«Frustrations, délaissement, enclavement, destin non pris en charge». C’est à ce champ lexical qu’a recouru Idrissa Seck pour résumer, au terme de la première étape de son séjour à Ziguinchor, les sentiments exprimés, avec une forte résurgence, par les populations de la région Sud, depuis l’entame de sa visite dans la région.
Frustrations, délaissement, enclavement, destin non pris en charge. Voilà autant de sentiments qui traduisent, selon Idrissa Seck, l’échec massif du régime de Wade par rapport au rêve du Sénégal de 2000. En effet, pour l’ex-Premier ministre, sa volonté en mars 2000, c’était d’obtenir dans le comportement de Wade et ses réalisations, qu’à «l’échéance 2007, il puisse, comme nous l’avions fait en 2000, être à côté de moi, dans la même voiture, pour faire le tour du Sénégal et regarder des visages rayonnants et remplis de reconnaissance, parce qu’il aura eu le temps de faire ce qu’il a promis». Hélas, se désole le secrétaire général de Rewmi, «en 2007, si on posait la question aux jeunes à qui on demandait s’ils avaient des emplois, ils vont nous indiquer les pirogues qui vont les conduire à Barça ou à Barzakh. Et c’est cela que je voulais éviter», explique un Idrissa Seck face au constat regrettable, selon lui, de l’échec du gouvernement de l’alternance par rapport à ce rêve. Et devant le constat de cet échec massif, déclare l’ex-proche collaborateur du Président Wade, qui dit éprouver encore, pour son ancien mentor, respect, affection et considération. «Il est de mon devoir de fils, même d’emprunt, de lui éviter le naufrage. S’il s’ajuste, je le lui souhaite, c’est une très bonne chose, et il est de son intérêt ; et s’il ne le fait pas, je pense que c’est dans l’intérêt de lui éviter le naufrage par un mandat de trop». Le patron de Rewmi, qui inscrit son séjour dans le cadre de son projet de redressement national qu’il s’est prescrit le devoir de réaliser, dit avoir mesuré tout l’attachement que le peuple de Ziguinchor voue à sa personne. Il a déclaré être très attentif à ce signe prometteur. C’est pourquoi, se prononçant sur la forte mobilisation des libéraux sous le commandement de leur secrétaire général Abdoulaye Baldé, samedi dernier, à travers les artères de la ville, le candidat à la présidentielle de 2007 dit ne pas le ressentir comme une tentative «qui, de toute façon, serait vaine» de nuire à ses activités. «Le spectacle que j’ai vu, avec des cars Ndiaga Ndiaye dans les artères de la ville, prouve que Ziguinchor ne s’était pas mobilisée, car ses populations ne peuvent pas se contenir dans deux cars ; si c’était le cas, ce serait décevant», a ironisé M Seck. Il est d’avis que c’est pour lui que les populations se sont mobilisées.
Par ailleurs, l’édile de Thiès estime que la plupart des responsables du Pds qui donnent des gages à leur secrétaire général national, le font par souci de bénéficier davantage ou par crainte de subir ses représailles. «Mais, dès son départ, ils viendront rejoindre leur grand frère», se convainc-t-il.
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