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Religion

[Découverte] Grand-Bassam, la capitale du mouridisme en Côte d’Ivoire

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[Découverte] Grand-Bassam, la capitale du mouridisme en Côte d’Ivoire
 Classée en 2012 patrimoine mondial de l’UNESCO, Grand-Bassam est un cordon religieux fort entre le Sénégal et la Côte d’Ivoire. Immersion au cœur de cette ville historique où se mêlent traditions mourides et dynamisme sénégalais. La cohabitation s'érige en modèle, malgré les défis administratifs pour la diaspora sénégalaise. Une symbiose culturelle et spirituelle révélée.



Chaque année, le grand Magal de Touba, éminent événement célébré au Sénégal, incarne une communion exceptionnelle, où des millions de disciples mourides convergent vers la ville sacrée de Touba. Il constitue une opportunité singulière d'honorer la mémoire de Cheikh Ahmadou Bamba, contraint à l'exil par le colon vers le Gabon en 1895. Lors de son bref passage à Grand-Bassam, le navire transportant le guide spirituel marqua une escale prolongée de vingt jours, à partir du 3 octobre 1895. Cette cité, sise à quelque quarantaine de kilomètres d’Abidjan, fut la première capitale de la Côte d’Ivoire sous le joug français, de 1893 à 1900.



L'éphémère présence de cette figure emblématique du Sénégal engendra l'institution d'un Magal annuel, célébré désormais dans cette commune, qui va accueillir sa vingt-troisième édition en 2024. L'étendue où le Cheikh foula le sol ivoirien, jadis un quai maritime, abrite aujourd'hui un établissement hôtelier qui perpétue sa dénomination originelle : le Wharf Hôtel. Bien que l'infrastructure permettant l'accostage des navires ait disparu, les fidèles mourides y affluent souvent pour des ablutions purificatrices.



Le Magal de Grand-Bassam transcende les frontières de la sphère sénégalaise, devenant un événement d'envergure. Plusieurs personnalités ivoiriennes, y compris le maire de Grand-Bassam, ainsi que des dignitaires religieux et coutumiers ivoiriens, y participent activement. Ce qui permet ainsi d’inscrire cet événement dans le tissu culturel et spirituel régional.



Keur Serigne Touba : Un édifice mouride au cœur de Grand-Bassam



Parmi les édifices emblématiques de cette commune, le phare occupe une position de choix. Érigée entre 1913 et 1914, cette élégante tour circulaire, haute de 17 mètres, vit son feu blanc à éclats embraser le ciel dès 1915. À la suite de l'inauguration du port d’Abidjan et du phare de Port-Bouët, il cessa de rayonner en 1951. Cette structure militaire se niche dans le quartier impérial, à proximité immédiate du monument dédié aux femmes de la lutte. Ce dernier symbolise le mouvement de contestation orchestré par les femmes en Côte d'Ivoire, lors de leur marche d'Abidjan à Grand-Bassam, du 22 au 24 décembre 1949, réclamant la libération des dirigeants politiques détenus par les autorités coloniales françaises.



Dans le quartier impérial, juste en face du grand marché, se dresse discrètement une mosquée aux carreaux bleus et blancs. À l'intérieur, les étagères regorgent de livres coraniques et d'œuvres mourides, dont les célèbres Khassaïdes. Dans une modeste pièce sombre, à gauche du Mihrab où l’imam guide la prière, divers effets s'entassent, parmi lesquels trône le portrait de Cheikh Ahmadou Bamba, vêtu de sa tunique immaculée. Ce lieu de culte est baptisé « Keur Serigne Touba ». Érigé grâce à un don pieux, communément appelé « Hadiya », de feu Mame Coura Fall, une généreuse bienfaitrice qui a légué son terrain à la communauté mouride, n'ayant pas de descendance. Chaque jeudi, la mosquée organise des séances de lecture du Coran, tandis que les dimanches résonnent des récitations des Khassaïdes. Tout est orchestré pour immerger les disciples mourides dans l'atmosphère sacrée de la ville sainte, implantée en terre ivoirienne.



Une communauté sénégalaise dynamique



L'atmosphère s'intensifie par la présence d'un espace où s'exhale un arôme familier pour les Sénégalais. Évoquer les Mourides, c'est invariablement évoquer le Café Touba. Adossé à la mosquée, un espace de vente de cette boisson est géré par un "Baye Fall" répondant au nom de Mamadou Lamine Dia. Dans ce lieu restreint, parmi les effigies illustres de la confrérie mouride, reposent deux grandes thermos sur une table. Cette potion, propre aux Sénégalais, a été adoptée par les Ivoiriens. Ici, elle est désignée par le terme "Jeuf", dérivé de "Jerejeuf". "Ma clientèle est principalement composée d'Ivoiriens. Ils raffolent du Café Touba. Certains en prennent 3 à 4 tasses par jour", confie le marchand. Estimée entre 350 et 400 individus, la communauté sénégalaise de Grand-Bassam est active dans de multiples secteurs d'activité. À l'instar de Baye Cheikh, vendeur ambulant, qui décide de faire halte pour recharger ses batteries avec une tasse de Café Touba. Plus largement, les Sénégalais excellent dans le commerce et l'artisanat, avec une présence marquée au village artisanal de Grand-Bassam. Le Thiébou Dieune, trésor immatériel de l'UNESCO, rayonne ici grâce aux restaurants tenus par des femmes. Les hommes s'illustrent également dans la maçonnerie et la menuiserie.



Des relations cordiales avec autochtones mais des difficultés sur le plan administratifs pour les Sénéglais



« Dans l'harmonie se déroule notre quotidien. Aucun tumulte ne trouble la relation entre nos deux communautés. Bien au contraire, nous vivons en symbiose », déclare avec assurance Mamadou Lamine Dia. Ce constat résonne unanimement parmi la majorité de ses concitoyens rencontrés sur ces terres, à l'image d'Amadou Gueye, président des Sénégalais de Grand-Bassam. Ce leader révèle une entente parfaite, tant avec la population ivoirienne qu'avec les autorités locales. Selon lui, les Sénégalais s'intègrent de manière exemplaire. Toutefois, une ombre administrative ternit ce tableau idyllique. Il s'agit des obstacles rencontrés par les ressortissants sénégalais dans l'obtention des documents d'état civil ou pièces d'identité.



« Depuis les premières heures post-indépendance, de nombreux Sénégalais ont élu domicile à Grand-Bassam et ont fondé des familles. Leurs descendants rencontrent désormais des difficultés à obtenir leurs documents sénégalais, car on leur réclame un certificat de nationalité. Comment pourraient-ils l'obtenir ici ? Certains ont été jusqu'à Kaolack pour le solliciter », informe-t-il. En conséquence, il lance un appel aux autorités sénégalaises pour simplifier ce processus, pour le plus grand bonheur de la diaspora sénégalaise à Grand-Bassam.





2 Commentaires

  1. Auteur

    En Février, 2024 (11:43 AM)
    a chaque fois que vous associez notre equipe nationale de foot au mouridisme, l'equipe perds. tous les joueurs qui ont mélangé foot et mouridisme ont explosé en vol comme elhadj diouf, bamba dieng etc...l equipe nationale c'est pour la nation entiere. ya des catho, des tidianes, des layenes , des niassenes etcc ak niou geumoule dara. respectez les autres vous le presse mouride et les footballeurs mourides. so bamba khamone dara guéne gagner
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  2. Auteur

    Serge Makaya

    En Février, 2024 (04:20 AM)
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