Dans la perspective de l'organisation à Dakar de la 11ème session de la conférence islamique au sommet communément appelée Oci, l'Agence nationale de l'Oci par le biais de son service de presse a tenu hier après midi une réunion d'information. Une rencontre avec la presse qui a été retenue pour donner un aperçu des mesures qui seront en vigueur a plutôt révélé un secret : Dakar sera sous très haute sécurité, un bunker en quelque sorte.
Les Dakarois sont avertis. À partir du 8 mars prochain, ils pourraient voir leur liberté de circulation et de dépassement limitée. En effet, la 11ème session de la conférence islamique au sommet dans la capitale sénégalaise sera fortement surveillée, voire même "bunkerisée". La révélation contenue dans les propos des responsables en charge de la communication de l'Agence nationale de l'Organisation de la conférence islamique quoique évasive, ne laisse personne perplexe.
Dans tous les deux ou trois propos, le mot " sécurité" apparaissait. La presse qui était hier l'hôte de l'Agence par le biais de la réunion d'information à son égard pour s'enquérir des modalités de couverture aura même flairé le coup. Car toutes les interrogations ont porté sur la vraie valeur des accréditations qui seront livrées et sur les possibilités (déjà inexistantes) de s'approcher des vrais lieux où se tiennent les débats qui au fond intéressent le commun des Sénégalais, voire tous ceux qui de près ou de loin suivent cette 11ème session de l'Oci. Pendant plus d'une semaine, ce sera peut-être "l'enfer" pour tous.
Pire même que quand Bush descendait à Dakar, il y a un peu plus de deux ans. Le 6 mars, vers les coups de 13 heures, accoste au port de Dakar le bateau-hôtel loué à des milliards par jour et qui abritera des invités de marque dont des princes du golfe ou de grands hommes de la oummah. Un bateau qui, en attendant d'arriver sur les côtes sénégalaises, est sujet déjà à une sécurité sans faille. Et une fois à Dakar, il en sera davantage. La presse qui pourrait y avoir accès selon Madior Sylla, le directeur de la communication de l'Anoci et par ailleurs rapporteur de la commission communication mise sur pied" pourra travailler dans une salle aménagée avec Internet et Téléphone à l'appui mais sans pouvoir y séjourner plus longuement". Si pour la presse locale un service minimum est garanti quant au restaurant, tout autre membre de la presse étrangère se verra obliger de payer 80 euros par jour (soit près de 50.000 Fcfa) pour bénéficier d'une pension complète". Dans la même veine, les télévisions locales supposées couvrir en direct cette manifestation, ne pourront pas le faire.
La Radio télévision sénégalaise ayant le droit exclusif de " couvrir pour tout le monde est de retransmettre le signal aux autres prétendants".
Pour Babacar Diagne, directeur de ladite structure et vice-président de la commission de l'Anoci " C'est lié à des raisons sécuritaires". Pour la presse écrite, il est prévu 3 journalistes par organe mais avec seulement deux susceptibles d'accéder à la salle de conférence. Sur les visites supposées des sites d'hébergement dudit sommet (Méridien Président) ou d'une rencontre bien avant avec les responsables de l'Anoci que sont Karim Wade et Abdoulaye Baldé, aucune garantie n'a été donnée. Ni par le président de la commission presse Mamadou Oumar Ndiaye (patron du Témoin), ni par Babacar Diagne ou encore moins Madior Sylla.
Le fait étant là, la sécurité pourrait l'emporter sur la bonne couverture de cet événement qui débute réellement le 8 mars avec la réunion des experts, suivie de la réunion des chefs de gouvernements le 11, l'arrivée des chefs d'États le 12 et le sommet en tant que tel les 13 et 14 mars.
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