Vingt-quatre heures après la publication de l'information relative à l'arrestation, durant la nuit du 24 décembre dernier, par la police de Mbour de vingt-quatre homosexuels réunis dans une villa de Saly, pour réveillonner, nous avons appris, hier, que B.D. Ndour dit Néné, l'organisateur de la soirée, et ses acolytes ont été libérés. « Une décision d'autorité» qui fait grincer des dents au sein de la police.
Une mobilisation des services de police de Mbour pour rien. C'est le constat devant la tournure que prend l'affaire des homosexuels appréhendés, le 24 décembre dernier, dans une luxueuse villa de Saly Niakh Niakhal, où ils réveillonnaient à leur manière. En effet, comme relaté dans notre édition du week-end, B. Ndour alias Néné, la nouvelle égérie des «goorjigeen» (ndlr : homosexuels) sénégalaiset ses 23 invités, dont deux Français (le médecin L. Duvernois et le thérapeute G. Hugues), avaient effectivement été pris en flagrant délit.
Mis devant les faits, tous, à l'exception des deux Français, avaient reconnu leur homosexualité corroborée par le lot d'objets compromettants saisis à l'occasion. Seulement, malgré ces aveux circonstanciés étayés par des preuves matérielles mises sous scellés, Néné et Cie n'ont pas été placés en garde-à-vue. Contre toute attente et pour des raisons jusque-là inexpliquées, toute la bande a été mise en liberté.
Grincements de dents au sein de la police.
Sur quel motif ? Certaines de nos sources ont, sous le couvert de l'anonymat, révélé qu'«aucun motif valable ou objectif n'a été avancé pour motiver cette libération. C'est juste une décision d'autorité». La bande libérée, nos interlocuteurs précisent toutefois que «Néné et le co-organisaieur de ce réveillon vont, dans le cadre de l'enquête, déférer aujourd'hui même à une convocation de la police». Seulement, nos sources qui sont restées sceptiques quand à la suite de ces auditions, pensent que «malgré les charges qui pèsent sur eux : organisation d'une manifestation sans autorisation, attentat aux moeurs, rien ne dit qu'ils seront inquiétés». Une situation qui a soulevé au sein de la police l'ire de plus d'un qui, dénonçant «ce type de traitement, ont souligné que cela ne fait qu'émousser le moral des enquêteurs qui voient leur travail réduit à néant par l'entrée en action de puissants lobbies». Pis, soulignent nos interlocuteurs, «le plus décevant c'est qu'en tentant d'étouffer ces scandales, on discrédite la police, comme ce fut le cas avec les homosexuels de Mbao, qui avaient recouvré la liberté devant la cour d'Appel, au motif que la police avait mal mené son enquête de flagrant délit».
Abdoulaye Diedhiou
Source Le Populaire
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