WADE ET LES THIESSOIS : Un désamour qui intrigue

Entre le président Wade et les Thiessois, c'est je t'aime, moi non plus. Un état de fait qui intrigue, dans la mesure où le chef de l'État a beaucoup oeuvré pour la «ville aux deux gares». Un mystère que des responsables libéraux de la cité du Rail tentent de percer à travers une analyse sans complaisance de la situation.

THIES - Les Thiessois sont unanimes sur un fait : «Il faut reconnaître que le président Abdoulaye Wade a beaucoup fait pour Thiès». Aussi, est-il évident, aujourd'hui, que «si la population de la cité du Rail lui était reconnaissante, il ferait un score d'environ 80% au moins, dans la commune, lors des dernières élections», indique le Secrétaire général de l'Union des jeunesses travaillistes et libérales (Ujtl) de Thiès commune, Oumar Djigo. De ses analyses, il découle que «si Me Wade n'est donc pas parvenu à reconquérir sa cote de popularité dans l'ancien bastion du Pds, ce n'est pas de sa faute. Mais, c'est la conséquence du manque de cohésion qu'il y a dans son parti. Et particulièrement, le refus de certains fils de s'engager comme il se doit. À l'image de ces ministres, Directeurs généraux et Président de conseil d'administrations (Pca) de sociétés originaires de la ville, lesquels refusent de mouiller le maillot».
Pour Cheikh Wade, militant du Parti démocratique sénégalais (Pds) depuis 1977, «le président Abdoulaye Wade a toujours souhaité que la ville de Thiès qui l'a accompagné dans son combat et occupe dans son coeur une place de choix, Thiès qui est sa ville, comme il aime le dire souvent, soit comme Dakar, la capitale». À l'en croire, «les preuves sont là, palpables. Sur le plan politique d'abord, Thiès, pendant très longtemps, aussi bien dans l'opposition que durant l'Alternance, a toujours été le numéro deux dans l'histoire de la vie du Pds. Dfabord avec Boubacar Sall, le 'Lion du Cayor', Ensuite Idrissa Seck, 'Ndamal Cadior'. Me Wade ayant eu une grande considération pour la cité de Ousmane Ngom qu'il a toujours considérée comme le nombril, la locomotive de son parti».
Dès l'Alternance, en 2000, confirme Oumar Djigo, «la première personne à être nommée, avant même la composition du gouvernement, était un fils de Thiès, Idrissa Seck. Pour la première fois, dans l'histoire politique du Sénégal, la ville du refus voyait un de ses illustres enfants devenir numéro deux du Pds, ministre d'Etat, Directeur de cabinet du président de la République. Et ensuite, Premier ministre ayant tous les pouvoirs».

Thiès, force est de le reconnaître, retrouvera plus tard le poste de Premier ministre, avec Hadjibou Soumaré. En plus de plusieurs autres départements ministériels parmi les plus essentiels de la République : Abdoulaye Diop (Economie et Finances), Moustapha Sourang (Education), Safiatou Thiam (Santé), Amath Sall (Agriculture), Mamadou Diop Decroix, Keur Cheikh Yaba, Communauté rurale de Toubatoul, dans le département de Thiès (Commerce). Sans oublier les nombreux Directeurs nationaux et Pca de sociétés.
Thiès a toujours été choyé par le président de la République. Elle est la première ville à accueillir, avant même Dakar, les grands chantiers du chef de l'Etat. Ce, avec plus de 40 milliards de F Cfa. Que dire des deux usines d'automobiles à Thiès (Senbus industrie, Iransen Auto), de l'aéroport de Diass dans la région, de la première autoroute à péage Dakar-Diamnadio-Thiès, la première fête nationale décentralisée 4-4-44 avortée, l'expérience du plan Reva. Les milliards ne sont-ils pas là, visibles, tout comme la tentative obsessionnelle de Me Wade pour relancer les Ics. Idem pour la construction du 3e lycée technique et du plus grand Centre de formation militaire et paramilitaire. De même, il y a le projet de construction de l'université du futur.
Qu'est-ce qui véritablement donc empêche Me Wade de reconquérir la cité du Rail ? Pour un certain nombre d'observateurs avertis, «il aurait besoin, pour y parvenir, du soutien sans faille de ceux-là qu'il a eu à responsabiliser au niveau de l'Etat et du parti. Mais, tel n'est, malheureusement, pas le cas». En effet, le constat est que ces derniers n'ont jamais fait le poids devant l'ex-Premier ministre Idrissa Seck qui est à «l'origine du désastre de Wade dans cette ville».
Dès lors, se pose la question de savoir si le Pds ne serait pas plus fort dans la ville du refus, si toutes ces actions qui se réalisent en dehors de sa vie lui profitaient ? En tout cas, il est évident que depuis les problèmes Wade/Idy, en 2004, la pagaille libérale reste une tradition quasi sacrée à Thiès. Et ces sommités de la ville qu'on nomme ministres, Dg et Pca de sociétés, etc., eux semblent, face au naufrage, préférer mener de l'autre côté de la vie du parti libéral une vie de luxe.
Tidiane CAMARA

Pourquoi Thiès échappe à Wade ?
Thiès, force est de le reconnaître, retrouvera plus tard le poste de Premier ministre, avec Hadjibou Soumaré. En plus de plusieurs autres départements ministériels parmi les plus essentiels de la République : Abdoulaye Diop (Economie et Finances), Moustapha Sourang (Education), Safiatou Thiam (Santé), Amath Sall (Agriculture), Mamadou Diop Decroix, Keur Cheikh Yaba, Communauté rurale de Toubatoul, dans le département de Thiès (Commerce). Sans oublier les nombreux Directeurs nationaux et Pca de sociétés.
Thiès a toujours été choyé par le président de la République. Elle est la première ville à accueillir, avant même Dakar, les grands chantiers du chef de l'Etat. Ce, avec plus de 40 milliards de F Cfa. Que dire des deux usines d'automobiles à Thiès (Senbus industrie, Iransen Auto), de l'aéroport de Diass dans la région, de la première autoroute à péage Dakar-Diamnadio-Thiès, la première fête nationale décentralisée 4-4-44 avortée, l'expérience du plan Reva. Les milliards ne sont-ils pas là, visibles, tout comme la tentative obsessionnelle de Me Wade pour relancer les Ics. Idem pour la construction du 3e lycée technique et du plus grand Centre de formation militaire et paramilitaire. De même, il y a le projet de construction de l'université du futur.
Qu'est-ce qui véritablement donc empêche Me Wade de reconquérir la cité du Rail ? Pour un certain nombre d'observateurs avertis, «il aurait besoin, pour y parvenir, du soutien sans faille de ceux-là qu'il a eu à responsabiliser au niveau de l'Etat et du parti. Mais, tel n'est, malheureusement, pas le cas». En effet, le constat est que ces derniers n'ont jamais fait le poids devant l'ex-Premier ministre Idrissa Seck qui est à «l'origine du désastre de Wade dans cette ville».
Dès lors, se pose la question de savoir si le Pds ne serait pas plus fort dans la ville du refus, si toutes ces actions qui se réalisent en dehors de sa vie lui profitaient ? En tout cas, il est évident que depuis les problèmes Wade/Idy, en 2004, la pagaille libérale reste une tradition quasi sacrée à Thiès. Et ces sommités de la ville qu'on nomme ministres, Dg et Pca de sociétés, etc., eux semblent, face au naufrage, préférer mener de l'autre côté de la vie du parti libéral une vie de luxe.