat entre les Etats-Unis et le Sénégal est, donc, sorti consolidé, renforcé, conforté de cette visite. Il annonce, déjà, des lendemains qui chantent.
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