Me Abdoulaye Wade a révélé que Idrissa Seck, Ousmane Tanor Dieng, Moustapha Niasse et Amath Dansokho feront l’objet de poursuites judiciaires. Les enquêtes suspendues, à cause des élections, vont se poursuivre, selon le Chef de l’Etat qui affirme « qu’il ne s’agit pas de chasse aux sorcières ». Pour l’ancien Premier ministre, c’est l’histoire des fonds politiques qui est agitée. Quant à Ousmane Tanor Dieng, c’est le problème des licences de pêches ; Moustapha Niasse, celle des passeports diplomatiques chinois. Amath Dansokho va devoir élucider le problème de la « vente de terrain aux abords et à l’intérieur de l’aéroport ».
Le président de la République, Me Abdoulaye Wade, a déclaré hier, jeudi 1er mars, les leaders de l’opposition, Ousmane Tanor Dieng, Moustapha Niasse, Idrissa Seck et Amath Dansokho seront poursuivis par la justice. « J’avais demandé que l’on suspende les enquêtes à cause des élections et qu’après les élections, la vie de l’Etat continue. La justice doit faire son travail », dit-il, en s’empressant de préciser « qu’il ne s’agit pas d’une chasse aux sorcières ».
Pour ce qui est de Amath Dansokho, le Chef de l’Etat l’accuse d’avoir vendu des terrains au bord et à l’intérieur de l’aéroport. « Et tant que maire de Kédougou, on lui reproche une mauvaise gestion de la mairie. Le dossier est sur la table de la Chambre discipline financière », explique Me Wade.
Le président de la République a aussi déterré la question des passeports diplomatiques chinois pour demander des comptes à Moustapha Niasse, leader de l’Alliance des forces de progrès (Afp). Il a aussi évoqué le problème de sa maison (celle de Niasse) qui est à la Corniche en la présentant comme un bien de l’Etat.
Les messieurs Tanor Dieng et Habib Thiam ne sont pas non plus épargnés. Me Wade leur reproche d’avoir vendu des licences de pêche aux bateaux chinois. « Le journal Sud qui n’est pas un ami avait publié des pages et des pages, de même que des photocopies de ces licences de pêche, d’une valeur de 20 milliards F Cfa. Le mécanisme, ils l’ont reconnu dans un procès verbal de la police. Habib Thiam dit qu’il a payé les frais du gouvernement à la Can 1992. Mais les policiers m’ont dit que telle société a versé dans les comptes de la société générale une somme d’un milliard et deux cents et quelques millions. Et qu’est-ce que vous avez fait de cet argent, Habid Thiam répond qu’ils ont acheté des véhicules pour leur parti, le Ps »,explique le président de la République. Idrissa Seck, l’ex Premier ministre, maire de Thiès est aussi cité. « Pour Monsieur Idrissa Seck, étant en prison, les gens avaient dit que je l’ai reçu. Les gens se posaient la question. Nous étions dans une sorte de jeu d’échec à distance. Et quand, à un moment donné, il m’a demandé que je l’aide à sortir, je lui ai dit : à condition que tu rembourses l’argent que tu as pris », souligne Me Wade, avant d’ajouter : « Il avait déclaré simplement à la presse que c’étaient des fonds politiques provenant du ministère des finances, et des fonds, a-t-il dit, qui vient de nos amis à l’extérieur. Je lui ai dit : si tu rembourses, je vais demander au Procureur d’être indulgent, on va trouver une solution. Et il a signé ce papier écrit de sa main dans lequel il dit : je soussigné Idrissa Seck donne pouvoir à mon notaire Madame Nafissatou Diouf de signer l’engagement daté du 29 décembre 2005 portant sur l’accord avec Me Ousmane Sèye représentant le président de la République. Je m’engage dès ma libération, parce qu’il avait dit qu’il ne pouvait pas faire des opérations financières étant en prison, à remettre, pour le compte du président de la République, la somme de 7 milliards Cfa d’acompte sur les fonds politiques pour l’organisation des élections législatives 2007.
Et il ajoute que les élections de 2012 seront financées sur le même registre. Donc, il y a au moins 14 milliards », fait-il remarquer. Le Chef de l’Etat parle de plus de « 40 milliards déposés par Idrissa Seck dans un compte trust à New York chez un avocat ».
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