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Politique

Yankhoba DIATTARA, : ‘C'est WADE qui a fait d'Idrissa SECK son alter ego'

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Yankhoba DIATTARA, : ‘C'est WADE qui a fait d'Idrissa SECK son alter ego'

Le retour d'Idrissa Seck auprès du président Abdoulaye Wade serait suicidaire. C'est du moins ce que déclare l'un de ses plus fidèles lieutenants, Yankhoba Diattara, qui affirme, sans ambages, qu'il n'est pas envisageable que l'ancien Premier ministre retire sa candidature. Dans l'entretien qui suit, le président national des Forces intégrées pour la démocratie et la liberté (Fidel) revient aussi sur les relations entre son parti et les mouvements de soutien à Idrissa Seck.

Wal Fadjri : Votre parti, les Fidel, souffle sur sa première bougie. Qu'est-ce que vous avez prévu comme activités pour marquer cet événement ?

Yankhoba Diattara : Après un an d'existence, Fidel - les Forces intégrées pour la démocratie et la liberté - organise leur premier anniversaire. Mais, cet anniversaire sera célébré sobrement et sera marqué par ce que nous appelons le ‘campus orange’ avec une exposition, à l'université de Dakar, faite par les Mouvements des élèves et étudiants de Fidel (Meef) sur le compagnonnage Idy-Diattara et sur les activités de jeunesse du parti au sein du campus. Il y aura, aussi, une conférence de presse cet après-midi (vendredi : Ndlr) au siège de notre parti. Samedi, les différentes fédérations départementales des Fidel organisent des assemblées générales sectorielles d'information sur la vie du parti, son comportement à l'intérieur du pays mais aussi son positionnement national. Parce que les Fidel sont devenues une réalité politique. Et même d'après un sondage réalisé par les services de la présidence et l'Assemblée nationale française, nous sommes le quatrième parti du Sénégal, derrière l'Afp qui ne nous dépassait que d'un point. Mais, actuellement, nous avons dépassé ce parti. Ce qui veut dire que les Fidel se portent très bien.

Wal Fadjri : Mais, il était annoncé que le premier anniversaire des Fidel serait fêté en grande pompe avec même la présence d'Idrissa Seck. Pourquoi avoir renoncé à tout cela ?

Yankhoba Diattara : Ce qui s'est passé est très simple. C'est Idrissa Seck qui est notre parrain, notre leader politique, bien qu'il ne soit pas membre du parti, les Fidel. Nous avons choisi de l'accompagner sur le plan politique, en le choissant comme notre candidat pour les prochaines élections. Cela dit, on avait souhaité que notre frère Idrissa Seck vienne présider les grandes manifestations de notre anniversaire comme le meeting de Thiès et la Convention nationale des femmes au Cices. Mais, c'est lui-même qui a souhaité que l'on attende son retour pour que l'on organise ces manifestations en sa présence. Il ne s'agit donc pas d'une annulation ainsi que certains journaux l'ont écrit, mais d'un simple report de certaines manifestations. Les autres sont en train de se tenir comme prévu.

Wal Fadjri : On parle de difficultés de trésorerie parce qu'Idrissa Seck qui devait financer les manifestations, n'aurait pas mis la main à la poche. Qu'en est-il ?

Yankhoba Diattara : Le problème de financement ne se pose pas. Nous n'avons pas annulé toutes nos manifestations, nous n'avons fait que reporter certaines d'entre elles qu'Idrissa Seck devait présider. Comme je l'ai déjà dit, il est absent du pays, nous avons préféré attendre son retour. Et puis, nous avons aujourd'hui les moyens d'organiser l'anniversaire de notre parti. Rien que le produit de la vente des cartes de membres peut nous rapporter 50 millions.

Wal Fadjri : Les militants des Fidel sont évalués à combien ?

Yankhoba Diattara : Nous sommes évalués entre 150 et 200 mille membres. L'intérêt que suscitent les Fidel est encourageant, surtout au niveau de la jeunesse, des enseignants et des femmes.

Wal Fadjri : Quelles sont les relations entre les Fidel et les mouvements de soutiens à Idrissa Seck ?

Yankhoba Diattara : Les Fidel sont partie prenante au projet de redressement national qu'Idrissa Seck compte proposer aux Sénégalais, mais aussi à la constitution de la grande coalition devant le porter au pouvoir. Notre rôle à ce niveau est de fédérer autour d'Idrissa Seck, l'ensemble des forces qui souhaitent l'accompagner. Nous entretenons des relations de confiance, de complémentarité avec les autres partis et les mouvements de soutien à Idrissa Seck. C'est dans ce cadre que nous avons signé deux protocoles d'accord avec le Pepe, le parti de Pape Mody Sow et le Rdr d'El Hadji Malick Badji qui ont accepté de soutenir le programme de redressement national d'Idrissa Seck. D'autres parties soutiennent aussi Idrissa Seck, à l'instar du Rp de Serigne Mamoune Niasse et du Bcg de Jean-Paul Dias.

Wal Fadjri : Il a été fait état d'un antagonisme entre les Fidel et les mouvements de soutien à Idrissa Seck. Qu'en est-il réellement ?

Yankhoba Diattara : Ce qu'il faut retenir, c'est que nous sommes tous des soutiens d'Idrissa Seck. Nous partageons tous l'ambition et l'objectif de l'aider à devenir président de la République. Mais, les cadres sont différents. Nous sommes le premier mouvement de soutien à Idrissa Seck. Je suis son premier soutien à avoir été exclu du Pds pour lui avoir exprimé ma fidélité. Et bien avant la création des Fidel, j'ai essayé de regrouper tous les sympathisants d'Idrissa Seck à travers le territoire national et même à l'étranger. Ma mission, à ce niveau, était claire. Aujourd'hui, avec Fidel, mon ambition est de mettre sur pied un parti fort, dynamique et représentatif qui sera l'un des pôles les plus attractifs capables de porter Idrissa Seck au pouvoir. Il ne peut y avoir donc d'antagonisme d'autant plus qu'avec Fidel, nous avons un rôle d'organisation politique des sympathisants de l'ancien Premier ministre avec une occupation de la carte électorale. En somme, mettre en place toute la structure politique dont un candidat a besoin pour se faire élire. Mais, cela se fera en parfaite harmonie avec les autres formations politiques et les mouvements de soutien qui ont décidé d'appuyer la candidature d'Idrissa Seck.

Wal Fadjri : A tout le moins, il y a des divergences de vue ?

Yankhoba Diattara : Autour d'Idrissa Seck, il y a différentes personnalités, différents mouvements qui, naturellement, peuvent avoir des divergences de point de vue. Les différences d'appréciation par rapport à telle ou telle situation sont, à mon avis, tout à fait normale. C'est la presse qui a amplifié ces malentendus pensant que c'étaient des conflits de leadership que se livre l'entourage d'Idrissa Seck. Chacun a un rôle précis et il n'y a pas de conflit dans le groupe d'Idrissa Seck, même si les points de vue ne sont pas les mêmes sur toutes les questions.

Wal Fadjri : Si Idrissa Seck se décidait à mettre sur pied sa propre formation politique, seriez-vous prêt à dissoudre les Fidel dans ce parti ?

Yankhoba Diattara : Evidemment ! Ce qui nous intéresse, c'est l'ambition-programme que porte Idrissa Seck pour le Sénégal. Et pour cela, nous avons estimé nécessaire de créer ce parti pour l'accompagner dans cette mission. Parce que, comme le dit la Constitution, ce sont les partis politiques qui concourent aux suffrages des Sénégalais. Maintenant, si Idrissa Seck avait pris la décision de créer un grand parti regroupant tous ses soutiens, nous ne pouvons qu'être preneur. Mais, je crois que, comme Idrissa Seck le dit lui-même, les partis politiques ne sont que des cadres pour arriver à une destination précise, la présidence de la République en l'espèce. Ils ne sont pas incontournables. Il y a d'autres moyens d'accéder à des stations pareilles. Les exemples ne manquent pas. Ce qui s'est passé au Mali avec Amadou Toumani Touré, au Bénin avec Yayi Boni de même qu'en Italie avec Romano Prodi est assez illustratif. Les gens ont, aujourd'hui, tendance à créer de grands regroupements pour accéder au pouvoir. Et, ainsi, ils se libèrent des contraintes et des rigueurs inhérentes à l'appartenance à un parti.

Wal Fadjri : Idrissa Seck a installé son directoire de campagne. Mais, les partis, hormis les Fidel, qui ont décidé de soutenir le maire de Thiès ont été laissés en rade dans ce cadre. Pourquoi ?

Yankhoba Diattara : Les amis d'Idrissa Seck ont mis sur pied un directoire politique et non un directoire de campagne, comme écrit dans la presse. C'est prématuré de monter un directoire de campagne. Le directoire politique qui a été mis sur pied, regroupe les Fidel et les mouvements de soutiens d'Idrissa Seck, alors que le directoire de campagne devrait comporter les autres partis qui ont décidé de soutenir le maire de Thiès. Les soutiens d'Idrissa Seck ont jugé qu'il était utile et nécessaire d'avoir un cadre de concertation et de coordination des structures qui gravitent autour de lui pour éviter la cacophonie et pour mieux gérer sa famille politique. Et dans ce cadre, chacun a une mission bien déterminée. En ce qui me concerne, je suis chargé des Sénégalais de l'extérieur. Mon rôle constitue à être un relais, un point de rencontre et d'harmonisation entre Idrissa Seck et les différents mouvements de soutien qui se trouvent à l'étranger. Il s'agit pour moi de trouver des répondants et de transmettre le message de notre candidat dans les 37 pays étrangers où les Sénégalais votent.

Wal Fadjri : Selon certains journaux, le président Wade serait en train de travailler au corps Awa Guèye Kébé et Pape Diouf. Comment ces questions sont perçues dans l'entourage d'Idrissa Seck ?

Yankhoba Diattara : Je suis totalement confiant. Ce n'est pas la première fois que Wade et ses amis tentent de démarcher les proches d'Idrissa Seck. Et ils continueront. Ils utiliseront même d'autres moyens. Mais, Idrissa Seck a aujourd'hui la chance d'avoir à ses côtés des femmes et des hommes de valeur qui croient en lui et en son projet politique. Qui plus est, dans le contexte actuel, rien ne justifie une séparation. Ceux qui sont autour d'Idrissa Seck sont des gens qui se respectent et qui ont l'ambition de l'accompagner pour le redressement de ce pays. Quelles que soient les tentatives et les tentations, Wade ne pourra pas déstabiliser notre groupe. Ses démarches, si elles sont vérifiées, ne sont pas élégantes. L'élégance politique voudrait que chacun reste dans son camp et assume ses responsabilités. Mais, je tiens à dire que j'ai totalement confiance à notre sœur Awa Guèye Kébé et à notre frère Pape Diouf qui ont eu à démontrer, en d'autres occasions, leur fidélité à Idrissa Seck.

Wal Fadjri : A vous entendre, des retrouvailles en Wade et Idrissa Seck ne sont pas envisageables.

Yankhoba Diattara : Il faut rappeler que c'est Wade qui a pris l'initiative de la rupture avec Idrissa Seck. Ce dernier a toujours été à ses côtés, jouant le rôle de fils, de fusible, de compagnon. Wade a pris l'intiative de la rupture, il n'a qu'à en assumer l'entière responsabilité. Surtout après les accusations sur Idrissa Seck, qui se sont soldées par le non-lieu, et son incarcération. Idrissa Seck a pris sur lui la responsabilité de déclarer sa candidature à la face du monde. Ce qui nous intéresse, présentement, c'est la matérialisation de son ambition qui est de devenir président de la République en 2007. Et rien, aujourd'hui, ne présage à ce qu'il abandonne sa candidature.

Wal Fadjri : Mais, Omar Sarr a fait une sortie à travers la presse pour exposer des conditions pour un retour d'Idrissa Seck auprès de Me Wade. Que pensez-vous de cela ?

Yankhoba Diattara : Omar Sarr a parlé dans un contexte bien précis avec une question précise. C'était par rapport à une question relative aux conditions de retrouvailles entre Wade et Idrissa Seck. Et il a dit que ce qui serait envisageable, selon lui, c'était que Wade retire sa candidature en faveur d'Idrissa Seck. Cela ne signifie pas que c'est Idrissa Seck qui a posé des conditions, par le truchement d'Omar Sarr, pour des retrouvailles avec Wade. Et puis, il faut se demander, qui a intérêt à des retrouvailles ? En tout cas, nous, ce qui nous intéresse, c'est l'élection d'Idrissa Seck à la présidence de la République. Sachant que c'est impossible qu'il soit réélu sans Idrissa Seck ou bien qu'en face de celui-ci, il pourrait être battu, Wade fait tout pour renouer le contact avec lui. Dans le but de dissuader Idrissa Seck et de le pousser à retirer sa candidature. Mais, c'est que cette question n'est pas d'actualité. Nous sommes engagés plus que jamais auprès d'Idrissa Seck pour matérialiser son élection à la présidence de la République. Si Wade décide de nous faciliter la tâche en retirant sa candidature et en confiant le Pds à Idrissa Seck, tant mieux. Mais, encore une fois, c'est Wade qui a intérêt à des retrouvailles, en faisant croire aux Sénégalais qu'il y a des négociations entre lui et Idrissa Seck pour démobiliser nos militants. Cela ne passera pas ! Parce que notre candidat est plus que jamais engagé dans son projet de redressement national.

Wal Fadjri : Selon vous, Idrissa Seck ne sera jamais plus numéro 2 de Me Wade ?

Yankhoba Diattara : C'est Wade qui a fait d'Idrissa Seck son alter ego. N'est-ce pas lui qui disait, en parlant de dualité au sommet, qu'il ne peut y avoir deux présidents de la République au Sénégal ? Dès cet instant, il l'a placé dans la posture d'un présidentiable, d'un concurrent. Il n'est donc pas envisageable qu'Idrissa Seck descende de ce piédestal, surtout qu'en ce moment, bon nombre de ses compatriotes soutiennent son ambition présidentielle, pour devenir à nouveau numéro 2 de Wade. Il a occupé toutes ces stations-là, ce qui lui reste, c'est le palais. Le meilleur service que Wade pourrait rendre aux Sénégalais, c'est d'organiser des élections transparentes en 2007 et partir. Et, peut-être, s'il veut que le Pds soit viable, le confier à Idrissa Seck.

Wal Fadjri : Un ticket Wade-Idy est-il aussi exclu ?

Yankhoba Diattara : Un ticket Wade-Idy suppose qu'Idrissa Seck se retire en faveur de Wade. Ce qui est impensable. Ce qui peut être envisageable, c'est que Wade se retire en faveur d'Idrissa Seck. En plus, Wade doit savoir qu'il est acteur de l'une des plus belles pages politiques du Sénégal, c'est-à-dire l'alternance, et compte tenu de son âge et de son expérience politique, la sagesse voudrait qu'il s'aménage une porte de sortie honorable comme Nelson Mandela. C'est à ce niveau qu'il est attendu.

Wal Fadjri : Vous semblez craintif par rapport à des retrouvailles entre Wade et Idrissa Seck. Pourquoi ?

Yankhoba Diattara : Je ne suis pas craintif, je me fonde, plutôt, sur une certaine logique. Le peuple sénégalais, à mon sens, ne comprendrait pas qu'après tout ce qui s'est passé entre Wade et Idrissa, que ce dernier revienne soutenir le président de la République. Par rapport, également, à la situation catastrophique que vit le pays, ce serait de la compromission. Et Idrissa Seck n'est pas un homme de compromission. Ce serait suicidaire pour Idy de revenir auprès de Wade. Je lui fais totalement confiance et je pense qu'il ne songe même pas à cela.



1 Commentaires

  1. Auteur

    Allons Y Molo

    En Octobre, 2010 (18:36 PM)
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